Apollodore d'Athènes (Ἀπολλόδωρος ὁ Ἀθηναῖος) - Célèbre érudit et grammairien athénien du milieu du IIe s. av. J.-C. D'après la Souda, Apollodore aurait été le disciple du philosophe stoïcien Panétios de Rhodes et du philologue et grammairien Aristarque de Samothrace. Outre l'hommage posthume que lui a consacré Pline, dans lequel il en fait l'un des pères des Arts (Histoire naturelle, XXXVI, 60), nous savons par ce même auteur que les amphictyons le récompensèrent de son vivant en lui décernant des honneurs publics (Histoire naturelle, VII, 123). Il fut l'auteur d'au moins trois ouvrages aujourd'hui disparus, dont quelques fragments sont conservés dans les écrits d'auteurs plus tardifs, tels que Macrobe (Saturnales), Athénée de Naucratis (Deipnosophistes), Pline (Histoire naturelle), Strabon (Géographie) et autres :
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Commentaire sur le catalogue des vaisseaux en douze livres. Il s'agissait d'une étude historique et mythologique consacrée aux forces grecques qui prirent part à la guerre de Troie.
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Traité sur les Dieux en vingt-quatre livres. Dans cet ouvrage, Apollodore dissertait sur les dieux et les cultes qui leurs étaient rendus, en suivant une approche évhémériste.
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Chronique. Il s'agissait d'un livre consacré à l'histoire des cités grecques, depuis la guerre de Troie jusqu'au milieu du IIe s. av. J.-C.
On lui a longtemps attribué un quatrième ouvrage, une compilation de récits mythologiques intitulée Bibliothèque. Plusieurs références citées par l'auteur de ce travail (notamment Castor de Rhodes), tout comme la stylistique, interdisent cette attribution et invitent à croire que la Bibliothèque aurait été rédigée au cours du IIe ou IIIe s. ap. J.-C. Son auteur est donc dorénavant dénommé le pseudo-Apollodore.
Pline, Histoire naturelle, VII, 123 :"Un nombre infini d'hommes se sont distingués dans la connaissance des divers arts ; il est juste que nous en citions quelques-uns, nous qui faisons un choix dans l'élite humaine. Bérose se distingua dans l'astrologie : les Athéniens lui érigèrent, à cause de ses prédictions divines, aux frais du public, dans le gymnase, une statue dont la langue était dorée ; Apollodore, dans la grammaire : les amphictyons de la Grèce lui rendirent des honneurs ; Hippocrate, dans la médecine : il prédit une peste qui venait de l'Illyrie, et envoya ses élèves dans les villes secourir les malades, service pour lequel la Grèce lui décerna les mêmes honneurs qu'a Hercule."
Pline, Histoire naturelle, XXXVI, 60 :"Dans la quatre-vingt-dixième olympiade vécurent Aglaophon, Céphisodorus, Hérillus, Evénor, père et maître d'un très grand peintre dont nous parlerons en son temps, de Parrhasius. Tous ces artistes sont déjà recommandables, non pas assez toutefois pour que nous devions nous y arrêter dans notre marche vers ceux qui furent les lumières de l'art. Parmi ces lumières brilla tout d'abord Apollodore d'Athènes, dans la quatre-vingt-treizième olympiade. Le premier il sut rendre la physionomie ; le premier, à juste titre, il contribua à la gloire du pinceau. Il y a de lui un prêtre en adoration, et un Ajax foudroyé ; cet ouvrage est aujourd'hui à Pergame. II n'y a pas avant lui un tableau qui puisse attacher les regards."