Aeruuan a écrit:André-Yves Bourgès a écrit:
Précision utile : l'hagiographe de saint Efflam ne donne jamais dans son ouvrage le titre de roi à Arthur, qu'il qualifie de "très énergique", ou "très vaillant" (fortissimus) et dont il souligne essentiellement l'activité de "chasseur de monstres".
AYB
Meme si le titre de roi n'est pas donné, il dit qu'il s'agit tout de meme d'arthur. Est ce que l'hagiographe precise qu'il est avec toute sa clique de guerriers ou pas?
La vita de saint Efflam parle du seul Arthur, pas une seule fois de ses compganons ; en revanche le saint lui est accompagné par d'autres religieux.
Aeruuan a écrit:André-Yves Bourgès a écrit:
La massue à trois noeuds (clava trinodis) est un emprunt littéraire verbatim à Ovide, que l'on retrouve également dans la Comoedia Babionis, poème du début du XIIe siècle (et cf. plus bas ce qui est dit de la peau de lion).
Je crois que les origines classique de la massue ne fait pas l'ombre d'un doute, mais quel heureux hasard tout de meme. La representation d'Arthur accompagné d'un ecuyer combatant un dragon sur le chapiteau du portail de l'eglise de Perros (selon Gwenael Le duc), est tres ressemblant au relief de Malatya. Quel est votre avis la dessus?
Je partage l'avis de M. Aurell dans son beau livre sur La légende du roi Arthur, p. 217-219, avis récemment confirmé par E. Dehoux qui lui a donné de nouveaux développements dans son article, encore inédit je crois, intitulé : "« Pour la colère du plus grand roi des Bretons » ? Arthur, l’évêque, l’apôtre et les dragons au portail de l’église de Perros-Guirec", lequel fait suite à sa présentation en janvier dernier au CRBC : ces deux chercheurs concluent au terme d'une démonstration serrée, impossible à résumer en quelques mots, et notamment parce que les armes figurées à Perros-Guirec dans la représentation d'un combat de deux individus contre un "animal" sont clairement une épée courte et un épieu, qu'il ne s'agit pas de la scène dont l'hagiographe de saint Efflam fait le récit, d'autant que, comme je viens de le rappeler, Arthur est le seul guerrier présent dans ce récit.
Aeruuan a écrit:André-Yves Bourgès a écrit:
Sur la fonction de protection exercée parallèlement par le manteau et le bouclier, je laisse intervenir les spécialistes ; mais quant aux procédés littéraires des hagiographes médiévaux, notamment la centonisation et la paraphrase, je vous renvoie aux nombreux travaux récents d'hagiologie et d'histoire littéraire : disons pour simplifier que l'hagiographe fait un clin d'oeil à son public de lettrés comme lui : "voyez comme je connais bien mes classiques ; mais je suis un créateur alors je détourne, j'enjolive, j'adapte,..."
Mais il aurait fallu que l'hagiographe sache qu'un manteau pourrait avoir la meme fonction qu'un bouclier.
Les hagiographes médiévaux le savent, depuis Grégoire de Tours qui, au VIe siècle, nous rapporte l'histoire de cet enfant qui, ayant abjuré la religion juive, est jeté dans une fournaise par son propre père mais se voit miraculeusement protégé par le manteau de la Vierge.
Aeruuan a écrit:J'ai une reflexion toute personnelle lié à une observation toute aussi personnelle. Je voudrais mettre l'accent sur la comparaison lug/eflamm. Il y a un passage qui n'a pas ete relevé par Sergent et qui va tout à fait dans son sens. C'est dans le barzaz breizh.
Quand Enora voit son mari en songe.
"Enfin elle s'endormit de lassitude, et eu un songe. Elle vit son mari debout près d'elle, aussi beau que le blond soleil".
Je suppose qu'il est inutile de mettre ce passage en breton.
En plus de ce passage il est fait allusion qu'Eflamm soit jeune et beau, normal pour un prince vous me direz. Ces quelques lignes seules ne valle pas grand chose mais cumulées aux autres ca fait un ensemble interressant. C'est aussi Eflamm qui "terrasse" le dragon à la place d'arthur.
Alors d'accord c'est aussi une version recente et je suppose que ce passage n'existe pas dans les versions anterieures, mais si c'est bien le cas, d'où pourrait provenir ces quelques lignes et pourquoi l'auteur du Barzaz Breizh aurait parler d'Eflamm en ces termes?
Le texte breton et l'adaptation française sont accessibles ici: on reparle de cette strate de l'histoire de saint Efflam un peu plus tard, si vous le voulez bien.
Aeruuan a écrit:Derniere chose, j'aimerais beaucoup avoir (traduite) la version la plus ancienne de la vie de saint eflamm, j'ai deja essayé de la trouver il y a un bout de temps et impossible de l'avoir. A moins que quelqu'un poste ici quelques passages?
A ma connaissance, il n'existe pas de traduction de la vita de saint Efflam. La version d'Albert Le Grand (1636) est accessible en ligne ici : ce qui se rapporte au dragon est aux § v, vi et vii.
Cordialement,
André-Yves Bourgès