Gastronomie

[Brann]

Voilà un sujet qui réunit plus qu'il ne divise !
Étant porté sur la chose..., le casse croûte bien sûr !
Boulimique de naissance, Je me lance dans l'étude de la gastronomie celtique...
Le sujet, j'en conviens doit être "vaste" de par les diversités régionalistes et autres ?...
Mais je veux bien ...goûter à tout !
Merci de bien vouloir partager l'histoire des fourchettes celtiques...

[Pierre]

Bonjour Brann,

Pas si facile. Il y a peu d'écrit antique en ce sens, et en général plutôt généraliste. L'archéologie met en évidence l'alimentation carnée (restes osseux), viande grillée (broches), bouillie (chaudrons), en salaison. Pains et céréales sont attestées (agriculture, greniers, silos, mais aussi restes végétaux en contexte d'habitat).

Un bon livre sur le sujet : La cuisine gauloise continue
Mais attention, il s'agit d'archéologie expérimentale. Les recettes données font partie des possibilités envisageables en fonction des ressources de l'époque pour lesquelles il n'existent malheureusement pas de preuve.

@+Pierre

[Brann]

Merci encore une fois pour cette promptitude dans vos réponses, Pierre.
Je connais bien l'ouvrage de Romac et Flouest qui est un peu la "référence" en la matière, puisqu'il exploite une bonne partie de "nos" trouvailles archéologiques. Du reste, j'en fais la pub sur mon forum...
Cela dit, je secouais, en quelque sorte, le "prunier" populaire qui ne manque pas de richesses également, histoire d'en glaner une ou deux de plus... C'est aussi ça la gourmandise !
Je suis conscient qu'en l'absence d'écrit, la transmission orale fut le principal véhicule gastronomique de nos familles. Cependant, en écartant, un tant soit peu les disettes, les caprices de la nature, les guerres et autres vicissitudes de la vie courante, on peut "re-imaginer", tout du moins essayer... ce que pouvait être la cuisine de nos parents avec ce que nous avons retrouvé en fouille...
La culture du salage, par exemple... Ou encore celle du fumé... Les graines, le miel...
Ma toque a fui depuis trente ans les servitudes de la mal bouffe pour se livrer à une quête vers l'authentique : Le grââl de la gamelle !
Encore merci

[Orgenomeskos]

Peu d'éléments exploitables sur la gastronomie gauloise... mis à part peut-être chez Posidonios d'Apamée (Histoires) :

Posidonios d'Apamée, Histoires, XXIII : "Voici les repas des Celtes : on étend du foin, et l'on sert sur des tables de bois peu élevées au-dessus du sol. Pour nourriture, des pains en petit nombre et beaucoup de viandes [cuites] dans l'eau y rôties sur des charbons ou à la broche. Ces mets, on les porte à la bouche proprement, mais à la manière des lions, en prenant à deux mains des membres entiers et en mordant à même. Si un morceau est difficile à déchirer ainsi, on en enlève des tranches avec un couteau-poignard placé dans une gaine spéciale adhérente au fourreau [du sabre]. On mange aussi du poisson chez les riverains des fleuves et des deux mers, intérieure et extérieure, et ce poisson est grillé avec sel, poivre et cumin. On met aussi du cumin dans la boisson. L'huile n'est pas en usage ; elle est rare, et, faute d'habitude, on la trouve désagréable. Quand les convives sont nombreux, ils s'asseyent en cercle, et la place du milieu est du plus grand personnage, qui est comme le coryphée du chœur : c'est celui qui se distingue entre tous par son habileté à la guerre, par sa naissance ou par ses richesses. Près de lui s'assied celui qui reçoit, et, successivement de chaque côté, tous les autres, selon leur rang plus ou moins élevé. Les servants d'armes, - ceux qui portent les boucliers, - se tiennent derrière, et en face les doryphores ou porte-lance, assis en cercle comme les maîtres, mangent en même temps : Ceux qui servent font circuler la boisson dans des vases qui ressemblent à nos ambiques et sont de terre ou d'argent : les plats sur lesquels se placent les mets sont du même genre ; quelques-uns en ont en cuivre ; chez d'autres, ce sont des corbeilles en bois ou en osier tressé. Ce qu'on boit chez les riches, c'est du vin apporté d'Italie ou du pays des Massaliètes, et on le boit pur ; quelquefois pourtant on y mêle un peu d'eau ; chez ceux qui sont un peu moins à l'aise, c'est de la bière de froment préparée avec du miel ; chez le peuple, c'est de la bière toute simple ; on l'appelle corma. Ils avalent petit à petit, à la même coupe, et pas plus d'un cyathe ; mais ils y reviennent souvent. L'esclave fait circuler de droite à gauche : c'est ainsi que se fait le service, et pour adorer les dieux on se tourne aussi à droite."

[Kambonemos]

Bonjour à tous,

Pierre a raison de souligner la difficulté d'appréhender la "gastronomie" gauloise et Orgenomeskos de rappeler l'un des (très, très) rares textes antiques à en parler... Sinon, l'on peut se rabattre sur l' exemplaire d'Histoire Antique hors-série n°17 de décembre 2008 et sur le chapitre "L'alimentation gauloise" de Denis Maréchal, dans lequel nous apprenons qu'en ce qui concerne les viandes : le porc est en tête, suivi du boeuf et du cheval (plus au nord semble-t-il qu'au sud), du mouton (difficuté de distinguer les ovins des caprins), et... du chien. Seul gibier de consommation courante : le lièvre et de façon anecdotique le renard, le blaireau et le loup, quelque fois l'ours et la tortue ; le gros gibier (auroch compris) étant réservé à l'élite tout comme au Moyen-Age. Un ouvrage conseillé : "Agriculture et alimentation végétale durant l'âge du Fer et l'époque gallo-romaine. Archéologie des Plantes et des Animaux" de V. Matterne, éd. M. Mergoil, Montagnac - 2001. Dans ce même numéro quatre recettes gallo-romaines dont celle du vin épicé à la gallo-romaine

Cordialement.

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