Thierry a écrit:Quant à Saint Patrice, idem, il y a déjà un oratoire au X° siècle qui est consacré au "Patron" des Irlandais.
Dans les actes du colloque de Cérisy-la-Salle consacré aux saints dans la Normandie médiévale, mon ami Jean-Michel Picard, spécialiste d'hagiographie irlandaise, rappelle à propos de l'église Saint-Patrice de Rouen que "la paroisse portait déjà ce nom en 1228 lors du vaste incendie qui ravagea la ville cette année-là " (p. 64). Il rappelle que "sur les trois communes de France qui portent le nom de Patrice, deux se trouvent en Normandie" (Ibidem). Enfin, il fait finement observer que si "le culte de Patrice, bien présent dans les textes liturgiques bretons, est peu marqué dans la topographie armoricaine" [lire : "bretonne armoricaine" ), "on comprend mieux la digression d'Uurdisten [auteur, vers 880, de la vita de saint Guénolé] sur l'influence de Patrice sur "les Eglises du monde entier auxquelles sa renommée et son mérite avaient pu être révélés", si l'on suppose que l'abbé de Landévennec fait aussi référence aux autres régions fréquentées par les Bretons" (p.65).
Il faut lire l'ensemble de cette riche étude intitulée "Les saints irlandais en Normandie" (p. 49-69), qui ouvre de multiples perspectives sur la (re)constitution du corpus hagiographique hiberno-franc dans les monastères normands au XIe siècle, en particulier à Jumièges et à Saint-Evroult, et sur le rôle joué par la famille de Courcy, à partir du XIIe siècle, dans la diffusion du culte de saint Patrice et le rayonnement de la littérature connexe (vita Patricii par J. de Furness et tractatus de purgatorio sancti Patricii).
Cordialement.