Bonjour à tous.
Je reprends où nous en étions restés sur cette discussion.
R. BEDON ( Les villes des Trois Gaules ) a mené une étude très intéressante sur la transformation des gaulois au contact des romains.
Il distingue trois générations :
- Une première contemporaine de César ou certains nobles ont monnayé leur ralliement contre des faveurs, des honneurs et la citoyenneté romaine.
César se serait ainsi créé une clientéle gauloise solide dans la plupart des nations.
- Une seconde génération de combattants des guerrres civiles romaines qui reviennent au "pays" au moment de l'avénement d'Auguste, auréolés de gloire de victoires et de richesses.
A la faveur du soutien "impérial", ils auraient pu ainsi s'installer en maîtres dans leurs civitas respectives.
(C'est sans doute lors d'un tel retour que les Ambiens ont totalement remodelé leur trophée de Ribemont S/Ancre.)
- Une troisième génération formée au latin, dans des écoles romaines....
(comme celle de ce Santon qui élève un arc de triomphe à la gloire de Tibère, dont on connaît très exactement la filiation gauloise.)
Pour l'auteur, ces phénomènes ne correspondent pas à l'idée d'une collaboration, encore moins à celle de trahison. Chaque cité ayant l'illusion de conserver en grande partie son indépendance et surtout, les familles dominantes d'asseoir encore plus leur pouvoir et leur prestige...