Les premières villes celtiques

[Pierre]

Salut à tous,

Juste pour vous signaler, que je viens de mettre mes sales pattes sur le tout dernier n° de l'Archéologue...

• Les premières villes celtiques : les oppida gaulois •

Ca, c'est la bonne nouvelle

La mauvaise nouvelle, j'ai été avisé par mail, que l'oppidum du Cusset (Viermeux) authentifié en 2004, 95 hectares, murus gallicus .... Va être gentiment offert en pâture aux ... pelleteuses (désolé Thierry )

@+Pierre

[Kambonemos]

Bonjour,

Pour se forger une opinion, et ne pas s'en laver les mains (d'où "les sales pattes" de Pierre ?) :

http://eluscussetavenir.files.wordpress ... rmeux1.pdf

@+

[Séléné.C]

Horreur !

[Orgenomeskos]

La mauvaise nouvelle, j'ai été avisé par mail, que l'oppidum du Cusset (Viermeux) authentifié en 2004, 95 hectares, murus gallicus .... Va être gentiment offert en pâture aux ... pelleteuses (désolé Thierry )

Salut, ça vaudrait peut-être de coup de lancer une pétition, comme Adcanaunos l'a fait il y a quelques mois:
http://www.arbre-celtique.com/forum/viewtopic.php?f=3&t=4884&start=90&hilit=corent

La nouvelle de la destruction de ce site archéo est relayée par un site internet du CNRS http://www.archeo.ens.fr/spip.php?article962

S'il est difficile d'empêcher les destructions liées à l'installation d'autoroutes ou de lignes TGV, tant les intérêts économiques sont énormes, je pense que contester l'extension d'une simple carrière doit être plus aisé (quoique...). Comme l'indique le site internet indexé précédemment, les roches extraites n'ont pas de spécificité particulière, on les retrouve dans les alentours. L'acharnement sur ce site archéologique n'a donc pas de raison d'être. L'entreprise qui exploite cette carrière peut aisément poursuivre son développement en exploitant ces mêmes roches un peu plus loin.

L'INRAP a l'air de se mobiliser, peut-être serait-il bon de leur souffler l'idée de la pétition. Nombreux sont les visiteurs de ce forum, qui signeraient volontiers cette pétition. De plus, après le pillage du site archéologique de Noyon, il semble que l'actuel ministre de la Culture ait engagé des pourparlers avec l'INRAP et s'implique d'avantage que ses prédécesseurs sur la question de l'archéologie hexagonale. Une pétition qui lui serait adressée aurait peut-être plus d'impact qu'une pétition adressée à la DRAC ou à Pierre Monzani (l'actuel préfet de l'Allier).

[Séléné.C]

Oui...
Une carrière, quand même...
Et un site archéo de ce calibre...

[AMBLUARETE]

La forteresse gauloise de Viermeux : une destruction paysagère et patrimoniale programmée ?

L’oppidum de Cusset découvert en 2004 sur les hauteurs de Vichy, dans l’Allier, appartient désormais aux cinq sites majeurs de la fin de l’âge du Fer en Auvergne. Il est le plus vaste connu à ce jour avec ses 95 ha (hors nécropole(s) et quartier périphérique éventuel) et ses 6,8 km de remparts préservés dans le paysage vichyssois. Il dépasse les sites célèbres de Gergovie et Corent, et se rapproche plus, par le nombre de ses enceintes (3), du modèle du Mont-Beuvray et des très grands oppida européens à multiples remparts.
Nous avons la chance de posséder là un site qui n’a jamais été pillé, fouillé, et qui demeure préservé de manière exceptionnelle sur les hauteurs de Cusset, autant en termes d’archéologie que d’environnement paysager. Ce site occupe une position de belvédère dominant l’ensemble du bassin vichyssois. Il forme d’ailleurs manifestement l’origine du point de regroupement de la population dans ce bassin, avant la création ex nihilo de l’agglomération romaine des Acque Calidis (les eaux chaudes), des villes médiévales de Cusset, Vichy et du Moutiers, puis des agglomérations contemporaines.

Ce site a fourni en 2004 le premier murus gallicus attesté en Auvergne (bulletin de l’Association Française pour la Recherche sur l’âge du fer, 22, 2004, p.9-12), type de rempart que décrit Jules César dans sa Guerre des Gaules alors qu’il assiège Avaricum, la capitale des Bituriges (actuelle Bourges). A Cusset, des dizaines de milliers de m3 de dalles calcaires ont été transportés depuis des carrières éloignées de plusieurs km pour confectionner les façades de ces remparts (Creuzier ou Le Vernet ?). Ce site a aussi livré des vestiges plus anciens, des VIe et Ve siècles avant J.-C., période où une vingtaine de fortifications princières dénommées « Furstensitzen » quadrillent l’espace européen au nord et au nord-ouest de l’arc alpin. La période augustéenne (-27 / + 15) reste très discrète dans l’état des connaissances et pourrait signaler un abandon du site un peu avant cette date (pour la ville romaine créée dans la plaine ?).

L’oppidum de Viermeux est aujourd’hui menacé sur sa façade méridionale – la plus visible depuis le bassin vichyssois, par l’extension « grignotante » de la carrière Jalicot des Malavaux (groupe Tarmac) qui exploite un minerai de type tuf rhyolitique, pourtant d’une médiocre qualité sur le flanc de la montagne formant l’assiette de l’oppidum (à bien distinguer du matériau extrait par la carrière Lafarge, en face, qui est d'un grande qualité et qui est utilisée comme ballast pour les lignes TGV). Déjà visible sur les hauteurs de Cusset, cette exploitation défigure déjà la fortification gauloise et son environnement paysager. Mais la poursuite de l’exploitation permet d’envisager le pire avec cette fois une destruction intra-muros programmée du site et une dégradation paysagère dont on s’étonne qu’elle n’ait jamais soulevé l’indignation au sein de la population et des élus locaux.

Malgré les mesures de conservation demandées par la DRAC/Service régional de l’Archéologie d’Auvergne auprès de la Préfecture de l’Allier, puis celles de la CIRA du Centre-Est ayant refusé de valider le cahier des charges des fouilles, une opération préventive doit être conduite sur la surface concernée par l’extraction (qui comprend 200 m de rempart !) ; à l’évidence, une telle fouille ne revêt qu’un intérêt mineur en comparaison de la sauvegarde intégrale du site et constituera un précédent dommageable aux autres sites majeurs régionaux. Il convient de rajouter au dossier que le site a été signalé lors de l’étude d’impact par les services compétent en matière d’archéologie et que le matériau exploité est également accessible à proximité.

Plusieurs associations se sont prononcées contre cette extension : la Société d’histoire et d’archéologie de Vichy, les Amis du Vieux Cusset et l’Association pour la Recherche sur l’âge du Fer en Auvergne.

Cette atteinte au site remet en cause des projets futurs de valorisation culturelle, patrimoniale, touristique, dans l’un des rares secteurs de ce département rural où de telles activités pourraient se développer de bonne manière. Les décideurs regretterons ce mauvais choix dans quelques décennies, lorsque la population se sera identifiée au site, que la recherche l’aura investi, que les élus locaux auront compris “ "l’enjeu patrimonial” " et la chance de posséder sur son territoire une telle richesse demeurée intacte pendant 20 siècles.