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L'équipement et l'art de la guerre chez les GauloisModérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice J'ai retrouvé le post à propos du cuir ::D En date du 4 décembre 2007 :
------------------------------------------------------------------------------------- Comme promis, un échange de mail avec Serge de Gentle Craft, d'abord les questions que je lui ai posé puis ses réponses, dans l'ordre, il est inutile d'y laisser les politesses que nous avons échangé... : "Bonjour Serge, (...) plusieurs questions à propos du cuir gaulois et de ses propriétés... mécaniques (si on peut appeler cela ainsi) : 1) tannage, le cuir végétale naturel que l'on trouve aujourd'hui dans le commerce existe-t-il chez les Gaulois ? Si non à quoi ressemble leur cuir ? 2) la technique de cuir bouillit était-elle connue pour le durcir et s'en servir comme protection de corps (casques, cuirasses), car je me pose la question de l'emploi du fer si le cuir est tout aussi, voir plus, efficace ? De même pour l'utilisation des linothorax (plusieurs couches de lin) en tissus plutôt qu'en cuir. 3) quel type de peinture ou teinture pouvaient être utilisée pour décorer le cuir ? 4) Pour l'entretien : cirage ? Graissage ?..." Réponses de Serge Volken : "1) J'aimerais bien savoir aussi ;O) Nul le sait vraiment. D'après ce qu'on croit comprendre actuellement, c'est les Romains qui amènent le tannage végétal en Gaule et chez les Germains. Aucune découverte archéologique de cuirs indigènes est connu datant avant l'arrivée des Romains. Une fois contaminés par la civilisation romaine le cuir végétal semble pointer le bout du nez. Dans un premier temps il y a des échanges et trocs et après les conquêtes la technologie romaine fait irruption et avec elle aussi des cuirs de tannage végétal. L'absence de cuirs "gaulois" peut signifier deux choses : a.) seul le cuir de tannage végétal est capable de survivre dans des sols gorgés d'eau. Les peaux tannés à l'huile ou avec des graisses, les peaux mégissées et les non tannées disparaissent sans laisser de traces. Il existe une exception concernant des découvertes fait dans des tourbières ou toutes les sortes de cuir sont préservés, sauf qu'il s'agit dans ce cas d'une sorte de tannage spontané provoqué par des substances tannantes contenus naturellement dans les tourbières. J'ignore si il existe des cas de l'ancienne Gaule, mais il y en a en Irlande, Angleterre et les Pays du Nord de l'Europe. Le seul problème est que la contamination des tannins (dans un sens large) des tourbières contaminent les peaux et qu'il devient impossible de de terminer précisément le type de tannage. L'absence de cuirs peut signifier que les Gaulois ne connaissait pas le tannage végétal. b) les archéologues s'en fichent du cuir et passent à coté, ce qui m'étonne pas si il s'agit d'anciens sites car on y fait attention seulement depuis quelques décennies. On ne peut que supposer que les Gaulois utilisait des peaux de tannage dit primitifs (chamoisage dans le sens le plus large) mais les preuves manquent. Il s'agit de cuirs souples qui ont un drapé idéal pour le vestimentaire peu probable pour de l'armement de protection. Ceci dit les questions suivantes s'éliminent si il s'agit de cuirs "gaulois" 2) Le cuir bouilli sous-entent un cuir de tannage végétal. Ben on vient de voir que nenni. Je n'oserait prétendre que le cuir bouilli soit supérieur à une armure en métal. Autrement on en aurait fait plus ample usage au Moyen Age aussi. Cependant comme protection je considèrerais de la peau séchée parfois appelée peau de buffle ou cuir cru, termes un peu vagues (anglais Raw-hide) ce matériaux est extrêmement solide et dur, nettement supérieur aux cuirs bouillis. Malgré l'absence de traces sur les rares vestiges de boucliers il me semble très probable qu'ils en ont fait usage. En dire autant pour des armures est pure spéculation. Certains croient que des armures en écailles (voir colonne de Traian) étaient faites de plaquettes de peaux non tannées mais pour les Gaulois ? Beuh? 3) La seule teinture antique que je connais est l'atramentum ça marche uniquement pour du cuir de tannage végétal. Tu prends des clous, de la limaille de fer, bref de la ferraille qui rouille, tu couvres le tout avec du vinaigre (vinaigre de nettoyage, plus fort et non consommable) et tu laisses le tout pendant un jour ou deux. En résulte un liquide de couleur ambre. Une fois appliqué sur le cuir il devient noir au fur et à mesure. J'obtiens de teintes allant du gris bleuâtre vers une couleur anthracite voir un noir solide selon la concentration du produit. Au fait il s'agit d'une des méthodes pour prouver la présence de tannins. Ce qui ce passe est qu'une réaction entre l'oxyde de fer en suspension dans le vinaigre provoque un noircissement du tannin. 4) L'huile de lin ne lubrifie pas, c'est à dire qu'elle n'assouplit pas les cuirs et donne une finition brillante. Si tu pense au cuir bouilli évite les graisses car elles lubrifient le cuir. Des cirages qui embellissent la surface sont aussi envisageables. En résumé je doute fortement l'existence d'armure antiques en cuir bouilli. Les seules armures de ce type dont j'ai connaissance datent de la Renaissance, c'est à dire un fragment d'une épaule, quelques armures pour chevaux et des casques. J'ai la forte suspicion que l'idée même d'armures en cuir chez les romains nous parviens aussi de cette époque. Je regrette de ne pas pouvoir donner un opinion en faveur d'armures antiques en cuir amicalement Serge P.S. si tu arrive à déchiffrer la lange de shakesbire voici un ouvrage intéressant: John W. Waterer: Leather and the Warrior, Northhampton 1981 Il traite de l'importance du cuir chez les guerriers de l'antiquité à la deuxième guerre mondiale" VAE VICTIS
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Re: L'équipement et l'art de la guerre chez les Gauloissalut tout le monde et salut Leukirix,
Intéressant cette discussion sur les tannages, mais le tannage végétal est une opération qui prend beaucoup de temps, aussi le tannage végétal semble moins assouplir le cuir que le tannage à la graisse animale (principalement de la cervelle) ce qui semble être un aspect important pour une cuirasse. Et cette méthode de tannage à la graisse animale semble très très vieille. http://paleosite.free.fr/mesact/tannage/tanagmenu.htm http://paleosite.free.fr/mesact/tannage/tancervel.htm
J'ai entendu parler du tannage à l'écorce de chêne, est-ce que c'est aussi résistant au temps en milieu immergé que les autres tannages végétaux? je sais pas. http://www.museeducuir.org/visites/visite2D.htm Sinon, pour moi la cuirasse de cuir reste un élément assez cher pour un guerrier, donc malgré tout pas si populaire chez les combattants d'origine modeste. A part ça, il faut que je m'habitue au nouvel aspect du forum
Re: L'équipement et l'art de la guerre chez les GauloisGenava a dit : "Sinon, pour moi la cuirasse de cuir reste un élément assez cher pour un guerrier, donc malgré tout pas si populaire chez les combattants d'origine modeste"
Je ne comprends pas comment tu arrives à cette conclusion. Peux-tu développer ? VAE VICTIS
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Re: L'équipement et l'art de la guerre chez les GauloisJe me demande aussi... Parce qu'après tout, les facteurs entrant en compte me semblent : la matière première (est-ce que c'est si dur que ça de trouver un cuir qui ne soit pas fragile comme de l'agneau nouveau-né ?) et l'artisan sachant le travailler (à moins qu'il soit spécialisé dans les armures et ne fasse pas de besace ou autre, je vois mal pourquoi il serait cause d'une hausse du prix faramineuse).
Rese, bien sûr, que l'individu lambda, qui n'a pas envie de se battre plus que ça, s'équipera, je suppose, des armes offensives pouvant servir à défendre sa maison et éventuellement à chasser, plutôt que de dépenser ses sous à se préparer pour un comabt en règle (et désolée si c'est pas très gaulois-guerrier, cette morale-là , mais des gens pas trop "foudre de guerre", y'en a toujours eu et partout.) Mon site de dessinatrice = http://souffledenuit.eu
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Re: L'équipement et l'art de la guerre chez les Gaulois
Bin premièrement le cuir demande beaucoup de traitement, c'est quelque chose qui prend plusieurs jours a un artisan/tanneur rien que pour préparer la peau au tannage. Ensuite, il n'y avait pas de grosse production de cuir à cette époque déjà parce que les bêtes sont élevées pour leurs viandes et non pour leurs peaux (c'est au tanneur de négocier avec l'éleveur) et parce que les tanneries puent. Oui elles puent et seront souvent critiquées et même pointées du doigt pendant la peste de 542. Il n'y a qu'à voir aussi les tanneries des pays moins développé comme le maroc où le prix du cuir est bien cher par rapport à chez nous, simplement parce qu'ils n'utilisent pas de machine. En plus, le cuir d'agneau n'est pas forcément assez épais, ce qui est utilisé pour les cuirs de grandes tailles se sont les peaux de bovins, même chez les Hittites en -1200. Et donc ça élève déjà un peu le prix. La production dépend principalement de la demande, hors le cuir c'est principalement utilisé pour: - les chaussons - les besaces - les ceintures - et ensuite l'armement (bouclier, cuirasse, casque, selle) A part l'armement, les autres objets demandent des petits cuirs (moutons, chèvres, cochons) tandis que le cuir utilisé pour recouvrir un bouclier ou pour fabriquer une cuirasse devra être épais et de grande taille. Donc les tanneurs produisent principalement des petits cuirs. Les cuirs de grande taille seront des spécialités d'abords Hittites vers -1200, ensuite les étrusques et les carthaginois puis les romains. Je n'ai jamais réellement étudié les cuirs, mais il me semble que ce n'est pas si bon marché que ça, ce n'est pas : "hop un agneau, je vais filer ça au tanneur du coin".
Re: L'équipement et l'art de la guerre chez les GauloisJ'imagine assez mal de faire une cuirasse avec de l'agneau (même s'il n'est pas nouveau-né). Par contre, avec le cuir d'un brave gros mouton qu'on a égorgé pour le barbecue (ils ne finissent pas tous bélier du troupeau...) ou bien celui d'un porc qui a gambadé sous les frondaisons à se muscler plus qu'à se faire du lard au moyen-age, le porc n'a, encore, pas beaucoup à envier au sanglier, pour la rusticité), là , je me demande ?
En plus, dans le cochon, tout est bon... Une fois, j'avais vu un article, dans "Histoire Médiévale" où cette expression était jugée très juste : la viande, le lard, les os pour la tabletterie ou pour faire du pigment noir, les poils pour faire des pinceaux. Je me demande juste : un cuir de bon gros mouton ou de brave cochon, ça fait quelle épaisseur ? Mon site de dessinatrice = http://souffledenuit.eu
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Re: L'équipement et l'art de la guerre chez les GauloisJe met ici un joli fourreau d'épée:
http://time-lines.co.uk/images/cekticsword.jpg http://time-lines.co.uk/iron-age-la-t-n ... 804-0.html Et désolé Séléné, je n'ai pas de réponse personnellement.
Re: L'équipement et l'art de la guerre chez les GauloisJoli, en effet... Manque juste les parties périssables !
T'en fais pas... Ma question est un peu gratuite (pour dessiner, j'ai pas trop besoin de savoir ça...) et puis, ça ne doit pas être dur à savoir, pour ceux qui en ont vraiment besoin. (mais c'est très intéressant quand même, tout ce qui se raconte sur ce fil ! ) Mon site de dessinatrice = http://souffledenuit.eu
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Re: L'équipement et l'art de la guerre chez les GauloisPeux tu préciser la provenance et la datation du fourreau que tu présentes Genava ??
VAE VICTIS
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Re: L'équipement et l'art de la guerre chez les GauloisIl est écrit sur le site:
"Iron Age 'La Tène' Celtic Sword 01 Excessively Rare Iron Age 'La Tène' Celtic Sword & Fittings Iron & copper-alloy, 385 grams, 666 mm. Circa 3rd-2nd century BC. An impressive sword complete with scabbard and belt hangers. The sword is of La Tène style with a short tang and copper plates decorated on both sides with three punched dot crosses enclosed by dotted borders. The blade expands slightly with a pronounced midrib then tappers to a sharp point. The scabbard has a semi-circular copper-alloy frame with two attached plates; one plain, the other decorated with punched rings and crosses within punched dotted borders. The rest of the scabbard would have been made of leather and has not survived. Accompanying this is the original set of belt hangers that would have supported the scabbard and other accessories that the sword barer would have carried. Some restoration and conservation to the blade. Reference: for similar examples see Celtic Art by Ruth and Vincent Megaw page 134. British Museum Guide to Early Iron Age Antiquities 1925 page 58, figure. 56. A rare set in very fine condition. Ex old European collection." Et il me semble que ça provient d'Angleterre. Un fourreau et une épée d'origine britonnique surement. Je ne le trouve nulle part ailleurs que sur ce site. A part ça j'ai aussi trouvé une photo d'un fourreau provenant d'Ecosse, daté du Ier ou IIème siècle de notre ère: http://www.scotlandsimages.com/Respages ... =22&curr=0
Re: L'équipement et l'art de la guerre chez les GauloisMerci Genava.
En effet, à ma connaissance, les fourreaux en matière périssable qui, morphologiquement, présentent des similitudes avec les modèles tout en fer (ou bronze) du 1er siècle av. J.C. sont insulaires. Les fourreaux d'épées en matière périssable continentaux protohistoriques sont datés de La Tène ancienne, avant le 4ème siècle av. Jean Claude. Jusqu'à aujourd'hui -et à ma connaissance- aucun indice archéologique ne vient vérifier l'hypothèse de fourreaux d'épées en matière périssable pour la période comprise entre le 4ème et le 1er siècle av. J.C. Quand au modèle que tu montres, il s'agit d'un exemplaire qui ne doit certainement pas se fixer sur la hanche droite ! VAE VICTIS
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Re: L'équipement et l'art de la guerre chez les GauloisEst-ce à dire que tout le monde avait, à cette période, les moyens (ou le snobisme), dès lors qu'il possédait une épée, de lui faire confectionner un fourreau en métal ?
Ca se défend... C'est une façon de se poser en "j'sais me battre, j'ai des belles armes" Mon site de dessinatrice = http://souffledenuit.eu
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Re: L'équipement et l'art de la guerre chez les Gaulois
C'est le goût pour l'art et la décoration des celtes, c'est un peu comme les chevaliers médiévaux dans leur attitude, une question de concurrence perpétuelle et de réputation.
Très possible, Barry Cunliffe explique que les Parisii insulaires portaient leurs épées sur le dos.
Re: L'équipement et l'art de la guerre chez les Gaulois
Pas d'accord. On peut faire de très beaux ornements sur tissu, cuir ou bois... Par contre, le bronze, même s'il coûte plus cher, présente un intérêt ornemental supplémentaire = ça brille, donc, ça "en jette" plus (si j'ose dire), et surtout, de plus loin (surtout quand il y a un peu de lumière) Et là , on touche à une fonction non négligeable, quoique pas très artistique de l'ornementation : impressionner le type en face (que ça soit à la guerre ou ailleurs) Mon site de dessinatrice = http://souffledenuit.eu
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Re: L'équipement et l'art de la guerre chez les GauloisAh, le choix du fer est expliqué par Leukirix justement dans son livre ^^ c'est une question de mobilité, un fourreau léger permet des mouvements plus agréables. En plus c'est plus résistant que le bronze quand l'épée est dans le fourreau.
Et j'ajoute que les décorations sur les fourreaux en fer sont donc aussi plus solide, pourquoi prendre une arme super belle, trop lourde, mal équilibrée, trop fragile et trop chère si c'est pour qu'elle finisse en miette? Surtout que les fourreaux en fer peuvent être démontables et ainsi les pièces sont remplaçables, contrairement au bronze qui est fondu.
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