Sur des inscriptions de Hoeilaart (Brabant flamand, Belgique), Rheydt (Mönchengladbach, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne) et Tetz (Linnich, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne)
Cantrusteihiae - Matrones dont l'existence nous est connue par trois inscriptions votives relevées sur des autels découverts à Hoeilaart (Brabant flamand, Belgique), Rheydt (Mönchengladbach, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne) et Tetz (Linnich, Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Allemagne), tous datés du IIe-IIIe s. ap. J.-C. L'un de ces autels, celui provenant de Rheydt (Mönchengladbach), conserve une représentation très altérée de ces trois Matrones. En outre, on relève sur la face opposée à l'inscription, la représentation stylisée d'un arbre ou d'une branche aux feuilles allongées. Cette iconographie se retrouve également sur l'un des autels dédiés aux Andrusteihiae et l'un de ceux dédiés aux Mediotautehae.
Bien que ce théonyme ait une consonance germanique, X. Delamarre (2007 ; 2013 ; 2019) y reconnaît un nom gaulois. En effet, l'auteur y identifie un composé en *Con-dru-st-icā, avec le préfixe *con-, "avec / ensemble", associé à *-dru-, "arbre", et au quasi-suffixe *-st-, vu comme la réduction de la racine verbale *-steh2- > *-sta-, "qui se tient / qui se trouve". Quant à la finale -eiha- / -ehia-, X. Delamarre (2013 ; 2019) y voit une adaptation à la phonétique germanique du suffixe gaulois *-icā. Ainsi, le composé *Con-dru-st-icā serait à traduire par "celles qui se tiennent ensemble (près) de l'arbre". Ce nom se retrouve certainement dans celui des Condruses.