Les sites engloutis du bord de mer

[Marc'heg an Avel]

Plains toi ! Tu voulais une ville basse : tu l'as. Et en plus, c'est un *caer, comme dans Kêr-Ys.

L'inconvénient, c'est que Trouguer a été rasée au milieu du XIXè siècle par le paysan du coin, pour ses propres raisons ou besoins agricoles. Déjà le remembrement ! ?

Mais le nom est resté. C'est au moins ça de récupéré.

Un *caer au bout d'un cap en forme de crête, à 100 km de Vorgium / Carhaix, ça fait rêver.

Au fait, il n'était pas question d'une fontaine ?

JC Even

[Muskull]

Mais il y a des fontaines dans tous les coins là bas !
Et des chapelles tout les 500 mètres !
Tout ce que je sais c'est que celle de la pointe du Van est dédiée à saint Ey...
Il y en a pas mal à Corentin aussi et à Plogoff il y a un saint avec le tablier et le marteau du forgeron, me rappelle plus son nom, j'ai plein de bouquins restés en Bretagne

Mais il y a effectivement une légende qui dit qu'Is serait sous les étangs derrière la baie des Trépassés mais les Pen Sardin ont ramenés toutes les couvertures à eux

[Marc'heg an Avel]

Il s'agit de la chapelle Saint They, à la Pointe du Van.

Voici ce qu'écrit Henri QUEFFELEC, dans la plaquette La Pointe du Raz, au bout du monde, Editions Jos, 1984, p 26 :

" ... la plage (de la Baie des Trépassés) ne possède pas la triste fonction qu'on lui décerne. Il faut remonter au nom breton primitif BAE AN AOD, c'est à dire baie de la source (les cartes officielles appelaient jadis le Raz de Sein, le Raz Fontenoy), qu'un farceur a déformé un jour en BAE AN ANAON. AN ANAON désigne les âmes des défunts. Une vieille croyance celtique a fort bien pu situer dans les parages un grand rassemblement de ces âmes, avec d'autant plus de vigueur que sur les mêmes bords la légende plaçait la ville d'Ys".

*******************

on récapitule :

- en Cornouaille;
- trouguer = ville d'en bas, un site romain important,
- baie de la Fontaine,
- à 100 km de Vorgium / Carhaix,
- à l'extrémité d'un cap en forme de crête,
- un pays dont la première syllabe du nom est *Sithun-,

- ??

JC Even ?

[Muskull]

Saint They, parfois écrit saint Ey a cinq ou six chapelles dans le cap mais le seul "pardon" (procession) que je connaisse est à Pors Poulhan sur la côte de Plouhinec...

-    ??
Je sais !
Il sont fous ces romains !  

Gast ! Si Keris est une ville romaine je retourne dans mon Sidh pour remettre de l'ordre dans le passé !  

[Marc'heg an Avel]

-    ??
Je sais !

"Je sais qu'on ne sait jamais. C'est tout ce que je sais, mais ça : je le sais".

C'est pas de moi, mais j'y adhère ... puisque toute ma vie, moi-aussi,  j'ai voulu dire : Je sais.

On ne se refait pas. Trop tard !

JC Even  

[Muskull]

Une amie m'a prêté cela  

Au pays de Galles, c’est avant tout la légende de Gwyddno Garanhir qui se rapproche le plus étroitement de la légende d’Ys :

[Muskull]

Et elle rajoute cela :

La fontaine qui déborde, ou qui fait pleuvoir (mythe de la fontaine de Barenton en Brocéliande) est un symbole sexuel de fécondité.
Chaque légende comporte un support historique, et cette submersion de la ville d’Ys correspond à une réalité historique et géologique. En effet à la fin de l’age de bronze (-530) les villages lacustres furent abandonnés à la hâte, et les repères archéologiques montrent un déplacement des populations fuyant les zones inondées.

La légende de Hu Gadarn :
Elle relate un déluge dû à un castor monstrueux qui rompit la digue de l’étang de Llion .
Hu Gadarn avec ses bœufs cornus, le traîna de l’étang à la terre.

Puis celle de Galedin :

[Marc'heg an Avel]

Salut Muskull,

C'est un réflexe traditionnel et bien connu des celtisants de répondre à des observations concrêtes par des considérations philosophiques. Et donc, tu n'as pas dérogé à ce principe, puisque, là où je te parle archéologie et observations palpables in situ, tu réponds par Matrice originelle. Pour ce faire, tu parles d'un cataclysme qui aurait pu être à l'origine de tous les phénomènes relatifs aux submersions de villes côtières.

Soit. Mais entre Platon, 428-347 AVANT J-C, et la Ville d'Ys, fin Vè siècle APRES J-C, il y a presque un millénaire. Entre temps, on a vu aussi se créer et s'effondrer des empires, des villes, des ports.

S'il y a un mythe universel de la Ville engloutie, que je ne conteste absolument pas, (c'est d'actualité) ce mythe représentant l'une des angoisses de l'Humanité, je pense sincèrement que ce qui s'est passé à la pointe extrême occidentale de l'Europe à la fin du Vè siècle après J-C n'a rien à voir, ni directement ni indirectement, avec les faits narrés par Platon en Méditerranée orientale.

Mais tu peux tout de même remercier ton amie, puisqu'elle nous fait apparaître le nom du père Seithynin Veddw : Seithyn Saidi.

Donc je n'ai plus besoin de disserter sur le nom du fils, mais sur la racine du nom du père. On avance un peu !

Bernard TANGUY a proposé que Sizun soit basé sur un nom de personne *Sidon-ius, les mutations et flexions internes permettant d'y arriver.

J'ai envisagé, quant à moi, un nom en *Septimius, qui est aussi un prénom latin, avec un dérivé *Septiminus, deux noms que l'on pourrait alors comparer avec *Seithyn et *Seithynin.
Mais là, on retombe sur le chiffre 7, que conteste B. Tanguy.

Discussion ouverte !

Quoi qu'il en soit, il est évident que la légende galloise et la légende bretonne ont une relation quasi directe. Laquelle ? That is the question.

JC Even

[Marc'heg an Avel]

A lire sur le sujet général des sites engloutis :

Dossiers d'Histoire et Archéologie; n° 50. février 1981 : Ports et villes englouties.

JC Even

[Muskull]

Bonjour Jean Claude
Ah là là ces celtes !
Toujours à préférer le rêve et les jeux de l'esprit au monde concret (surtout quand ça commence à renifler le romain dans le coin )

En tout cas, merci de nous faire partager tes recherches
Mais accrochez-vous moussaillons, la baie de la Source n'a pas encore livré tout ses secrets !

[Marc'heg an Avel]

Muskull, encore un petit service, stp : peux-tu demander à ton amie de préciser le lieu de la submersion de la ville en question dans la légende galloise. Je possède en effet l'intégralité des cartes half inch map series (env 1/1250) du Pays de Galles, et j'aimerais y donner un coup d'oeil, quite à vous en faire une copie partielle. Merci.

JC Even

[Muskull]

Aïe !

Un estuaire ou ria du royaume de Dyved ?

Ah là là ces celtes ! Tellement pris par leur cartographie symbolique... !!!

[Marc'heg an Avel]

Prends ton temps : il n'y a pas le feu ... et de toute façon, ça n'est pas l'eau qui manque, dans le cas d'une submersion maritime.

Cette eau a même permi d'éteindre le feu d'une quelqu'une qui l'avait quelque part, semble t'il.

Mais des estuaires et des rias, en Dyfed, c'est pas ça qui manque.

JC Even

[Marc'heg an Avel]

L'ouverture de ce débat m'a pressé de fouiller dans mes archives, et j'ai ainsi retrouvé des notes de mon manuscrit de 1986 (et non de 1984 comme je l'ai dit par erreur).

Ca fait donc du bien de dépoussiérer, puisque j'ai retrouvé deux mentions de Léon Fleuriot, linguiste et historien éminent et respecté :

- "Hin paraît être un ancien comparatif de Hen, vieux".

- "Le nom de lieu Seidhun, Cartulaire de Landévennec, p 554 (le Cap Sizun), parait sans rapport avec seithun = semaine".

JC Even

[Muskull]

Goutte à goutte le vieux lambig
Est bien meilleur en son flux lent,
Connaissances et sagesses s'instillent,
Se distillent par l'effort de l'artisan.

Le dire n'est jamais souverain,
Encore faut-il oreilles et rencontres,
Encore faut-il plus de foi en l'homme
Qu'en livres, la vérité est une source.

Confiance en la recherche de l'homme
Sincère, il veut le rêve posé sur un granit.
Mais qui sait ? Le monde peut-être symbole
Et plus allégorique que le mythe...

Qui sait ?

Muskull, oiseau marin