Les errantes (celt.), ou les ormes du bord de l'eau (germ.)
Attestée:
Inscription votive de Thorr (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne)
Almaviahenae - C'est en 1905, lors de la démolition de l'ancienne église de Thorr (Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne) (antique : Tiberiacum), que fut découvert plusieurs inscriptions votives en l'honneur de Matrones (Almaviahenae, Amnesahenae, Gavasiae, Naitienae, Udrovarinehae, Vanamianehae). Les finales en -nehae et -henae sont caractéristiques des théonymes germaniques (reconstruction douteuse voir infra). Quels rapports y auraient-ils entre les Almaviahenae de Germanie et les Almahae de Narbonnaise ? Peut-être aucun, mais nombreux sont ceux qui le supposent. Bien que reprises dans le Répertoire des dieux gaulois de Jufer & Luginbühl (2001), ces matrones sont peut-être germaniques. G. Goos (2022), considère le nom comme étant Almavia, et serait un composé germanique en *alm-avia, avec *alm- "elm (orme)", et *avia "water meadow, area by the water (prairie aquatique, zone près de l'eau)". Cependant, un rapprochement avec le celtique *almã "nourrissante" n'est pas impossible. P. De Bernardo Stempel (2022) y voit d'ailleurs une forme *alamo-(1), correspondant au *alamno->*alauno- "nourricier" de X. Delamarre (2003). Pour A. Ferlut (2011), épithète topique(2) d'origine inconnue.
(1) De Bernardo Stempel traduit en général le suffixe -henae par "né(e) de, qui est issu de", avec l'hypothèse *alamo-, nous aurions "nées de la nourriture", "nées nourricières". La reconstruction du suffixe serait dans ce cas plutôt douteuse. Sauf en retenant le deuxième sens de *alamno- : "nomade, errant". Ce qui nous amènerait à un possible hydronyme : "l'errante" (les rivières : Alauna, Alaunos, étant très fréquentes en Europe.)
(2) Vrai si nous considérons un hydronyme du type Alauna/Alaunos "l'errante".