Alcool gaulois

[Kambonemos]

Bonjour,

L'extrait dont parle Séléné.C :

Livre XIV : Les méthodes pour garder le vin sont très différentes : auprès des Alpes on le met dans des fûts de bois que l'on cercle, et même on allume au fort de l'hiver des feux pour préserver le vin du froid. Chose singulière, mais qui a été vue quelquefois, les tonneaux se sont rompus, et des masses glacées sont restées debout, espèce de prodige, puisque le vin ne se congèle pas et que le froid ne fait que le frapper (.../...)

hum, hum...

@+

[Jacques]

Trouvé sur un forum :
l'alcool pur gèle à -117.3°C

teneur en alcool ..........point de congélation
(% vol.) ...........................(°C)


10 ---------------------------------- -3.5
20 ---------------------------------- -8
30 ---------------------------------- -15
40 ---------------------------------- -23
50 ---------------------------------- -31
60 ---------------------------------- -39

À vérifier, mais on trouve sur des sites de cuisine le conseil de congeler le vin pour s'en servir plus tard.

[Pierre]

Bonjour Séléné,

Le sel n'empêche pas de geler, il abaisse de quelques degrés le point de gel.
Mais il existe d'autres produits ayant cette propriété, notamment l'alcool qui est plus efficace (y'en a dans le vin )
Aujourd'hui tu peut mettre un bouteille d'eau de vie dans ton congélateur.
Par contre, évites le vin. Le taux d'alcool n'est pas assez important.

Edit : Merci Jacques pour le tableau

@+Pierre

[Alexandre]

Aujourd'hui tu peut mettre un bouteille d'eau de vie dans ton congélateur.
Par contre, évite le vin. Le taux d'alcool n'est pas assez important.

Je confirme, en ajoutant qu'après éclatement du tonneau, le glaçon qui reste est essentiellement constitué d'eau, alors que la phase liquide répandue par terre est renforcée en alcool. Les Romains ne le faisaient sûrement pas, mais de nos jours, on utilise ce procédé (dit de cryoconcentration) pour concentrer certaines phases aqueuses fragiles ou corrosives, en particulier le sirop de fraise.

[bregwenn]

je confirme que le vin peut geler suffisamment pour faire exploser un tonneau plein, mais il faut globalement descendre au dessous de -10/-15 °C... et j'insiste sur le mot plein; S'il y a un delta de 10 à 15 % le contenant n'explosera pas, vodka ou autre... Par contre laisser une bouteille vraiment pleine au congélo plus de 6 h, et vous pouvez ramasser les morceaux de verre

[Séléné.C]

Le fait que l'alcool aussi gène la congélation m'avait effleurée... Mais il me semble qu'on a dit plus haut que le vin romain était peu alcoolisé, donc, j'ajoute le sel, ça ne fait pas de mal à la composante "anti-gel"...

Concernant Pline..; Ca serait du vin ordinairement salé mais conserbé dans un tonneau exposé à une froidure hyper-hivernale?

[Pierre]

Bonsoir Séléné,

Les vins romains avaient un titrage plus qu'honorable. Et n'étaient coupés d'eau qu'au moment de la consommation. Les Romains se sont d'ailleurs offusqués que les barbares outrealpins, ne coupaient pas le vin pour le boire. Comment auraient-ils pu le faire si l'eau étaient déja incorporée au vin dans l'amphore ?

@+Pierre

[Alexandre]

Les vins romains avaient un titrage plus qu'honorable.

Les bons oui. Mais ils avaient aussi des "produits dérivés" beaucoup plus douteux, notamment de la piquette, au sens original du terme, c'est à dire de l'eau passée sur du moût, qui ne devait pas titrer grand chose.

[Séléné.C]

http://remacle.org/bloodwolf/erudits/pl ... ivre14.htm
"X. (VIII.) [1] Quittons maintenant les vins dont la bonté est due au terroir. En Grèce, le vin qu'on nomme bios (vie), et qui s'emploie dans plusieurs maladies, comme nous le dirons en traitant de la médecine (XXIII, 26), est très célèbre à juste titre. Il se prépare de la façon suivante : le raisin, cueilli un peu avant la maturité, est séché à un soleil vif; on le tourne trois fois par jour pendant trois jours; le quatrième, on le presse; on met le vin dans des pièces, et on le laisse vieillir au soleil. Les habitants de Cos mêlent de l'eau de mer en grande quantité, invention due à un esclave qui réparait ainsi ses larcins; on l'appliqua au vin blanc nouveau, et on fit ce qu'on appelle le leuconium.
[2] Dans les autres pays, on prépare de la même manière le vin appelé tethalassomenon (mariné). On fait le thalessite en jetant dans la mer les pièces pleines de vin nouveau ; cela vieillit le vin avant le temps. Caton a enseigné le moyen de faire du vin de Cos avec du vin d'Italie : il faut, outre la préparation indiquée, le laisser se faire pendant quatre ans au soleil. Le vin de Rhodes est semblable à celui de Cos ; le phorinéen est plus salé. On estime que tous les vins transmarins sont en six ou sept ans arrivés à une vieillesse moyenne."


En XXIV, il est évoqué lapossibilité d'y rajouter du sel au moment de le préparer pour la consommation.

Ici (en X) je comprends qu'il s'agit du moment où on fait le fait... Il s'agit peut-être s'agisse de jouer sur la chimie de son alcool et de ses saveurs, mais je suppose que ça joue aussi sur sa conservation

[Alexandre]

En effet, l'eau salée conjugue l'avantage de couper un vin passerillé et de combattre la prolifération des bactéries.

[ejds]

La distillation est connue au moyen-orient dès le II millénaire mais pour les parfums.
Est-ce que des traces de distillation sont connues dans le domaine celtique par l'archéologie ou les textes ?
L'attrait pour le vin méditerranéen plus alcoolisé que l'hydromel et la bière semble l'infirmer mais...

Yec'hed mat ! Tchin tchin ! Bonne santé... !

Ce fil tombe bien car cela me titille aussi depuis lurette !

Voici une photo prise en 2008 d’un set de petits godets ou gobelets (à boire ?) provenant du Musée Breton de Quimper.

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Servant manifestement à autre chose que goûter de la cervoise, de la bière ou du vin..., plutôt de la potion médicinale, de la liqueur ou une eau-de-vie indigène forte...

De l’apéro avant l’heure, de la dinette de jeu pour enfant ou un autre usage comme pour la peinture… ?

Mae culpa, d’époque préhistorique il me semble, je n’ai pas en mémoire le texte, la matière (argile ?), le lieu de la découverte ; mais l’usage n’était pas précisé.

Quelqu'un ou surtout Muskul, initiateur de ce fil, (— et ce qui n’est pas rien originaire du Cap —) nous soufflera donc, et très certainement, quelques réponses.

[Séléné.C]

Peuvent aussi avoir servi à des baumes ou des poudres, puisque tu proposes des préparations médicinales...

Mais la photo, à vrai dire, manque d'échelle. Ils font à peu près quelle taille ?
(question gratuite, vu qu'on est hors période)

[ejds]

C'est de l'ordre du mini riquiqui. Mais de l'échelle plus grande que des dés à coudre. Sans plus !

[Muskull]

Désolé ejds,
Je n'ai jamais mis le nez au musée de Quimper.
Un set de table pour korrigans ?

[Séléné.C]

Peut-être des contenants à baumes ou peintures, alors, en effet... Ou bien des micro-gobelets pour des liqueurs à bases de plantes pas bien comestibles employées lors de cérémonies à esprits (pas en boire trop)...

Le plus grand "gobelet" a des parois plus fines. Je me demande si ça n'est pas la base d'un vase dont il manquerait le haut (petite cruche?)


Ah tiens... (pas taper!) Ca me fait penser à un truc que j'ai lu avant-hier en cherchant sur thématique amérindienne. A savoir que le pulque, employé par les aztèques lors de certaines cérémonies (un peu comme les celtes avec l'hydromel, l'ivresse permettant le contact avec les dieux) était interdit "300%" le reste du temps et qu'en consommer était sacrilège.
Il y a des peuples antiques (pas forcément celtes) chez qui on retrouve quelque chose d'approchant ?