Les guerriers gaulois de Tintignac

[deruos]

Tout frais sorti de l'imprimerie un ouvrage à ne pas manquer signalé aujourd'hui par la Librairie Archéologique :
MANIQUET C.

Les guerriers gaulois de Tintignac, 2009, 64 p.

Cette publication a pour ambition de porter à la connaissance du public un premier état des études du dépôt d'armes et d'objets gaulois découverts sur le sanctuaire de Tintignac en 2004. On ne saurait traduire ici l'intense émotion vécue par les archéologues qui ont œuvré au dégagement minutieux de cet ensemble exceptionnel. L'équipe pluridisciplinaire constituée associe archéologues, technologue, métallographe, restaurateurs, spécialistes des armes gauloises ou du scan 3D, socleurs pour la présentation des objets, dinandier... Deux éléments particulièrement significatifs du dépôt ont été étudiés, restaurés et présentés au public : le choix s'est porté sur le carnyx le plus complet et sur le casque-oiseau.Cette première étape a permis de valider un protocole d'étude et de restauration qui pourra être reconduit pour la totalité des pièces. Au-delà de l'analyse technologique de leur fabrication qui permet d'appréhender le savoir-faire et la haute technicité des artisans gaulois, nombre de questions se posent. D'où viennent ces objets dont la chronologie s'étend sur environ trois siècles ? Comment étaient-ils conservés sur le sanctuaire gaulois ? Quels rituels ont présidé à la mutilation et à l'enfouissement de ces armes et de ces trompettes de guerre ?

Référence 38614 / Prix : 13 euros (+ port)

www.librairie-archeologique.com , entrez la référence 38614 dans la case mot clé, et laissez vous guider.

[Séléné.C]

Intéressant, en effet...

[Sedullos]

Salut,

Un bon bouquin, sympa et agréable à lire chez Culture et patrimoine en Limousin.

[Pierre]

Salut à tous,

Les guerriers gaulois de Tintignac

Tout bonnement magnifique,

Et plus encore, si comme pour moi, c'est un ami qui vous l'offre

@+Pierre

[Sedullos]

Christophe Maniquet sera à Paris, à la Maison du Limousin, le 14 novembre 2009.

http://archeo-tintignac.over-blog.com/

[Patrice]

Salut à tous,

Je dois à la gentillesse de Sedullos / Jean-Paul d'avoir eu connaissance d'un petit livret dirigé par Christophe Maniquet, Les Guerriers gaulois de Tintignac, paru cet année aux éditions Culture et Patrimoine en Limousin. 13€ pour 61 p., certes, mais tout couleur, et ça en vaut la peine.
Après une très brève présentation du sanctuaire lui-même, l'équipe dresse l'inventaire de la fameuse fosse aux objets en bronze. Un lot phénoménal, comme on l'a déjà dit ici. Et la composition est surprenante. On trouve ainsi des armes dont la datation s'étale sur le très long terme, ce qui oblige à penser à une forme de thésaurisation. Autre surprise: il y a plusieurs carnyx, mais un seul embout!
Enfin, sur une vingtaine de pages, les auteurs détailles deux objets particuliers (les deux seuls restaurés?), à savoir le fameux casque en forme d'oiseau (qui ne serait peut-être pas un cygne), et l'un des carnyx, dont le pavillon s'orne de spectaculaires oreilles en bronze.
Le tout est abondamment illustré de photos de très bonne qualité. Et on trouvera à la fin (ce qui n'est pas toujours évident dans un livre de vulgarisation), une petite bibliographie introductive.
Etonnant. Maintenant on attend une publicaiton exhaustive.

A+

Patrice

[Séléné.C]

Un seul embout ?
On aurait donc "mis de côté" la partie ornée ?

[Sedullos]

Salut à tous,

Et la composition est surprenante. On trouve ainsi des armes dont la datation s'étale sur le très long terme, ce qui oblige à penser à une forme de thésaurisation.

Patrice, cette interprétation par la thésaurisation m'intéresse, peux-tu développer...

[Kambonemos]

Bonjour à tous,

C'est vrai, cette histoire de thésaurisation interpelle... Ca n'a peut-être rien à voir, mais il y a cette anecdote narrée par Plutarque dans sa "Vie de César" : après Alésia, César découvre dans un temple arverne une de ses épées suspendue en guise de trophée [prise après sa déconfiture de Gergovie ?]; il s'en amuse mais lorsque ses compagnons, offusqués, lui demandent de la faire retirer, il a cette attitude contradictoire, en arguant que c'est un "objet sacré"... Est-ce que thésaurisation rimerait également avec goût de la collection ?

@+

[Sedullos]

Salut à tous,

La thésaurisation, c'est le fait de constituer un trésor, de retirer de la monnaie du circuit habituel.

Tintignac par ses casques rares du point de vue typologique et précieux par leur fabrication constitue une double exception à laquelle s'ajoute la présence des carnyx tout aussi précieux. Si Gournay et Ribemont regorgent de lances, d'épées et de boucliers, les casques y sont très rares comme d'ailleurs dans la plupart des sanctuaires.

Le récit de Plutarque a bien un rapport avec cette question des dépôts sacrés. César que l'on peut considérer comme assez proche d'un agnostique même s'il a été Grand Pontife, montre ici un autre aspect de sa personnalité. Alors même qu'il a pillé sans vergogne les sanctuaires gaulois selon Suétone, ici, il semble considérer que ce qui a été offert aux dieux des Arvernes ne peut leur être retiré. On peut peut-être faire un rapprochement avec le fait que les Romains répugnent à racheter les prisonniers : ce qui est pris est pris...

[Sedullos]

D'autant que César, si le récit relate un fait postérieur à Alésia, est déjà en possession des armes de Vercingétorix.

[Kambonemos]

Merci fier Lémovice pour ces explications bienvenues.

Tintignac par ses casques rares du point de vue typologique et précieux par leur fabrication constitue une double exception à laquelle s'ajoute la présence des carnyx tout aussi précieux. Si Gournay et Ribemont regorgent de lances, d'épées et de boucliers, les casques y sont très rares comme d'ailleurs dans la plupart des sanctuaires.

Cette idée de thésaurisation appelle effectivement des éclaircissements... mais je suis patient...

Cordialement.

@+

[Sedullos]

Ce qui caractérise aussi Tintignac, c'est l'ensevelissement en une seule fois d'armes, de carnyx, (et d'enseignes), au Ier siècle av. J.-C. alors que les armes se rattachent à des types des IVe, IIIe et IIe siècles. Si Ribemont débute vers 260 av. J-C. et continue jusqu'à la période augustéenne ou gallo-romaine, les dépôts sont stratifiés, on suspend et on empile, génération après génération, du butin militaire consacré.

A Tintignac, le "trésor" est-il du butin, par définition exogène, ou un "trésor" sacré lémovice, démonté, enseveli, pour échapper à quoi ? A une profanation humaine si le sanctuaire venait à être pris par l'ennemi ? Ou des objets qui ont "fait" leur temps et doivent passer de l'autre côté ? Ou les deux ?

Ceci étant pour le décalage historique entre les objets, on peut s'interroger sur la tombe d'auxiliaire, G119 à Giubiasco (Tessin, Suisse) qui contient un fer de lance et un talon, un umbo de bouclier, un gladius romain et un casque de type Negau, une boucle de ceinture, je laisse de côté les objets non militaires.

Le modèle alpin du casque de Negau remonte presque à l'âge du Bronze alors que le glaive est un "militaria" républicain du Ier siècle av. J.-C tout comme la tombe.

[Patrice]

Salut Jean-Paul,

Je veux bien admettre une conservation de type "familiale" sur trois générations par exemple, donc un peu moins d'un siècle. Mais là, la fourchette est vraiment large. Et c'est ce qui fait tout l'intérêt de ce lot. Sachant que le sanctuaire gaulois a fonctionné durant une période relativement courte, il faut songer que les objets les plus anciens ont été rassemblés ailleurs et stockés pour certains durant au moins deux siècles. Où et comment? D'où mon emploi du terme "thésaurisation". Etant donné leur état de conservation, il est clair qu'on en a pris soin. Et que donc cela ne peut pas être sur un trophée ou en plein air.

A+

Patrice

[ejds]

Le retour des gaulois lémovices

Une exposition consacrée à la présence gauloise en Limousin fera le point sur les récentes découvertes archéologiques dans la région.

http://www.infomagazine.com/article/suj ... vices.html

Sous l'égide du service régional d'archéologie de la DRAC et de l'Institut National de Recherches Archéologiques Préventives, cette exposition inédite couvrant un espace de 450 m² nous entraînera à la découverte de nos ancêtres Lémovices qui occupaient notre région voilà 2.200 ans.

Une quarantaine de panneaux, des photos, des maquettes et du matériel archéologique retraceront les campagnes de fouilles menées en Limousin ces dix dernières années sur quatre sites majeurs, le sanctuaire gaulois de Tintignac (Corrèze) où furent trouvés des objets inconnus comme de magnifiques casques et trompettes, le village gaulois de Saint-Gence, les mines d'or gauloises de Saint-Yrieix et l'oppidum de Villejoubert de 220 ha à Saint-Denis-des-Murs, l'un des plus grands de Gaule. Le Limousin compte ainsi des sites gaulois d'intérêt national voire international attirant de nombreux scientifiques spécialisés dans cette période.

Ces trouvailles renouvellent complètement les connaissances sur nos ancêtres ayant vécu aux 2ème et 1er siècles avant notre ère. Ils permettent de se faire une idée plus précise sur leurs types d'habitats, leur religion et les sanctuaires, leurs sépultures, l'activité minière et guerrière. Le but de cette exposition est de faire le point sur les grandes découvertes archéologiques limousine du VIème au 1er siècle avant J. C., essentiellement de la fin de cette période. L'archéologue Christophe Maniquet animera une conférence, le 2 juin à 15h à Buxerolles sur " La fabuleuse découverte du dépôt de Tintignac, les Gaulois livrent leurs secrets ".

L'exposition comporte cinq espaces où seront abordés les thèmes suivants :
l'archéologie et le contexte historique; les agglomérations et la maison gauloise, les activités artisanales, agricoles et métallurgiques; la guerre, les sépultures et la religion et une expo-photo comprenant trente clichés artistiques réalisés par Patrick Ernaux de l'INRAP à partir des objets de Tintignac.

LES GAULOIS D'ESSE

La troupe charentaise de reconstitution historique Les Gaulois d'Esse sera présente chaque jour pour de nombreuses démonstrations de tissage, frappe de monnaies, armement, fabrication de la céramique... Elle proposera des défilés, manœuvres et reconstitutions de combats.

Comptant une quarantaine de membres, ces passionnés font revivre les Gaulois Lémovices vivant au 1er siècle avant J. C. durant la Guerre des Gaules. L'association met en scène les Lémovices, peuple qui a donné son nom aux habitants de Limoges.

Au début de l'année 52 avant J.-C. les Lémovices, contraction de Lemo-uices (signifiant qui vainquent avec l'orme) rejoignent la coalition de Vercingétorix. A l'automne 10.000 hommes servent dans l'armée de secours rassemblée en pays éduen. Leur chef militaire Sédullus sera tué à Alésia lors du dernier combat. Le territoire des Lémovices couvrait le Limousin et une partie de la Charente, de la Dordogne, de l'Indre et de la Vienne.