Deyber parle de cuirasses de cuir chronologiquement tardives (donc Gallo-Romaines) à Brumath (Bas-Rhin) et Saint-Maur-en-Chaussée (Oise). Je présume qu'il s'agit de bronzes ou de reliefs. Auriez-vous plus d'info ou une photo?
Et une question qui risque d'intéresser Sed. Deyber donne plusieurs types de javelots utilisés par les Gaulois. Je recopie le texte et les sources indiquées:
A.Deyber pages 306 et 307 a écrit:- Le gaison, gaisum ou gaesum tirait peut-être son appellation du nom du peuple gaulois des Gésates, dont il n'est pas interdit de penser qu'ils s'en était fait une spécialité[152], à moins que ce soit l'arme qui ait donnée son nom au peuple. Il est difficile de prendre parti, d'autant que, comme nous l'avons vu à propos du rappel des caractéristiques de la guerre à LaTène B2 et C (supra), en Italie et en Asie Mineure, les Gésates ne semblent pas avoir été "ès-spécialistes" en armes de trait. A tout le moins, s'ils le furent, ce fut marginal et nous pensons que c'est plus la caractéristique de l'arme que ses servants qui en assura la réputation. Cela étant, ce gaesum était un long javelot de fer forgé d'une seule pièce, d'origine semble-t-il alpine[153], répandu ensuite en Gaule puis chez les Germains[154]. Chaque guerrier en portait deux[155]. Il n'est pas interdit d'y voir une sorte de pilum dont Rome au contact des Gaulois se serait inspirée pour en faire un prototype avant de le généraliser pendant les guerres contre Carthage;
- la matara ou mataris ou materis et madaris, était un javelot - selon Strabon - qui ressemblait beaucoup à la lance - selon César- [156]; elle était employée par les Belges et possédait un fer plus large que celui dont les autres armes de cette catégorie étaient munies. Elle traversait presque une épaule et occasionnait de nombreuses blessures[157];
- la teutona constituait une troisième variété, à propos de laquelle on ne sait pas grand-chose, sinon qu'elle était peut-être originaire de Gaule septentrionale ou de Germanie, d'où son nom[158]. Il n'est peut-être pas possible de la distinguer de la matara.
[152]: Lacroix, 2003, p.73; 2005, p.111
[153]: Virgile, Aen, VIII, 661 : alpina gaesa
[154]: BG, III, 4, I
[155]: Varro, Ap, Non, S.CF.
[156]: BG, I, 26, 3 ; Tite-Live, HR, VII, 24, 3 ; Sisenna, Nonnius, 556, 8 ; Rhétorique à Herrenius, 4, 43 ; Strabon, Géogr, IV, 4, 3.
[157]: Lacroix, 2003, p.74-75; 2005, p.111.
[158]: Isidore de Séville, Origines, 18, 7, 7.
Deyber parle des Tragula juste en dessous de la matara, mais il n'y pas vraiment de doutes dessus.
Ma question est, en quoi les gaison seraient entièrement en fer? Je cite Virgile (Eneide, 8):
"Ici, volant de tous côtés parmi les portiques dorés,
une oie d'argent annonçait que les Gaulois étaient aux portes ;
les Gaulois étaient là , dans les broussailles et, à la faveur des ténèbres,
protégés par une nuit profonde, ils étaient maîtres de la citadelle.
Leurs cheveux ont la couleur de l'or ; leurs vêtements sont dorés ;
dans leurs sayons rayés, on les voit briller ; ils attachent de l'or
à leurs nuques blanches comme lait ; en main ils brandissent chacun
deux javelots alpins, et protègent leur corps derrière de longs boucliers."
Bref a part l'origine alpine (et encore c'est certainement parce que les Gaulois ont traversé les Alpes que c'est assimilé) je ne vois pas sur quoi il fonde son jugement. Certes certains fers trouvés en Suisse sont similaires aux javelots italiques mais je trouve étrange que le mot se retrouve chez les Irlandais en "Gae" après ça.