Il s’agira tout d’abord de faire l'état des lieux des travaux sur le sujet : langue bretonne / origines / langues brittoniques / groupe gallo-brittonique. Depuis la disparition de Léon Fleuriot, en 1987, seul Pierre-Yves Lambert (EPHE / CNRS, Paris) a pu, en France, assurer une bonne partie de la recherche sur ce sujet. Les études spécialisées ont donc été menées par des chercheurs étrangers dont les publications ne sont pas toujours faciles d'accès. Ce colloque a donc fait appel, de façon logique, à un certain nombre de représentants de cette recherche.
Les travaux de ce colloque devront aussi revenir sur la notion de groupe gallo-brittonique. Les participants discuteront des rapports entre gaulois et proto-brittonique, mais aussi de la filiation des langues néobrittoniques (breton, gallois, cornique). Au-delà de ce débat fondamental, sera également abordé le problème des langues "avec Q" et des langues "avec P", où la chronologie (voire l'innovation) entre ces langues n'est plus établie de façon aussi certaine qu'auparavant. Les dernières découvertes d'inscriptions celtibères (voir les travaux d'Antonio Tovar, notamment) montrent bien la nécessité d'une relecture de ces éléments.
Une partie de ce colloque sera consacrée au moyen-breton et au moyen-gallois. Même si les périodes varient sensiblement / ne se recouvrent pas (loin s’en faut) ces états de langues sont précieux, à la fois en étude interne et en étude comparative. Ils permettent en effet de comprendre les évolutions phonologiques respectives du moyen breton et du moyen gallois, en convergence et en divergences : nous pensons notamment aux phonèmes notés "th" et "dd" en moyen-gallois et qui ont une existence attestée en moyen-breton – comme le montre le système de versification à rimes internes).
Cet éclairage particulier sur le moyen-breton / moyen-gallois devra mettre en évidence les points d'articulation de deux langues qui ont été, jusqu'au douzième siècle, les dialectes principaux de ce que l'on connaît sous le nom de lingua britannica.