digression sur le Moyen Age

[Commios]

Bonjour,

Je crée ce message pour annoncer la mise en ligne d'un site Internet consacré à Richard Coeur de Lion: http://www.richardcoeurdelion.fr

Je sais, ça n'a pas vraiment de rapports avec les civilisations celtiques, mais j'ai pensé que ça pourrait en intéresser certains.... (je laisse soin à la modération de juger si ce message a sa place ici ou non).

[Kambonemos]

Bonjour,

Je découvre enfin le nom de l'arbalétrier qui causa la mort de Richard Ier : un dénommé Pierre Basile (d'autres noms circulent) qui ne pouvait bien sûr qu'être noble, en plus de fin tireur... Avis aux reconstituteurs de l'époque, au moment de son magnifique carton (féri dondaine !), l'intéressé se protégeait des flèches ennemies avec... une poêle à frire ! (Are the French the champions of "système-D" ?)

Les Anglais paraît-il mirent le siège devant le château de Châlus, avec l'arrière-pensée de faire main basse sur un hypothétique trésor romain (what else ?); ça nous fait quand même un petit lien avec la période gallo-romaine...
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[Kambonemos]

Bien sûr, il y a l'arbalète...

Connue depuis l'Antiquité, aussi bien en Extrême-Orient qu'en Europe _ les Grecs en ont une version lourde, destinée aux sièges _, l'arbalète est avant tout une arme de chasse. Tout comme l'arc chez les Gaulois d'ailleurs car c'est bien sous l'impulsion [le commandement] de Vercingétorix que seront créées des compagnies d'archers montés, en binôme avec des cavaliers plus précisément, qui se feront massacrées sous Alésia par la cavalerie romano-mercenaire : idée novatrice, emploi incertain... On ne peut tuer un homme comme on tue un animal et même si les bandes pictes sont équipées d'arbalètes, c'est avant tout un indice de pauvreté et de sous-équipement guerrier... Il faudra attendre la fin du IVe s. après J.C., pour que l'arbalète devienne une arme de guerre à proprement dite, l'armée romano-tardive emploie des acuballistarii et des manuballistarii (le vocabulaire est fluctuant), le plus souvent en association avec des frondeurs ou des archers... Rappelons à ce titre, que l'arbalète est une arme de précision qui n'a pas besoin d'être adaptée à la morphologie ou à la force du tireur (qu'on se réfère à Ulysse et à son arc qu'aucun des prétendants ne peut bander) ; de plus, toute l'attention du tireur est concentrée sur la cible sans souci de tendre correctement la corde. Evidemment, à l'époque de Richard Ier, l'arbalète a subi beaucoup d'avancées techniques : les carreaux ont une longueur variant entre 16 et 30 cm, pour un poids de 50 à 70 grammes, et l'on distingue le virleton (qui comme son nom l'indique virevolte et perfore) et la dondaine (qui choque) d'ou la chansonnette des arbalétriers de l'époque : "féri dondaine ! "(touche la cible, dondaine) et "(el)l' a féri dondaine" qui donnera plus tard pour les enfants : "la féri dondon, la féri dondaine"...L'arbalète a continué sa carrière comme arme de chasse, et l'on connaît un exemplaire du XVI e s. qui tiraient des balles de plomb ou d'argile. [digression quand tu nous tiens...]
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[boudlouz]

Oui richard coeur de lion pas vraiment celtique. J'ai jeté un oeil curieux sur le site. Il est vraiment très très bien réalisé. Non seulement les infos semblent plutot complètes mais surtout le site est très joli et agréable à consulter (et c'est bien rare !)

[Commios]

Ravis que cela vous plaise.

l'intéressé se protégeait des flèches ennemies avec... une poêle à frire !

C'est en tous cas ce que rapportent certains chroniqueurs, alors ensuite, légende ou réalité caucasse? Difficile à dire.

Les Anglais paraît-il mirent le siège devant le château de Châlus

En fait, les "anglais" ne l'étaient pas. Richard était avant tout un seigneur aquitain et normand. Il ne parlait même pas anglais et a passé, mis bout à bout, environ 2 ans en tout sur toute sa vie dans les Iles britanniques. Les troupes présentes à Châlus étaient probablement composées de mercenaires, les "brabançons" que Richard affectionnait. Elles étaient menées, outre Richard, par Mercadier, un chef mercenaires de triste réputation mais très fidèle et proche de Richard. Il devait y avoir également quelques-uns de ses vassaux aquitains qui lui étaient loyaux.

Le Château de Châlus était défendu par une poignée d'hommes en fait, quelques dizaines tout au plus. Parmi eux se trouvaient Pierre Brun, seigneur local, et Pierre Basile, l'auteur du tir mortel sur Richard (c'est quasiment certain d'après les études les plus récentes), un petit chevalier (comme il en existait tant au XIIème, pas forcément nobles d'ailleurs) limousin.

Quand à l'affaire du trésor qui serait composé par un ensemble de statues en or, c'est une légende. Richard venait à nouveau punir le vicomte de Limoges qui s'était rebellé une énième fois.

[Sedullos]

Salut,
Commios, j'ai publié ton lien sur mes comptes Facebook et Twitter.

[Commios]

Super merci!

[Kambonemos]

Bonjour,

Parution de "Guerres & Histoire" n°10 [but avoué :

Réhabiliter le facteur militaire comme un des éléments moteurs de l'Histoire avec un grand H. L'université française [ayant] largement snobé l'histoire militaire comme elle l'a fait de l'histoire des techniques. Enorme erreur (.../...)

avec un superbe dossier consacré à la Guerre de Cent Ans, illustré entre autres par le talentueux Guiseppe Rava (http://www.g-rava.it/opere/evo_antico.htm), étudiant en détail toutes les implications politiques, sociales, technologiques du conflit... Info ébouriffante, page 54, le plan de la bataille de Formigny (15 avril 1450) où l'arrivée inopinée et providentielle de 1 500 cavaliers bretons, sous le commandement d'Arthur de Richemont, permet l'anéantissement d'une armée anglaise et la libération définitive de la... Normandie ! Nul doute que si les Normands étaient un tant soit peu reconnaissants, ils ne diraient plus l'Ille-&-Villaine mais l'Ille-pourrait être mieux 1)

@+

1) Y. Delporte 1973