C'est exact, mais il n'enlève rien à l'historicité des Seguntienses et d'Hélène, l'épouse de Maxime.
Dans un texte, on ne peut se permettre de prendre ce qui nous plait et de refuser ce qui ne nous plait pas. On l'analyse dans son ensemble.
Pour la continuation de l'identification Bretagne = Armorique, il suffit de se reporter, à nouveau, au Dictionnaire d'histoire de Bretagne, récemment publié par Skol Vreizh en 2008. A l'ouest, rien de nouveau !
L'erreur, justement, est de mélanger l'histoire de la fin du IVè et du début du Vè siècles à l'histoire médiévale, car elles se sont déroulées dans des contextes géopolitiques totalement différents.
Mais pour le savoir, on ne peut malheureusement pas se référer à des historiens bretons qui, totalement pavlovisés, retombent systématiquement dans leurs mêmes obsessions.
Pour essayer d'en apprendre d'avantage, on est bien obligés de se référer directement à la littérature des auteurs de cette époque (Ammien Marcellin, Zozisme, etc ...), et à regarder ce qu'en disent aussi les historiens hors de Bretagne.
Léon Fleuriot l'avait bien compris, et c'est pour cela qu'il a été considéré comme le meilleur historien de son époque. C'est pourquoi il avait envisagé un débarquement près de l'embouchure du Rhin, et un périple par Maastrick en direction de Trèves. ... mais en se demandant alors pourquoi Maxime serait revenu sur Paris !
J'ai eu l'occasion d'en discuter aussi avec Bernard Tanguy. Quand je lui ai demandé comment il aurait fait, à l'époque, pour s'emparer de Rennes, dans la journée d'un débarquement à Plouguerneau, il m'a répondu, avec un sourire amical : "en marchant vite, peut-être".
Quant à Loïc Langouët, il n'a eu de cesse de placer le débarquement dans la baie du Mont Saint-Michel. C'est dire à quel point les historiens bretons ne sont déjà pas d'accord entre eux, sauf à s'entêter sur la Bretagne.
Je suis désolé, André-Yves, mais j'accorde une fois de plus, autant d'intérêt aux archéologues, même non bretons, qu'aux propos des historiens bretons, dont je connais les travers, et pour cause du fait d'être Breton moi-même.
Car, évoquer les Rohan à propos de Conan (Mériadec), c'est justement le piège dans lequel il faut prendre garde de tomber, car on s'expose alors à se noyer dans des discussions interminables qui de toute façon ignorent l'Histoire et l'Archéologie de l'époque de Maxime.
L'injure ne consiste pas à dire la vérité aux gens, mais à vouloir la dissimuler. Ceci est valable pour tout le monde.
Jean-Claude EVEN