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ARMEMENT GAULOIS PERIODE LA TENE

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Modérateurs: Pierre, Guillaume, Patrice

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68 messages • Page 2 sur 5 • 1, 2, 3, 4, 5

Re: ARMEMENT GAULOIS PERIODE LA TENE

Messagede Sedullos » Mar 30 Oct, 2012 23:40

On a trouvé sur le site de la bataille d'Alésia des épées du IIIe s. av. J.-C. mais, sans le système à chaînes, me semble-t-il :s46:

Même si les détails d'équipement militaire n'en sont pas vraiment, il ne faut pas que cela tourne à l'obsession :wink:
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Re: ARMEMENT GAULOIS PERIODE LA TENE

Messagede nisl86 » Mer 31 Oct, 2012 10:31

Bonjour Sedullos,

merci pour cette information!

Quelle explication pourriez-vous donner à cette épée du IIIè siècle av. J.-C. retrouvée sur le site de la bataille d'Alésia? S'agit-il d'un héritage à votre avis?

Celtiquement.
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Re: ARMEMENT GAULOIS PERIODE LA TENE

Messagede Sedullos » Mer 31 Oct, 2012 10:40

Salut,
Il y en a trois en fait : Susanne Sievers considère que seulement deux étaient réellement présentes, la troisième pourrait venir d'un autre site.
L'explication que Franck Mathieu partage, c'est la réutilisation d'armes anciennes transmises ou déposées dans des sanctuaires : lorsque l'armement manque, on récupère tout sans tenir compte d'interdits religieux.

http://jeanpaulbrethenoux.fr/site/wp-content/gallery/armesguerriersantiquite/alesiavol2reddeschurnbeinlt.jpg
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Re: ARMEMENT GAULOIS PERIODE LA TENE

Messagede nisl86 » Mer 31 Oct, 2012 10:59

Oui en effet l'explication de Franck Mathieu est très pertinente.

Concernant le casque maintenant, les casques type la Tène III/II se limitent-ils qu'à cette période ou était-il possible qu'un guerrier fortuné par exemple se fasse faire un casque de ce type pour honorer ses ancêtres proches? Ou tout simplement parce qu'il le trouvait plus confortable/efficace qu'un casque d'une période plus récente?
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Re: ARMEMENT GAULOIS PERIODE LA TENE

Messagede Commios » Mer 31 Oct, 2012 13:21

'est la réutilisation d'armes anciennes transmises ou déposées dans des sanctuaires : lorsque l'armement manque, on récupère tout sans tenir compte d'interdits religieux.


Loin de moi l'idée de vouloir contredire Franck Mathieu, cependant....

Nul besoin d'envisager une transgression des interdits religieux. C'est envisageable, mais j'imagine mal un tel fait possible dans la société gauloise de l'antiquité. La surprenante continuité dans les formes de l'armements (globalement, même si certains éléments changent, bien évidemment) montre que les gaulois ne faisaient pas forcément preuve de pragmatisme, qui n'est une vertu qu'aux yeux de nos contemporains rationalistes. Il valait peut-être mieux ne pas disposer d'arme que d'encourir la colère divine. Je crois que l'on se représente mal le fait de vraiment croire que l'on courre un risque à transgresser ce genre d'interdit. Que ça ait eu lieu ponctuellement, pourquoi pas, mais que ça ait été une habitude...

Si l'on considère que les armes dans les sanctuaires étaient celles prises à l'ennemi (donc sur le champ de bataille), qu'elles étaient suspendues jusqu'à ce que leur dégradation les fasse chuter au sol, moment où elles étaient mutilées et rejetées dans un fossé extérieur, symbolisant ainsi leur perte de sacralité, je doute qu'une épée du IIIème siècle ait survécu dans un sanctuaire jusqu'au milieu du Ier.

On peut très bien imaginer au contraire que certaines armes "familiales" jamais prises par l'ennemi aient pu se transmettre de père en fils durant des siècles (à la fin de la Guerre de Cent ans, on utilisait bien des épées et des protections ayant plusieurs siècles, surtout quand sa richesse personnelle ne permettait pas d'actualiser sont équipement).

Après, je peux me planter!

Concernant le casque maintenant, les casques type la Tène III/II se limitent-ils qu'à cette période ou était-il possible qu'un guerrier fortuné par exemple se fasse faire un casque de ce type pour honorer ses ancêtres proches? Ou tout simplement parce qu'il le trouvait plus confortable/efficace qu'un casque d'une période plus récente?


Il faut bien garder à l'esprit que les découpages chronologiques sont avant tout censés servir de repères pour les chercheurs et à définir les principales phases d'évolution d'une culture matérielle. Mais elles n'ont aucune existence réelles et encore moins de limites précisément définies. Le réemploi, les aléas divers, les disparités entre régions et peuples, sans compter les humeurs et idées parfois saugrenues de l'être humain, ont pu largement affecter ce découpage.

En outre, sur le "guerrier fortuné", je suis assez sceptique sur le fait que le casque ait été un objet réservé à une élite extrêmement fortunée. La fréquence d'un objet en archéologie n'est pas révélatrice de sa fréquence à l'époque.

Par exemple, on sait que les légionnaires romains avaient quasiment tous des protections corporelles, et pourtant combien de Loricae avons-nous retrouvées???

Ou tout simplement parce qu'il le trouvait plus confortable/efficace qu'un casque d'une période plus récente?


Comme je le disais, il semble que les guerriers gaulois (et les gaulois tout court d'ailleurs, cf le refus de l'usage de l'écriture) ne faisaient pas forcément passer le pragmatisme et l'utilité en premier plan: d'autres éléments pouvaient entrer en ligne de compte. Après, cela ne les a pas empêché d'améliorer leur équipement au fil des siècles et de l'adapter aux évolutions dans les manières de combattre. C'est ce que l'on constate avec l'évolution de l'épée ou du système de suspension.

En espérant que cet avis, qui se veut très humble (surtout que je ne me suis pas vraiment mis à la page sur la question de l'armement gaulois ces derniers temps), a pu vous intéresser.
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Re: ARMEMENT GAULOIS PERIODE LA TENE

Messagede Sedullos » Jeu 01 Nov, 2012 0:13

Si la transmission familiale ou l'exfiltration d'armes stockées dans des sanctuaires, pas forcément consacrées, pose problème, il reste une troisième solution : le maintien justement par delà les chronologies archéologiques de formes plus anciennes.

A ce titre, le passage de la Guerre des Gaules, où César indique que les Nerviens, ne disposant pas d'outils pour découper les mottes de gazon nécessaires à un siège, utilisent leurs épées, semble signifier que les Nerviens, combattant en phalange, sont abondamment pourvus en épées.

Il y a eu dans l'histoire de l'armement en Occident et en Méditerranée un tournant à la fin du IIIe s. av. J.C. : c'est la Deuxième guerre punique.
Après Trasimène, en 217 av. J.-C., Hannibal équipe l'ensemble de ses combattants africains, Libyens et Carthaginois, avec des armes prises aux Romains : cottes de mailles, boucliers (scuta), javelots lourds (pila) et épées (gladii). S'il n'en distribue pas aux Gaulois et Ibères, c'est parce qu'ils en ont déjà ! A partir de cette époque, l'épée devient l'arme de prédilection du fantassin occidental et supplante la lance.
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Re: ARMEMENT GAULOIS PERIODE LA TENE

Messagede Kambonemos » Jeu 01 Nov, 2012 13:57

L'approvisionnement en armes par des "sanctuaires" me semble par trop anecdotique : un peu _ pour prendre un exemple contemporain _ comme les combattants de Sarajevo dans ses heures sombres et cruelles, se fournissant en armes au musée de la Seconde Guerre Mondiale ; certes, dégommer un adversaire avec un Sten MKII plutôt qu'avec un fusil d'assaut dernier cri revient au même, sauf à dire que la situation était désespérée... La quantité d'armes disponible demeure très faible... Reste : les réserves d'armes en prévision de... Suivant l'adage "qui veut la paix, prépare la guerre", il ne me semble pas incongru que certains peuples aient entreposé au cours de périodes favorables d'un point de vue économique, des quantités importantes d'armes soit, pour préparer une expédition guerrière, soit, pour se défendre, ou simplement faire du commerce ou du trafic (voir dans le même ordre d'idée, les Médiomatrices fournissant des chevaux aux Trévires ; examinez une carte de la région, ça ne peut être qu'eux, pourtant déclarés neutres)... Sedullos mentionne Hannibal : celui-ci lorqu'il veut porter la guerre dans la péninsule italique, ré-équipe en armes ses troupes auprès des Allobroges qui semble-t-il, détiennent des quantités d'armes suffisantes. Ces stocks constitués sans doute sur plusieurs décennies ou générations expliqueraient la sur-représentation de certains types d'armes offensives ou défensives, parfois anciennes ou surannées, plus sûrement que les armes prélevées dans des sanctuaires, ce qui ne concernerait que les armes ayant une valeur symbolique : armes de héros (amis ou ennemis : voir l'épée de Jules César suspendue dans un temple arverne)...

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Re: ARMEMENT GAULOIS PERIODE LA TENE

Messagede Sedullos » Jeu 01 Nov, 2012 19:33

Il existe au moins un exemple romain de récupération d'armes dans les sanctuaires : après la défaite de Cannes en 216 av. J.-C., la source serait Orose, IV, 16,7-8. Le nom du dictateur, Decimius Junius , cité par Orose et Yann Le Bohec, Histoire militaire des guerres puniques, est inexact ; il s'agirait en fait de Marcus Iunus Pera, nommé dictateur en 216. Ce chef enrôle des esclaves dans l'armée et fait prélever des armes offertes en ex-voto dans les temples.

http://books.google.fr/books?id=s49zf3smkwwC&pg=PA187&lpg=PA187&dq=marcus+junius+pera&source=bl&ots=28IJbZXMX6&sig=7cImu7CdflMwKXnc_zOpGc7fMo8&hl=fr&sa=X&ei=d7SSUMTDNaqX0QXfr4CACg&ved=0CDwQ6AEwBDge#v=onepage&q=marcus%20junius%20pera&f=false
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Re: ARMEMENT GAULOIS PERIODE LA TENE

Messagede Sedullos » Jeu 01 Nov, 2012 19:51

Tite-Live a écrit:[23,14] Organisation de la résistance romaine; situation de Nole (été 216)

(1) Du reste, toutes ces mesures, comme c'est l'ordinaire dans la prospérité, furent exécutées avec négligence et lenteur. Les Romains, au contraire, outre leur activité naturelle, avaient encore la fortune qui leur défendait tout délai. Le consul n'avait manqué à rien de ce que lui imposait sa charge, (2) et, quant au dictateur M. Junius Pera, après avoir accompli les devoirs de la religion, et présenté, selon l'usage, une loi au peuple pour qu'il lui fût permis de monter à cheval, descendant aux ressources dernières d'une république presque à l'agonie, où l'honnête cède à l'utile, outre les deux légions urbaines, formées par les consuls au commencement de l'année, et la levée faite parmi les esclaves, outre les cohortes tirées du Picénum et des Gaules, (3) il avait déclaré par un édit: "Que si tous ceux qui étaient en prison pour quelque crime capital, ou pour dette, voulaient s'enrôler sous lui, il leur remettrait et leurs crimes et leurs dettes. (4) Il obtint ainsi un corps de six mille hommes, que l'on arma des dépouilles des Gaulois, apportées après le triomphe de C. Flaminius. Le dictateur partit donc de Rome avec une armée de vingt-cinq mille hommes.


http://bcs.fltr.ucl.ac.be/liv/XXIII.html#14

Ce que des Romains, très attachés aux rites, ont pu faire, pourquoi dans une situation de grand péril, les Gaulois n'auraient-ils pas fait de même ? Ce qui préjuge pas de l'appartenance des porteurs d'épées en question : Gaulois, Romains, Germains...
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Re: ARMEMENT GAULOIS PERIODE LA TENE

Messagede Sedullos » Jeu 01 Nov, 2012 19:56

L'hypothèse des stocks d'armement évoquée par Kambonemos a été envisagée par Alain Deyber.
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Messagede ejds » Jeu 01 Nov, 2012 20:48

Des généralités ne paraissent pas évidentes à définir dans tous les sanctuaires sacrés, par exemple dans celui de Gournay où quelques 2000 armes ont été découvertes pliées ou martelées, possession des armes prises aux vaincus lors de batailles ou propres armes de guerriers morts sur le champ de bataille… ?!

En état d’urgence et de danger imminent, n’importe quel outil de cuisine, artisanal ou agricole (couvercle, marteau, faux, faucille, fourche… ) peut servir d’arme de défense ou d'attaque. On fait ce que l'on peut avec ce que l'on a ! L’on sait aussi du temps de Polybe, que des armes gauloises étaient minces et d’une très mauvaise trempe et pendant le combat, les Gaulois devaient les redresser. Une fabrication en grande série, bâclée et médiocre, n’est pas à exclure à l’approche d’un grand conflit.

Comme c’est Samain, le temps où les armées du Sidh s’affrontent dans le ciel, un petit résumé sur le mercenariat méditerranéen :

Charles Commeaux, dans "Les Phéniciens", les Cahiers de l’Histoire, n°95, 1972, p. 63, a écrit:
L’ARMEE

Dans les villes du Levant et à Carthage, au début, les troupes furent composées de recrues levées parmi les citoyens. C’est aussi le système des villes proto-grecques. Mais, au fur et à mesure que le temps passe et que la prospérité détourne les citoyens du service militaire, l’enrôlement de mercenaires devient un usage constant. Pour Carthage, c’est sous les Magonides, au Ve siècle, que la transformation s’opère.

Il est difficile d’estimer les effectifs de l’armée punique. Dans les chapitres historiques, on a évalué les troupes engagées dans les diverses luttes. Hannibal qui réunit les plus importantes ne disposait, au départ, que d’environ 60.000 hommes. Mais durant la seconde guerre punique, les levées successives permirent d’envoyer des renforts à la fois en Italie et en Espagne. […]

Mais Flaubert évoque heureusement la bigarrure des mercenaires qui apportaient leurs usages et leur armement.

Ici des Libyens, recrutés de force ou payés comme mercenaires, habitués à la chaleur et au rezzou, des sortes de tabors engagés dans les opérations les plus dramatiques où ils servaient de troupe de choc.

Les tribus numides et mauritaniennes fournissaient des contingents qu’on peut, sans trop d’insvraisemblance, comparer, sur leurs nerveuses montures, aux cavaliers berbères du sud marocain. Ils formaient l’élite de la cavalerie d’Hannibal et lui assurèrent souvent la victoire par leur allant et leur souplesse.

L’invasion de l’Espagne permit le recrutement de montagnards Ibères ou Celtibères. Primitifs, de psychologie sommaire, habitués aux luttes de clans, ils fournissaient des guerriers solides et féroces, dont la fidélité restait aléatoire, car ils ne voyaient pas au-delà de leurs petites unités. Hommes de guérilla et de vendetta, ils servaient dans l’infanterie légère et dans la cavalerie. On leur doit l’invention du sabre d’estoc et de taille, qui deviendra l’arme réglementaire du légionnaire romain pendant la IIe guerre punique.
Sur les flancs de l’armée, voltigent les frondeurs baléares, portant leur instrument de cuir et des pierres ou des boules de terre cuite comme projectiles. Ils sont connus pour leur adresse, mais aussi pour leur cruauté. On les paie moins en espèces qu’en femmes prises dans les pays conquis.

Avec leurs casques hérissés, leurs poitrines nues, leur entrain mais aussi leur promptitude à lâcher pied quand l’affaire tournait mal, les Gaulois, Transalpins et Cisalpins, plus récurés figuraient aussi dans l’armée punique. Hannibal semble avoir particulièrement réussi avec eux.

On enrôlait aussi des Italiens du sud, en particulier des Campaniens. Bien qu’étrusquisés ou hellénisés, ils étaient célèbres pour leur déplorable mentalité : dynamiques et féroces, au point qu’un petit corps Italiote suffisait dans maintes opérations, ils n’hésitaient pas à trahir, le cas échéant, et ravageaient les pays conquis. On les a vus, en Sicile, mués en Grandes Compagnies, s’assurer la domination de cités qu’ils pillaient, incapables de les administrer.

Le plus étrange est la présence de mercenaires grecs, pas seulement d’origine sicilienne, dans les rangs puniques. Bons soldats, ils contribuèrent à helléniser l’armée. Bien souvent, ils n’hésitèrent pas à s’engager contre leurs propres concitoyens et, durant la première guerre punique, c’est un officier grec qui sauva Carthage, le Spartiate Xanthippe.

Les armées mercenaires ont mauvaise réputation : vénalité, versatilité, incoordination, on leur reproche de confiance beaucoup de défauts dont l’armée punique n’offre pas le spectacle. Sans les mercenaires, jamais la République n’aurait pu résister aux Romains, car ses effectifs auraient été vite épuisés. En outre, soldats de métier, les mercenaires firent la preuve de leur allant et de leur science militaire. La seule grave difficulté que Carthage ait connue avec eux est la révolte qui suivit le premier conflit avec Rome (251). Encore les Mercenaires avaient-ils l’excuse fort valable d’avoir attendu trop longtemps leur solde.
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Re: ARMEMENT GAULOIS PERIODE LA TENE

Messagede Diviacus » Ven 02 Nov, 2012 11:04

ejds a écrit: L’on sait aussi du temps de Polybe, que des armes gauloises étaient minces et d’une très mauvaise trempe et pendant le combat, les Gaulois devaient les redresser. Une fabrication en grande série, bâclée et médiocre, n’est pas à exclure à l’approche d’un grand conflit.
Je croyais que cette interprétation du texte de Polybe était abandonnée ?
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Re: ARMEMENT GAULOIS PERIODE LA TENE

Messagede Sedullos » Ven 02 Nov, 2012 13:08

Salut,

Le passage de Polybe repose probablement sur un contre-sens : il aurait confondu les épées avec des fourreaux, qui se tordent très facilement.
Fin septembre, lors d'un tournage pour France5, l'un de mes camarades de la Branno-Teuta en a fait l'expérience lors d'une scène d'assaut.

Pour revenir à Polybe, Histoire, Livre II, chapitre 33. Gallimard, 2003. (Quarto), p. 200, la note 104 de l'éditeur se termine ainsi :
"Les Gaulois étaient de fort bons métallurgistes. Polybe s'est borné à recueillir sur eux des on-dit et parfois de simples racontars."

Il n'en demeura pas moins que les épées minces et longues des Gaulois étaient effectivement plus fragiles que les glaives courts des Ibères et des Romains.
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Re: ARMEMENT GAULOIS PERIODE LA TENE

Messagede Sedullos » Ven 02 Nov, 2012 13:42

Un point reste à préciser et qui va dans le sens de la qualité des épées gauloises, en 222 av. J.-C., le consul Caius Flaminius Nepos distribue aux légionnaires hastati (première ligne) les lances de choc des triaires (troisième ligne) pour briser l'assaut des Insubres.

cf, Le guerrier de l'Antiquité classique : De l'hoplite au légionnaire / Giovanni Brizzi. Éd. du Rocher, 2004. (L'art de la guerre), p. 151.

G. Brizzi ajoute que cette tactique sera d'ailleurs reprise à l'époque impériale dans les guerres contre les Barbares, où la lance remplacera souvent le pilum.
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Re: ARMEMENT GAULOIS PERIODE LA TENE

Messagede Diviacus » Ven 02 Nov, 2012 13:53

Sedullos a écrit:Pour revenir à Polybe, Histoire, Livre II, chapitre 33. Gallimard, 2003. (Quarto), p. 200, la note 104 de l'éditeur se termine ainsi :
"Les Gaulois étaient de fort bons métallurgistes. Polybe s'est borné à recueillir sur eux des on-dit et parfois de simples racontars."

A.Deyber est encore plus affirmatif : "Au plan technique, les études et les expérimentations poursuivies depuis vingt ans ont mis en lumière les réelles qualités de ces lames d'épées et, désormais, plus aucun esprit avisé ne prend à la lettre le récit de Polybe soulignant leur prétendue défectuosité." Il soutient également que Polybe avait sans doute confondu fourreau et épée.
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