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breton "galeheul", français "chasse-galerie&qModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice Je ne suis pas suffisamment lettré pour répondre mais je peux signaler que la "chasse sauvage" est bruyante tardivement. On l'entendait mais on ne la voyait pas comme la légende d'Henri IV qui l'entend en forêt de Fontainebleau.
On se rapproche là des croyances en les "intersignes" communs aux contes de l'Ankou en domaine breton. L'entendre est un signe néfaste. En symbolique naturelle on peut penser que le passage du "fracas" au silence a été facilement attribué à l'orage précédé par un vent violent, puis par un grand silence des bêtes qui se protègent avant l'éclatement... Euriel, Samain oui, à l'entrée de la période sombre l'on met bêtes, bateaux et humains à l'abri car le nocturne est craint. A Samain les rites folkloriques disent de laisser quelque nourriture pour les "esprits" sur le perron de la maison où l'on calfeutre tout. Il y a un sens plus ancien. J'oserais rappeller la chasse d'Orion et de son chien vers les Pléiades qui marquent le déclin et le renouveau de la nature par leurs couchers et levers héliaques. Muskull / Thomas Colin
Comme l'eau modèle la terre, la pensée modèle le possible. http://muskull.arbre-celtique.com/ http://thomascolin.fr
Salut à tous,
AYB, les chaînes des guerriers fauves ont dû finir par rouiller et tomber en poussière Dans les années 60, ma grand-mère paternelle, née à la fin du XIXe siècle en ville, à Saint Junien (Haute-Vienne), disait lorsque le vent soufflait très fort : "C'est la chasse-gallere !". Je l'écris comme ça mais étant gosse, j'entendais galère. Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)
"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
En anecdote, j'avais écrit cela il y a longtemps :
Il est une forêt, sombre en frondaisons, honnie de la lumière. Les branches pleurent des mousses antiques, ruisselantes de nuit. Les troncs se tordent, des pierres acides les rongent aux racines. Les oiseaux sont enfuis, des êtres - ombres rampent et se nouent... Là règne un chasseur, terrible, en haine du vivant. Il monte l’épouvante, crinière de métal, sabots de fonte écrasante, Les yeux en peur-folie, révulsés, flagellants de terreur, rictus d’un cadavre réjoui d'un massacre à venir... Devant eux court une meute pâle, aube sinistre quand elle vient, Les yeux rouges noyés en marécage de sang. Une plainte rauque roule en leurs gorges haletantes, se déchire aux dents, Quand elles prennent, l’os ne les arrête pas. Le chasseur, élégant souverain de ces ombres, n’attend rien. Le sourire désinvolte, il ressent du nocturne la moindre palpitation, Il lance la meute hurlante de ses démons sur le moindre espoir qui pourrait survenir, Frémissant germe en son terrifiant horizon. Muskull / Thomas Colin
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Pas très convaincant, ami Muskull : comment et pourquoi cette "symbolique naturelle" se serait-elle imposée entre l'époque où écrivait Ordéric Vital et celle où Gautier Map a composé son De Nugis Curialium ? J'en reviens, faute d'avoir reçu des réponses précises, à ma suggestion : la légende de la Mesnie Hellequin, telle que rapportée par Gautier, aurait-elle pu être hybridée de traditions bretonnes, connues et transmises par Pierre de Blois, dont la famille était originaire de Bretagne continentale et cultivait le goût des prédictions et des intersignes ? Bien cordialement, André-Yves Bourgès
Pas très convainquant, j'en conviens.
Mais ce n'était pas vraiment une réponse à ton interrogation car comment le cri de la banshee pourrait paralyser les humains s'il ne survenait justement dans un 'énorme silence', celui de l'anxt. Par contre je salue ton questionnement envers les "intersignes" si sensibles aux bretons dans leurs contes et légendes. Étaient-ils plus sensibles que d'autres populations pour "sentir" le vent mauvais venir, comme les bêtes le sentent dit-on ? Toujours est-il que cette "sensibilité" est palpable dans les contes que A. le Braz a récolté. Muskull / Thomas Colin
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J'ai toujours une cassette audio et un livret, premiers d'une série de collectages proposés par Mikael Madec, et qui, sous le titre « Doareoù an ankou », présente trente témoignages bien vivants (il y a une vingtaine d'années) en breton sur ces intersignes. Assez impressionnant même quand on campe sur une posture cartésienne...
Salut à tous, Patrice dans son livre Des dieux gaulois, établit un rapprochement entre Cernunnos et Hellequin en passant, je simplifie, par Crénequin d'après le nom angevin de la Mesnie Hellequin en Anjou au XVe siècle. Quand j'ai lu ce nom de Crénequin, j'ai pensé au cranequin qui désigne justement au XVe un cric d'arbalète, pour une arbalète "moyenne" utilisée souvent à cheval par les cranequiniers. En vérifiant dans un vieil ouvrage sur le Moyen Age, Glossaire archéologique du Moyen Age et de la Renaissance de Victor Gay, j'ai trouvé que cranequin et crénequin sont la même chose mais plus curieux, un texte de Cl. Fauchet, Origine des armes, 1600, dit que les cranequiniers étaient le plus souvent allemands : "Je croiray bien que crenequin fut mot alleman, car volontiers les gens de cheval abalestriers, que l'on appeloit cranequiniers, estoient tirez d'Alemagne." Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)
"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
Salut à tous,
Le martyr de Saint Sébastien par Holbein le Vieux, 1524. http://www.insecula.com/oeuvre/photo_ME0000070903.html L'arbalétrier agenouillé au premier plan actionne son "cranequin", un cric à manivelle qui peut-être grinçait ? Une page de pub : http://www.thetimeseller.com/eng/item/rot_5002.html http://www.photo.rmn.fr/cf/htm/CPicZ.aspx?E=2C6NU0JAGE3J avec un bonus salamandre ou lézard : http://www.photo.rmn.fr/cf/htm/CPicZ.aspx?E=2C6NU0BNPGUH Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)
"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
En voyant la photo de l'arbalète, j'ai tout de suite pensé au mot « cran », d'origine celtique selon le petit Robert. D'après le ditionnaire de moyen français de Greimas, crannequin (ou grenequin) viendrait du néerlandais cranekijn, -kijn étant, si je ne m'abuse, un diminutif.
Salut,
L'arbalète a probablement été ainsi baptisée par analogie de forme avec la grue (l'oiseau). Cf. allemand kranich (kran = grue en construction), anglais crane et néerlandais kraanvogel (kraan = grue en construction). La présence d'un suffixe diminutif s'explique bien. @+
Salut, C'est le cric, proprement dit, qui est le cranequin, et par extension l'arbalétrier est désigné comme un cranequinier. En tous cas, c'est quand même curieux qu'en Anjou, on désignait la Mesnie Hellequin comme Mesnie Cranequin. Je suis persuadé que cela a une relation avec ce type d'arbalétrier mais je ne comprends pas pourquoi. L'arbalète à cranequin est utilisée par des cavaliers, soldats ou chasseurs, on peut tirer à cheval. Mais il semble qu'il faille être à pied pour actionner le cric, comme sur le tableau de Holbein. Ce n'est pas très pratique et ne cadre pas avec l'image d'une troupe de cavaliers furieux traversant les airs. Je n'arrive pas à faire le lien avec l'aspect mythologique sinon par une "filiation" allemande très hypothétique. Les ducs de Lorraine avaient aussi des cranequiniers mais ça n'avance à rien. Le fait que l'arbalète ait été vue comme une arme diabolique et interdite d'usage contre les chrétiens remonte au XIè siècle. Cela n'a jamais été appliqué et Richard Coeur de Lion, qui a beaucoup employé les arbalétriers, est mort à la suite d'une blessure provenant justement d'un coup d'arbalète. Seule l'image de la grue aurait un certain sens par rapport au cri qui pourrait être rapproché du grincement du cric... Jean-Paul Brethenoux. Sedullos Lemouico immi exobnos in catue ! ΣΕΔΟΥΛΛΟΣ (Graecum est, non legitur !)
"Honorer les dieux, ne pas faire le mal, s'exercer à la bravoure."
Le parler populaire a pu assimiler Hellequin à crénequin, à cause de la proximité des sonorités, et de l'oubli de l'origine de Hellequin.
Salut,
J'y ai bien pensé, suite à la réflexion de Sedullos, mais il y a quand même aussi Herquernus. Et le fait que les formes les plus archaïques sont de type Hern- ou Herl-. Mais ces formes sont globalement oubliées au XVe siècle. Tiens, un autre truc que j'avais envisagé aussi, et que je n'ai pas osé reprendre dans la future réédition de mon article sur le sujet. Sachant que dans le Grand Ouest, on a dit aussi Annequin, quel est le rapport potentiel avec l'Ankou, pour l'étymologie duquel on n'a toujours aucune certitude. Chez Cambry (fin XVIIIe), l'Ankou désigne l'ensemble du cortège (la Mort, les chevaux et la charrette avec ses passagers). C'est pus tard apparemment que le nom s'est restreint à la Mort. A+ Patrice Pi d'avri vaut fout' d'berbis
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