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Les dieux jumeaux des celtes ?Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice
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Les dieux jumeaux des celtes ?Dans l'article récent "Images des dieux" in la revue Religions et histoire n° 10, W. Kruta fait une magnifique analyse de l'art celtique et y détecte le thème récurent d'une dyade divine qui "tourne" autour de l'un des rituels connus par Pline l'ancien, celui de la cueillette du gui.
Pour simplifier : Le chêne dont le feuillage vit et meurt serait associé à une divinité cyclique régente de ce monde, chtonienne donc. Le gui, qui garde ses feuilles en participant au même arbre de vie, comme symbole de l'immortalité et surgeon de l'autre monde, solaire donc mais d'un soleil qui ne décline pas. Le premier représenté dans l'art celtique par un cornu "branchu" et le second par un visage humain entouré de feuilles de gui (ces oreilles de mickey) associé au cheval et aux oiseaux. 1° approche : Comment ne pas penser aux ashvins, aux dioscures, a Rémulus et Rémus, à Lleu et Dylan ? Surtout que le rituel se terminait par le sacrifice de 2 taureaux. 2° approche : L'immortel représenterait la fonction sacerdotale (préservatrice), le cornu cyclique (korn) le roi et la fonction guerrière (destructeur), où est le créateur ? Se serait-il "retiré" après sa création comme dans d'autres religions I.E. laissant à ses "légats" le soin de gérer les 2 mondes ? 3° approche : Je penche plutôt dans les mythes irlandais pour Lug (gui) et Ogme (chêne), le Dagda étant le créateur. Pourquoi ? Sa massue traçait des "frontières" or, c'est sur l'une de ces frontière (démarquation du territoire sacralisé) que traçait Romulus qu'il "sacrifia" Rémus qui s'en jouait. Vos avis ? Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Sans doute en rapport vu les feuilles de gui. Cette sculpture de Roquepertuse est souvent mise en rapport avec le Janus romain :
http://fr.wikipedia.org/wiki/Janus_(mythologie) Je ne vous apprends rien quand je dis que l'un des dioscures était immortel et l'autre mortel et de leur association rituelle au cheval ainsi qu'à la navigation (toison d'or) ; mais c'est leur frangine, Hélène, qui est cause de la guerre de Troie et de l'épopée de l'Illiade (cheval et navigation pour Ulysse). Toute ressemblance avec le rapt d'un taureau dans la Razzia irlandaise ne serait que fortuite. Surtout que Cuchulain qui est reconnu comme étant l'avatar de Lug utilise des oghams mortels pour protéger le gué qu'il garde. Surtout que C. Sterckx, dans cette même revue nous dit que ces 2 taureaux source de ce cycle héroïque sont en fait deux porchers métamorphosés. L'on connaît l'importance d'Eumée le porcher dans le retour d'Ulysse mais c'est aussi un porcher qui conduit Gwyddion à Lleu mourrant. Mais rien à voir bien sûr vu que sur la cruche de Brno le Cornu a un groin de porc bien pratique pour "glander"... Si j'ajoutais que "glander" est se nourrir de l'éphémère cyclique et "brouter" du gui est un chemin vers l'immortalité, cela n'évoque rien non plus ? Tant pis.... Bref, il y a un truc, non ? Muskull / Thomas Colin
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Ce genre de statues est appelé un Hermès, en référence à plusieurs (rares) représentations d'Hermès avec une moitié du visage noire et l'autre moitié blanche, trouvées en Italie du sud : il ne s'agit pas de jumeaux mais d'une divinité bicéphale. En dehors de Janus et Hermès, les parallèles sont fournis par :
- Hél, mortelle devenue maîtresse du royaume dévolu aux guerriers morts dans le déshonneur, chez les Germains : elle a une moitié du corps divinement belle, l'autre moitié cadavérique - la figuration de son destin que le défunt rencontre à son arrivée au royaume des morts dans certains textes sacrés persans. A l'exception de ce dernier exemple, réinterprêté sur un mode de jugement moral du défunt, le caractère bicéphale renvoie au caractère psychopompe de chacune de ces divinités. L'interprétation d'Ovide est une généralisation des conceptions anciennes, qui n'en sont pas écartées. Quand il dit "Il observe en même temps l'Orient et l'Occident", il faut se rappeler que chez les Indo-européens - entre autres - l'Orient, où le soleil se lève, renvoie à la vie, alors que l'Occident, où le soleil se couche, renvoie au royaume des morts. Cette phrase renvoie donc sans ambiguité à son caractère originel de dieu psychopompe
Oui, bien sûr Alexandre mais mes spéculations sur cette double divinité que signale Kruta me fait envisager une séparation de ce double aspect dans les mythes, illustrative et didactique en quelque sorte de la part de la tradition orale de cette époque.
Comme Pwyll et Arawn dans les mabinogion et tant d'autres exemples jusqu'aux temps modernes et Freud et son conscient / subconscient. Ainsi Sterckx dans cette revue sus-nommée met en parallèle le Dagda "bon dieu", Eochaidh Ollathair "Père Universel" et Oghma Griaineineach "Visage de Soleil", signalant qu'ils se partagent le patronage de la science divine de la première fonction. Ogme est un "Hermès /Thot", écriture, enseignement oral : Cet enseignement qui aux dires des pythagoriciens (Vers Dorés) confère l'immortalité. Maintenant les "porchers" étant les gardiens du chêne (cyclique) 3° fonction, l'enseignement gardien de l'immortalité (1° fonction), la 2° fonction est le "trait" de l'un à l'autre par la quête de la rédomption de l'enseignement juste qui se "décompose" finalement car ce "chêne là " qui le porte et le nourrit finit par mourir. Trop naturaliste ? Dernière édition par Muskull le Ven 27 Oct, 2006 18:15, édité 1 fois.
Muskull / Thomas Colin
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Un petit mot sur la dyade Dagda / Ogme.
Le fait que ce soit la massue du Dagda qui trace les frontières et donc les domaines de fondation, ce fameux"sillon" ; et aussi que les Fomore lui préparent un festin dans une fosse pour tenter de le vaincre m'invite à penser que c'est le Dagda le chtonien dans l'affaire. C'est quelque peu contraire à l'analyse de Guyonvarc'h mais c'est la faute de Sterckx, pas la mienne. Dans le domaine symbolique, tracer ce sillon fondateur serait un appel rituel au dieu du ciel (de l'orage) pour qu'il le fructifie de sa semence (la pluie), le même, le bon frappeur ou fendeur qui ouvre la terre et fait jaillir une source. Avec bien sûr toutes les connotations d'une idéologie patriarcale sur la nature "femelle" de la terre. Muskull / Thomas Colin
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Pas l'air d'inspirer grand monde mon sujet.
Pourtant les deux mondes, celui-ci et l'autre sont des constantes dans l'imaginaire celtique et cette bi-partition est très I.E., la troisième fonction étant seulement apte à faire fonctionner "ce" monde et à le faire perdurer. Dans un système de classification des "énergies divines" on aurait les gardiens de ce monde, les chtoniens ; les gardiens de l'Autre, apolliniens et les "passeurs" qui vont de l'un à l'autre. Psychopompes parfois à l'aller et "inspirants" au retour tel Hermes / Thot / Ogme ou les esprits daîmon tel celui de Socrate. Le néoplatonisme se base sur cette dualité tripode. Foutaise ??? Muskull / Thomas Colin
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Théoxénie : théo du grec theos, « dieu » et xén(o), du grec xenos, « étranger ».
Le rite des théoxénies grecques, c’est-à -dire des banquets à caractère divin ou sacré … ou l’envol et la métamorphose des légendes dioscuriennes. L'étude de Salomon Reinach : :shock:
e.
Voilà ce qu'écrit Jean Varenne sur les jumeaux védiques :
Je crois qu'il y a aussi une représentation des dioscures qui conduisent le char d'Eos ( l'aurore). Muskull / Thomas Colin
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On trouve aussi le thème du jumelage sur la cruche de Brno-Malomerice, ça a l'air d'etre une obsession chez Kruta, c'est aussi chez lui que j'ai trouvé ça (dans les dossiers de l'archéologie n°313...il y a des abonnements qui ne sont pas inutiles!) On peut avoir une photo ici : http://www.musee-mariemont.be/celtes/celtes.pdf
Pour cette photo, désolé pour la qualité mais elle est scannée...
Re: Les dieux jumeaux des celtes ?Dernière édition par Charles le Lun 04 Aoû, 2008 0:22, édité 1 fois.
Sujet pourtant extrêmement intéressant qui méritait mieux pour sa reprise que les velléités de Charles, dont nous avons constaté les excès et le retrait. Je propose un angle d'attaque différent : la vita "carolingienne" de saint Guénolé précise que les parents du futur fondateur du monastère de Landévennec, Fracanus et Alba, lesquels n’avaient alors que trois enfants (deux jumeaux et une fille : Jacobus, Uueithnocus et Chreirbia) passèrent de l’île de Bretagne en Armorique, où devait naître Guénolé. L'hagiographe, Uurdisten, indique au surplus que la mère, Alba, était surnommée « aux trois mamelles », parce qu’elle avait été dotée de trois mamelles, conformément au nombre de ses enfants ; mais, pressentant qu’il lui faut donner une explication pour que ce sein supplémentaire puisse apparaître véritablement comme un signe de la naissance à venir de Guénolé, l’hagiographe prend soin de préciser que la sœur de Jacob et Guézennec ne doit pas être comptée dans le calcul des mamelles, car il n’est pas coutume dans l’Ecriture de retracer la généalogie des femmes. De son côté, l’hagiographe de saint Jacut, qui donne également à son héros le seul nom de Jacobus, ne lui connaît que deux frères et contourne ainsi le problème des trois seins qu’il attribue lui aussi à leur mère. Après avoir salué ardemment mais brièvement la sainteté de saint Guénolé, cet auteur, qui a travaillé vers la fin du XIe ou le début du XIIe siècle et, pour une partie du moins, en utilisant « un texte antérieur aux invasions normandes », consacre tout le reste de son ouvrage à chanter les prodiges de la gémellité sanctifiée de Jacob et de Guézennec. Prolongeant le précédent examen de la vita de saint Jacut par B. Merdrignac ("Les deux portes du Paradis", dans La Bretagne et l'Europe préhistoriques. Mémoires en hommage à P.-R. Giot [= Revue archéologique de l'Ouest, suppl. 2], 1990, p. 385-392), je m'efforce actuellement (*) de vérifier comment d’anciennes traditions « domnonéennes » relatives à l’histoire de deux saints jumeaux , traditions qui pouvaient remonter à l’époque même de la fondation de Landoac, ont pu être captées à l’époque carolingienne par les hagiographes de Landévennec et associées à saint Guénolé, puis ravivées et recyclées aux XIe-XIIe siècles. A cet égard la mention explicite dans la vita de saint Jacut du monastère normand de Deux-Jumeaux n’est sans doute pas fortuite ; de même le nom de Jacob renvoie-t-il peut-être moins à saint Jacques qu’au célèbre jumeau biblique. Curieusement, un personnage dont le statut n’est pas clarifié, mais qui était en relation directe avec l’abbaye de Deux-Jumeaux aux années 832-833, porte quant à lui le nom d'Esaü ! Bien cordialement, André-Yves Bourgès (*) « Les relations entre les abbayes de Landévennec et de Landoac durant le haut Moyen Âge : le palimpseste hagiographique » (travail en cours).
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