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umbos gaulois vs germaniques

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Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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24 messages • Page 2 sur 2 • 1, 2

Re: umbos gaulois vs germaniques

Messagede Kambonemos » Mar 24 Avr, 2012 10:26

Juste pour info : sur le nombre de rivets des umbo germaniques : il est attesté que le chiffre trois est sacré chez la plupart des Germains ; voir l'épisode concernant la vie ou la mort du prisonnier Caius Valerius Procellus [BG, Livre I] : il a été procédé par les Germains à trois consultations des sorts...

Cordialement.
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Messagede ejds » Lun 30 Avr, 2012 12:58

Les différences transfrontalières et artisanales concernant particulièrement l'armement "celtico ou gallo-germanique", apports et échanges entre tribus vivants à proximité immédiate et de chaque côté du Rhin, semblent s’estomper et se lisser en lisant les commentaires suivants :

Albert Grenier, dans "Les Gaulois, Petite Bibliothèque Payot, 368 pages, pp. 85-6," a écrit:
— […] « D’ailleurs », continue Tacite, « ce nom de Germain est récent, c’est une appellation nouvelle (vocabulum recens et nuper additum) ; elle fut appliquée aux premiers peuples qui traversèrent le Rhin et chassèrent les Gaulois. Ainsi le nom d’un peuple, non d’une race (nationis nomen non gentis) s’étendit peu à peu, si bien que tous finirent par s’appeler eux-mêmes de ce nom inventé de Germains. »

Quant au sens du mot, il nous échappe. La fin du texte de Tacite, qui en présentait une explication d’ailleurs conjecturale, n’est pas sûre : ce serait un sobriquet que les Gaulois auraient appliqué à leurs ennemis.

A Rome, le nom de Germains apparaît pour la première fois dans les Fastes triomphaux en 73 avant J.-C. ; il s’agit d’une victoire remportée pendant la guerre servile sur d’anciens prisonniers Cimbres et Teutons. Il semble bien signifier « gens originaires d’outre-Rhin » et rien de plus […].

C’est en 73 que débuta la "troisième guerre servile" menée par Spartacus.
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Re: umbos gaulois vs germaniques

Messagede Sedullos » Lun 30 Avr, 2012 13:10

Kambonemos a écrit:Juste pour info : sur le nombre de rivets des umbo germaniques : il est attesté que le chiffre trois est sacré chez la plupart des Germains ; voir l'épisode concernant la vie ou la mort du prisonnier Caius Valerius Procellus [BG, Livre I] : il a été procédé par les Germains à trois consultations des sorts...

Cordialement.


Salut,
Je pense qu'il faut arrêter de mettre du symbolisme partout : un rivet sert à fixer quelque chose. Si trois rivets sont nécessaires, l'artisan en met trois mais si deux ou même un suffisent, il en met deux ou un. Par exemple pour fixer un fer de lance : 2 ou un talon de lance, 1 peut suffire. Et parfois des rivets se rompent ou se détachent, donc on n'est jamais sûr. :s44:
Dernière édition par Sedullos le Lun 30 Avr, 2012 13:34, édité 2 fois.
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Re: umbos gaulois vs germaniques

Messagede Sedullos » Lun 30 Avr, 2012 13:26

Leukirix a écrit:Non, il n'est pas possible à l'heure actuelle de reconstituer 2 types de boucliers utilisés respectivement par les cavaliers et les fantassins. Il faudrait poser la question aux cavaliers qui ont à utiliser les boucliers reconstitués aujourd'hui et je suis certain que les remarques se concentreraient sur la taille du plateau, sa forme éventuelle, son poids mais certainement pas pour déterminer tel ou tel type d'umbo, leurs fonctions premières étant la protection de la main, cette fonction est parfaitement remplie par l'umbo germanique ou gaulois.

Je parle sans savoir, mais je me permets de supposer que les cavaliers gaulois devaient monter à cheval dès que l'âge le permettait, un peu comme aujourd'hui pour les nomades des steppes de Mongolie, ils devaient faire donc preuve d'une très grande dextérité ce qui devait leur permettre d'utiliser les boucliers gaulois oblong...


Entièrement d'accord sur la fonction de l'umbo, ce qui compte c'est la taille du bouclier. A ce sujet, Yann Le Bohec, http://jeanpaulbrethenoux.fr/site/wp-content/gallery/armesguerriersantiquite/histmilitaireguerrespuniquesleboheclt.gif, postule au IIIe s. av. J.-C., pendant les Guerres puniques, l'utilisation par les Gaulois de deux types de boucliers oblongs : un long pour les fantassins, un moyen pour les cavaliers. Il ne donne pas les cotes. On pourrait extrapoler à propos du dessin de Giovanni Brizzi, qu'il fournit pour la cavalerie "lourde" punique : les lanciers portent casque et cuirasse mais pas de bouclier. Cette panoplie a très bien pu exister au Ier s. av. J.-C. : un cavalier gaulois avec lance, épée longue, casque et cotte de mailles. A la même époque et plus tard, les cataphractaires chez les Parthes, Sassanides, Alains et Sarmates, sont des lanciers armés de la contos, et ils sont associés à des archers à cheval.
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Messagede ejds » Mer 02 Mai, 2012 10:24

Quelques notes d’évolutions et d'impressions supplémentaires sur l’umbo ou bosse au centre du bouclier :

J. Déchelette, dans "Manuel d’archéologie, troisième partie, second âge du fer ou époque de la Tène", Éditeur Picard, 1914, pp. 1167- 76, a écrit:
§ II. — Boucliers.

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[…] Les umbos ellipsoïdaux ont à leur tour donné naissance aux umbos circulaires (coniques ou hémisphériques), autre forme de la Tène III, que nous trouvons notamment à Alise-Ste-Reine 5, à Idria 6, en Carniole et dans les nécropoles de l’Allemagne du nord (fig. 495, 4 ; cf. ci-dessus, p. 922, fig. 388 et p. 1076, fig. 444).
Cet umbo circulaire est représenté sur divers trophées d’armes gauloises du commencement de l’époque romaine (fig. 496) 7. C’est la forme qu’on rencontre à l’époque mérovingienne sur les boucliers germaniques, dérivés de la Tène.

5. Verchère de Reffye, Les armes d’Alise, RA, 1864, II, p. 348, fig. 17. On trouve déjà à Alise l’umbo circulaire conique, avec un bouton saillant pédonculé, M. Martin Jahn a suggéré l’hypothèse que ces boucliers à umbo circulaire d’Alise, étant d’une forme particulière aux Germains, auraient appartenu, ainsi que certaines lances, aux cavaliers auxiliaires recrutés par César en Germanie (Mannus, 1913, p. 90. mais nous ne connaissons encore qu’insuffisamment la forme de l’umbo des boucliers gaulois de la Tène III. C’est le modèle circulaire qui est figuré sur celui du guerrier gaulois de Vachères (Espérandieu, Bas-reliefs de la Gaule romaine, I, p. 38).
6. Szombathy, Idria, p. 22, 48.
7. S. Reinach, loc. cit., RA, 1889, I, p. 201, fig. 23.


H. Hubert, dans "Les Celtes et l’expansion celtique", Éditions Albin Michel, 1932, réédition 1989, 381 pages, p. 100, a écrit:
[…] Mais un type nouveau avait pris naissance, dont l’umbo était conique et attaché à la planche par un cercle de métal rivé. Ce bouclier est figuré sur l’arc d’Orange, sur un autel trouvé à Nîmes et entre les mains d’une statue de chef gaulois, trouvée à Vachères (Basse-Alpes). On a récemment proposé de considérer ces umbos comme germaniques parce que les Germains les ont adoptés et développés. La cavalerie germanique de César en aurait laissé à Alésia. Il est plus vraisemblable que les Gaulois l’aient emprunté à l’armement des Romains, qu’ils imitaient volontiers, qu’à celui des Germains, qui eux-mêmes subissaient encore leur influence.

Image--- Image

C. Goudineau, dans "César et la Gaule", Éditions Errance, 1990, 2000, 398 pages, 276-7, a écrit:
Le bouclier est mieux connu par des représentations iconographiques précédant ou suivant la guerre des Gaules et qui attestent donc d’une continuité. Il était oblong et avoisinait la hauteur d’un homme. Comment étaient armés ces cavaliers qui servirent tantôt Rome tantôt leurs peuples respectifs ? Ils portaient casque, cotte de mailles et bouclier (sans doute plus petit que celui des fantassins).


V. Kruta, dans "LES CELTES, Histoire et dictionnaire", Éditions Robert Laffont, 2000, 1006 pages, p. 486, a écrit:
— « Bouclier. […] La position dans la tombe du renfort métallique du bord du bouclier (ou orle) permet quelquefois de connaître la forme et la dimension du bouclier. Il est souvent presque aussi que le défunt qu’il recouvre. Certaines images monétaires (Biatec) et d’autres documents iconographiques fournis par les représentations antiques de guerriers celtes montrent clairement que le grand bouclier oblong n’était pas réservé à l’infanterie mais également utilisé par la cavalerie. Cette situation, différente de celle du Ve s. av. J.-C. qu’illustre le fourreau de Hallstatt, est probablement le résultat du développement d’une cavalerie lourde, entraînée pour charger en formation, à partir du début du IIe s. av. J.-C. »

Image--Concernant les boucliers « grands comme des hommes », semblables à ceux du chaudron de Gundestrup :
Diodore de Sicile, Histoire universelle, livre V, XX, : — « Leurs armes sont des boucliers aussi hauts qu'un homme et qui ont toutes leur forme particulière. »
Tite-Live, Ab Urbe Condita, XXXVIII, 21 : — « Les boucliers longs, mais étroits, des Gaulois les couvrent mal [...] »
Strabon, Les Gaulois, IV, 4. — « L'armure des Gaulois est en rapport avec leur haute stature : elle se compose en premier lieu d'un sabre long qu'ils portent pendu à leur flanc droit, puis d'un bouclier de forme allongée, de piques longues à proportion et d'une sorte de dard ou javelot appelé madaris.»

Mais si selle et éperons étaient utilisés, les étriers étaient inconnus, rendant la conduite du cheval, l’usage de la lance, de l’épée ou du bouclier aléatoire et déséquilibrant. Certaines tactiques utilisées étaient la charge en rang serré, droit devant contre l’ennemi, de toute la vitesse des montures.
Il est probable que les cavaliers utilisés à bon escient ou empruntaient avant une charge de longs boucliers, plus propres à les protéger ainsi que leurs montures. Mais à Alésia, les cavaliers gaulois ont d’ailleurs été surpris par la manœuvre des cavaliers germains de César qui conduisent avec eux des hommes de pied pour tuer les chevaux. Les Aquitains en usaient de même.

On remarque aussi que les monnaies peuvent présenter des boucliers de fabrication (osier, cuir, bois… ), tailles et formes différentes (allongées, ovales, carrées, rectangulaires, étroites… ) et d’un poids pouvant aller jusqu’à dix kilos et plus. Dans le document suivant :

ARMEMENT DES CELTES (auteur/date ?), a écrit:
Image---------------------------- Image

Gauche : Revers d'une tétradrachme d'argent des Boiens de la Pannonie au nom de Biatec un cavalier équipé de l'éperon avec un grand bouclier dans la main gauche, charge avec l'épée levée le cheval porte une selle et un harnachement complet. Environ 60-50 av. J.-C.

Droite : Revers d'une monnaie d'argent des Pictons au nom de Vipota[os] un guerrier armé de l'épée tient dans sa main droite une lance et l'enseigne au sanglier dans la main gauche, le bouclier. 60-50 av. J.-C
.


On retrouvera ainsi deux umbos à gros rivets dans deux tombes dans un site funéraire franc à St Dizier daté de 525 à 550 apr. J.-C. ; et dont les pièces sont actuellement présentées durant l’exposition "Reims capitale mérovingienne", du 19 avril au 29 juillet 2012 :

Image
Image : © Musée de Saint-Dizier

Et aussi :
Image
A Lombard shield boss from northern Italy,
7th century (Metropolitan Museum of Art)
Image : Wikipedia
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Re: umbos gaulois vs germaniques

Messagede Sedullos » Mer 02 Mai, 2012 10:54

salut,
merci ejds
On remarque aussi que les monnaies peuvent présenter des boucliers de fabrication (osier, cuir, bois… )

Pas de bouclier osier sur les monnaies, je pense : la monnaie pictonne en bas à droite représente un lamellé collé comme sur le bouclier du guerrier de Mondragon, musée d'Avignon), et pas un tressage d'osier. Les boucliers d'osier sont pour les fantassins légers, voltigeurs pauvres ou fabriqués dans l'urgence. Pour un équipement de chef comme le Picton, VIPOTALOS, c'est du lourd !
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Re: umbos gaulois vs germaniques

Messagede Leukirix » Jeu 03 Mai, 2012 9:15

Il faut noter que le guerrier de Vachère est plutôt Gallo romain, c'est ce qu'indique le ceinturon d'épée.
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Re: umbos gaulois vs germaniques

Messagede Sedullos » Jeu 03 Mai, 2012 9:43

Salut,
Oui la boucle à ardillon du guerrier de Vachères est romaine.

Je reviens sur les boucliers à umbo circulaire : la caetra, petit bouclier des Ibères et Celtibères de Numance était pourvue d'un umbo circulaire, sans ergot.
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Messagede ejds » Mar 08 Mai, 2012 12:33

Maurice Rat, "Guerre des Gaules, César", Flammarion, réédition 2005, 252 pages, p. 238, a écrit:
Germains, Germanie. — Sous le nom de Germains, César entend surtout les peuples qui habitent au delà du Rhin (Germani transrhenani), mais il donne aussi ce nom à un certain nombre de peuples habitant en deçà du Rhin (Germani cisrhenani). — I, I, etc.

Pour revenir sur ce détail des umbos ronds (« — de cavaliers ou de fantassins, gaulois ou germains ? — ») retrouvés dans les fossés d’Alésia, quelques éléments d’informations dans l’ordre des livres donnés par César, et sur les méthodes et techniques de la cavalerie et fantassins germains qui participeront à la défaite de la cavalerie gauloise.

En premier sur les corps de cavaliers et de fantassins d’Arioviste, chef d'une coalition des Suèves :

César, "Guerre des Gaules", a écrit:
[1,48] Pendant les cinq jours qui suivirent, César fit avancer ses troupes à la tête du camp, et les rangea en bataille, pour laisser à Arioviste toute liberté d'engager le combat. (4) Arioviste, durant tout ce temps, retint son armée dans son camp, et fit chaque jour des escarmouches de cavalerie.

Les Germains étaient particulièrement exercés à ce genre de combat. (5) Ils avaient un corps de six mille cavaliers et d'un pareil nombre de fantassins des plus agiles et des plus courageux ; chaque cavalier avait choisi le sien sur toute l'armée pour lui confier son salut ; ils combattaient ensemble. (6) La cavalerie se repliait sur eux ; ceux-ci, dans les moments difficiles, venaient à son secours ; si un cavalier, grièvement blessé, tombait de cheval, ils l'environnaient ; (7) s'il fallait se porter en avant ou faire une retraite précipitée, l'exercice les avait rendus si agiles qu'en se tenant à la crinière des chevaux, ils les égalaient à la course.

[4,2] (1) Ils donnent accès chez eux aux marchands, plutôt pour leur vendre ce qu'ils ont pris à la guerre que pour leur acheter quoi que ce soit. (2) Bien plus, ces chevaux étrangers qui plaisent tant dans la Gaule, et qu'on y paie à si haut prix, les Germains ne s'en servent pas. Les leurs sont mauvais et difformes, mais en les exerçant tous les jours, ils les rendent infatigables. (3) Dans les engagements de cavalerie, souvent ils sautent à bas de leurs chevaux et combattent à pied ; ils les ont dressés à rester à la même place, et les rejoignent promptement, si le cas le requiert. (4) Rien dans leurs mœurs ne passe pour plus honteux ni pour plus lâche que de se servir de selle. (5) Aussi, si peu nombreux qu'ils soient, osent-ils attaquer de gros corps de cavaliers ainsi montés. (6) L'importation du vin est entièrement interdite chez eux, parce qu'ils pensent que cette liqueur amollit et énerve le courage des hommes.

On retrouvera ainsi parmi les peuples à proximité du Rhin soumis à César et à qui ils livreront un contingent de cavalerie et de fantassins, les Ubiens : peuple qui habitait sur la rive droite du fleuve depuis la Lahn jusqu’au dessous de Cologne. Leurs ennemis les plus proches sont les Suèves contre qui ils avaient l’habitude de combattre :

[4,3] […] Les Ubiens les avoisinent de l'autre côté. Ce peuple, autrefois considérable et florissant autant qu'on peut le dire des Germains, avec lesquels il a une origine commune, est cependant plus civilisé que le reste de cette nation, parce que, touchant au Rhin, il a de nombreux rapports avec des marchands ; le voisinage des Gaulois l'a en outre façonné à leurs mœurs. (4) Les Suèves lui ont fait des guerres fréquentes sans pouvoir, à cause de sa population et de sa puissance, le chasser de son territoire ; ils sont parvenus cependant à le rendre tributaire et à le réduire à un état d'abaissement et de faiblesse.

[4, 8] […] Il leur est loisible, s'ils le veulent, de se fixer chez les Ubiens, dont les députés sont venus près de lui se plaindre des outrages des Suèves et réclamer son secours ; il obtiendra des Ubiens cette permission."

[7,65] César, voyant que l'ennemi lui est supérieur en cavalerie, qu'il lui ferme tous les chemins, et qu'il n'y a nul moyen de tirer des secours de l'Italie ni de la province, envoie au-delà du Rhin, en Germanie, vers les peuples qu'il avait soumis les années précédentes, et leur demande des cavaliers et de ces fantassins armés à la légère, accoutumés à se mêler avec la cavalerie dans les combats. (5) À leur arrivée, ne trouvant pas assez bien dressés les chevaux dont ils se servaient, il prit ceux des tribuns, des autres officiers, et même des chevaliers romains et des vétérans, et les distribua aux Germains.

Si les combattants germains à pied ont gardé leurs équipements d'origine, en est-il de même des cavaliers germains qui, ayant repris les chevaux de l’armée romaine, ont peut-être repris aussi leurs équipements défensifs, dont les boucliers ?!
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