Olives, abricots ... figurent parmi les fruits cultivés par les gaulois (bien avant la conquète) selon le carpologue Philippe Marinval (CNRS). L'article suivant a été publié par Nice Matin le 4 juin 2008
Les Gaulois avaient déjà inventé la pomme qui évite les pépins
Obélix ne mangeait pas que des sangliers et ne buvait pas que de la cervoise. Les Gaulois disposaient aussi de toute une palette de fruits et de légumes. Véritable Sherlock Holmes de l'agriculture et de l'alimentation à travers les âges, Philippe Marinval en a donné des exemples à la maison des associations du cours Masséna, lors d'une des rencontres organisées tout au long de l'année par Eric Delaval et le musée archéologique d'Antibes.
Chercheur au CNRS à Toulouse, Philippe Marinval est carpologue. Tombé dans la marmite de l'archéologie dès 11ans, il s'est finalement spécialisé dans l'étude des semences du Mésolithique - début de la sédentarisation agricole - à l'Antiquité romaine. Soit environ 10 000 ans de plantes dont on ne retrouve quasiment aujourd'hui que quelques graines. On ne sait par exemple pratiquement rien des blettes et des raves, qui ne se sont pas conservées jusqu'à nous.
Que cultivaient et que mangeaient donc les Gaulois, puis les Gallo-Romains ? Des céréales et légumineuses comme le froment, le blé noir, l'épeautre, l'orge, les glands ou l'ers... Le blé noir ou « sarrasin » ne remonte pas aux Sarrasins, mais aux Gaulois, avant l'arrivée des armées romaines. Légumineuse bien connue des amateurs de mots croisés, l'ers ou « lentille bâtarde », qui ne compte que trois à quatre graines par gousse et a un goût amer, ne sert plus guère que de fourrage pour le bétail dans certains pays.
Imaginerait-on aujourd'hui la Méditerranée sans vignes et sans oliviers ? L'un et l'autre sont arrivés bien avant les Romains. Le vin était alors considéré comme sacré parce que permettant de communiquer avec les dieux. Il est vrai qu'on ne connaissait alors ni l'automobile ni l'éthylotest !
On sait à présent que l'olivier a été domestiqué en France dès l'Âge du Bronze. Les Gaulois connaissaient aussi l'abricot, la noix, la châtaigne et la pomme, originaire du Turkménistan. Le célèbre historien romain Pline évoque une « pomme eunuque » produite en Gaule. Ce qui témoigne déjà chez « nos ancêtres les Gaulois » d'un certain savoir-faire en matière de croisements génétiques, même s'il était empirique. Dommage qu'Adam et Eve n'en aient pas profité. Peut-être cela aurait-il évité à l'humanité... Certains pépins.
Prochaine conférence du cycle du musée d'archéologie : parures et vêtements des sociétés de la Préhistoire, jeudi 5 juin à 18 h à la maison des associations du cours Masséna, par Sandrine Bonnardin, maître de conférence à l'université de Nice-Sophia-Antipolis.
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