Effectivement Patrice, c'est un domaine que je maitrise mal, n'étant pas familiarisé avec la consultation des manuscripts anciens, mais je suppose que François de Beaurepaire ou Ernest Nègre qui ont consulté les archives de manière exhaustive, d'où les nombreuses formes anciennes qu'ils citent, savent de quoi ils parlent. Je suppose qu'ils compulsent des manuscripts ou des copies de manuscripts précisemment datés, ce qui ne veut pas dire que le toponyme date de cette époque là : il peut être bien antérieur à sa première attestation, vous le savez tout autant que moi.
Pour bien connaître cette documentation, je ne peux dire qu'une chose: avant le Ve siècle et encore, il n'est même pas question de manuscrits. Les chartes antérieures au VIe siècle se comptent sur les doigts d'une main! Les textes de base restent la Table de Peutinger, l'Itinéraire d'Antonin, et d'autres itinéraires, les chroniques latines, qui ne nous renseignements que sur la macrotoponymie, laquelle est celtique dans son immense majorité, et latine pour le reste, avec peut-être des choses germaniques dans le nord (cf. la thèse d'Ashwin E. GOHIL. "Ancient Celtic and Non-Celtic Place-Names of Northern Continental Europe." 2006, SBEC).
Pour les microtoponymes, il faut attendre Grégoire de Tours et les premières vies de saints gauloises (VIe-VIIe), ainsi que les monnaies mérovingiennes (ces dernières donnant des formes souvent anormales).
Alors après on peut essayer de dater ces microtoponymes qui apparaissent en masse au VIe siècle, mais il faut aussi pour cela tenir compte des progrès des autres disciplines. On a fait beaucoup de travail sur l'onomastique des inscriptions, ces vingt dernières années, des formes et variantes peuvent être définies. Des archaïsmes aussi. Et le germanique fait pour le coup sa réapparition bien plus tôt qu'on ne pensait. Ce qui incite à relire Guinet.
A+
Patrice