Sauvages

[Usher]

En effet, ces données croisées sur des génomes modernes et anciens sont assez convaincantes. A quand une analyse au strontium des dents d'Etrusques du VIIe siècle av. JC pour évaluer s'ils sont nés sous des cieux autres que Toscans ?…

Cela fragilise en tout cas l'argument analogique que j'employais plus haut. J'écarte donc cette comparaison - même si, par ailleurs, les Etrusques ont exercé une forte influence économique et artistique sur le monde celtique, provoquant ainsi l'évolution de son art et dynamisant son économie et ses déplacements. Cela reste un bon exemple de la façon dont une société autochtone a été fertilisée par l'apport d'un voisin.

[Muskull]

Bonjour
La génétique des populations est une science très récente et très imparfaite car elle évalue de très longue périodes de temps pour être plus précise, quand elle le peut...
Le VII° siècle avant donc ; l'impact culturel des dits "peuples de la mer" est évalué par quelques chercheurs (dont J. Guilaine) vers le IX°, X° siècle en Méditerranée occidentale (XII°, XI° au Moyen Orient). Ils sont aussi considérés comme indo-européens par certains.
Donc des marins et aventuriers des pourtours de la mer Egée. Comme une première vague "culturisante" de la Grande-Grèce plus tardive. Il y a quelques similitudes dans l'art étrusque et l'art crétois. Normal, les échanges étaient intenses entre les "comptoirs" établis par les uns et les autres.
Ces échanges existaient dès le néolithique comme l'a déterminé une analyse génétique sur les chèvres du bassin occidental dont le génome a été renouvelé constamment depuis l'Est (j'ai pas les références, article du Monde l'année dernière).

Bref, pour revenir au thème de départ, les "sauvages" ne sont jamais très sauvages, ils vivent leur culture propre avec le meilleur bon-sens s'ils veulent survivre mais ils sont avides (comme nous tous) de nouvelles connaissances et techniques qui peuvent améliorer leur ordinaire et il troquent facilement leur savoir faire contre quelque chose de plus efficace.
Mais ne pas oublier l'esprit de lucre et d'exhibition des "élites", il n'y a plus de bon-sens en ce cas...

[Alexandre]

Il y a quelques similitudes dans l'art étrusque et l'art crétois. Normal, les échanges étaient intenses entre les "comptoirs" établis par les uns et les autres.

L'hypothèse des échanges commerciaux est un choix de ta part.
Pour ma part, il me paraîtrait plus logique de croire que les Etrusques, en tout cas en ce qui concerne leur élite, ne sont rien d'autre qu'un de ces Peuples de la Mer, dont on sait sans le moindre doute qu'ils sont passés par la Crète.

[Tei]

Bref, pour revenir au thème de départ, les "sauvages" ne sont jamais très sauvages, ils vivent leur culture propre avec le meilleur bon-sens s'ils veulent survivre mais ils sont avides (comme nous tous) de nouvelles connaissances et techniques qui peuvent améliorer leur ordinaire et il troquent facilement leur savoir faire contre quelque chose de plus efficace.

C'est précisément pourquoi j'ai un peu rechigné à utiliser le terme "sauvages", qui a une connotation franchement péjorative, ce que je ne recherche pas.

Le fait est que la manière dont les "échanges" de techniques se sont passés reste un peu floue pour moi, étaient-ce du au commerce ou s'accaparaient-ils ces techniques, pas forcement de manière brutale, mais simplement par copie ou imitation, en supposant qu'il y ai quelqu'un pour s'accaparer quelque chose, je n'ai pas bien compris si c'est un ensemble de "tribu" qui en échangeant *ont contribué* à former la culture celtique ou si c'est une "tribu" un peu plus audacieuse qui en est à l'origine.

[Muskull]

Bonjour Tei,
Ta question se réfère à différentes situations complexes se déroulant sur plusieurs siècles. Pour tenter de simplifier on peut évoquer le principe de la tache d'huile sauf qu'ici il y a plusieurs taches d'huile toutes différentes: les cultures avancées du bronze, l'Italie du Nord, les Alpes, l'Espagne, le domaine atlantique, etc...
Les tribus se fédèrent à la fois pour mieux se défendre mais aussi pour accroître leur influence donc leurs richesses et mettre en commun leurs productions marchandes. Des petits royaumes se créent et attirent les commerçants d'autres régions, sur ces routes commerciales les innovations artistiques et culturelles circulent aussi, parfois de très loin.
Il y a des "copies" dans un premier temps puis les artisans créent une forme d'art tout à fait originale.

C'est très schématique mais ça donne une idée.
Un livre très intéressant à ce propos: "L'âge du Fer en France" de Patrice Brun et Pascal Ruby, ed: La Découverte.