Puissant peuple de Gaule Belgique, leur territoire occupaient les cotes maritimes entre Etaples et Bruges. Leur oppidum principal était Taruanna (Thèrouanne). Leur économie était basée sur la mer, d'où très probablement leur nom, avec pour port principal Portus Itius (Boulogne-sur-Mer). Il y avait certainement plusieurs pagi (Jules César parle de cantons), c'est peut-être le cas des Oromansaques.
En 57 avant J.-C, ils adhérent à la coalition des peuples belges, en fournissant un contingent de vingt cinq mille hommes. Chiffre bien plus important que leurs voisins, les Ménapes, les Atrebates et les Ambiens.
L'année suivante, ils participent à la coalition des peuples armoricains. César après avoir vaincu les Vénètes, mena sans succés une expédition contre eux et les Ménapes. Cependant, c'est de Portus Itius (Boulogne-sur-Mer), placée sur leur territoire, que César embarqua pour aller envahir l'île de Bretagne.
Jules César leur imposera Commios l'Atrèbate, en remerciement de son aide, comme roi. Ils fourniront en 52 avant J.-C., un contingent de cinq mille hommes à l'armée de secours.
Jules César, La guerre des gaules, II, 4: "Les Nerviens en promettaient autant : ils passent pour les plus farouches des Belges et sont les plus éloignés ; les Atrébates amèneraient quinze mille hommes, les Ambiens dix mille, les Morins vingt-cinq mille, les Ménapes sept mille, les Calètes dix mille, les Véliocasses et les Viromanduens autant, les Atuatuques dix-neuf mille ; les Condruses, les Eburons, les Caeroesi, les Pémanes, qu'on réunit sous le nom de Germains, pensaient pouvoir fournir environ quarante mille hommes."
Jules César, La guerre des gaules, III, 9: "Ils [les Vénètes] s'assurent pour cette guerre l'alliance des Osismes, des Lexovii, des Namnètes, des Ambiliates, des Morins, des Diablintes, des Ménapes ; ils demandent du secours à la Bretagne, qui est située en face de ces contrées."
Jules César, La guerre des gaules, III, 28: "Vers le même temps, bien que l'été fût presque à son terme, César estima cependant, comme il n'y avait plus dans la Gaule toute entière pacifiée que les Morins et les Ménapes qui fussent en armes et ne lui eussent jamais envoyé demander la paix, que c'était là une guerre qui pouvait être achevée promptement, et il conduisit son armée dans ces régions."
Jules César, La guerre des gaules, IV, 21: "De son côté, il [César] part avec toutes ses troupes pour le pays des Morins, car c'est de là que le passage en Bretagne est le plus court. Il y rassemble des navires tirés de toutes les contrées voisines et la flotte qu'il avait construite l'été précédent pour la guerre des Vénètes."
Jules César, La guerre des gaules, IV, 22: "Pendant que César s'attardait chez les Morins pour armer sa flotte, beaucoup de leurs tribus envoyèrent des députés lui présenter des excuses au sujet de leur conduite passées ils avaient fait la guerre au peuple romain en hommes frustes et ignorants de notre caractère ; ils se déclaraient prêts à exécuter les ordres de César. [...] Le reste de l'armée fut confié aux légats Quintus Titurius Sabinus et Lucius Aurunculéius Cotta, avec mission de la conduire chez les Ménapes et dans les cantons morins qui n'avaient pas envoyé de députés. Le légat Publius Sulpicius Rufus, avec la garnison qui fut jugée convenable, fut préposé à la garde du port."
Jules César, La guerre des gaules, IV, 37: "Ces navires débarquèrent environ trois cents soldats, qui se dirigèrent vers le camp romain ; mais les Morins, que César, en partant pour la Bretagne, avait laissés pacifiés, cédant à l'appât du butin, les entourèrent avec un nombre d'hommes d'abord peu considérable, et les invitèrent à déposer les armes, s'ils ne voulaient pas être massacrés. Comme ceux-ci, ayant formé le cercle, se défendaient, ils ne tardèrent pas à avoir autour d'eux quelque six mille hommes, accourus aux cris. Quand il apprit la chose, César envoya au secours des siens toute la cavalerie qui était au camp. Pendant ce temps, les nôtres tinrent tête à l'attaque : plus de quatre heures durant, ils combattirent avec un grand courage et tuèrent beaucoup d'adversaires tout en n'ayant que peu de blessés. Quand notre cavalerie apparut, les ennemis jetèrent leurs armes et prirent la fuite : on en fit un grand massacre."
Jules César, La guerre des gaules, IV, 38: "César, le lendemain, envoya son légat Titus Labiénus, avec les légions qu'il avait ramenées de Bretagne, chez les Morins qui s'étaient révoltés. Ceux-ci, les marais étant à sec, ne pouvaient s'y réfugier comme ils l'avaient fait l'année précédente."
Jules César, La guerre des gaules, VIII, 75: "[...] aux Turons, aux Parisii, aux Helvètes ; aux Ambiens, aux Médiomatrices, aux Petrocorii, aux Nerviens, aux Morins, aux Nitiobroges, cinq mille [...]".
Jules César, La guerre des gaules, VIII, 76: "Ce Commios, comme nous l'avons exposé plus haut, avait fidèlement et utilement servi César, dans les années précédentes, en Bretagne ; en récompense, celui-ci avait ordonné que sa cité fût exempte d'impôts, lui avait restitué ses lois et ses institutions, et avait donné à Commios la suzeraineté sur les Morins."
Pomponius Mela, Description de la Terre, III, 18 :"C'est à l'embouchure de la Garonne que les rivages commencent à s'avancer dans la mer et à décrire cette courbe qui fait face à la côte des Cantabres, et s'étend depuis le pays des Santons jusqu'à celui des Osismiens. L'intervalle qui sépare ces deux pays est habité par d'autres peuples. Ensuite les rivages regardent le septentrion jusqu'au pays des Morins, la dernière nation de la Gaule. Le port appelé Gesoriacum est ce qu'il y a de plus connu sur cette côte."