Taliesin a écrit:L'écrit n'occupe qu'une place assez faible dans les mass-media de l'époque, mais c'est lui qui nous est resté. (je ne parle pas ici du latin, langue écrite par excellence, mais des langues vernaculaires)
C'est comme pour le Loto ("100 % des gagnants ont tenté leur chance"), le latin occupe 100 % de la tradition écrite latine médiévale.
Je perçois un peu d'oralité dans les procès de canonisation des novi sancti en Bretagne au bas Moyen Âge (Yves de Kermartin, Charles de Blois, Vincent Ferrier) surtout en ce qui concerne ce dernier dossier, dont le latin véritablement macaronique rend la lecture aisée et en même temps assez plaisante pour un francophone. En revanche, dans les trois cas, même s'il existe plusieurs allusions à l'usage de la langue bretonne, je n'ai pas trouvé de tournures véritablement idiomatiques, à l'exception d'une ou deux courtes phrases en breton apparemment rapportées verbatim ; le double filtre des interprètes et des notaires qui enregistrent les dépositions des témoins se montre particulièrement efficace : ce n'est donc pas la parole du peuple que nous entendons mais l' "interprétation" qu'en font les clercs (cf. également le récent ouvrage de D. Lett sur le procès de canonisation de Nicoles de Tolentino).
Cordialement,
André-Yves Bourgès
PS : j'ai édité mon texte pour corriger une horrible faute d'orthographe.