L'assemblée de la Gaule à Durocortorum (automne 53 av. J.-C.)
De retour de la guerre contre les Éburons et leurs alliés (printemps-automne 53 av. J.-C.), César convoqua l'assemblée de la Gaule à Durocortorum (Reims), la capitale des Rèmes. Là, il instruisit le procès d'Acco qui, au cours de l'hiver précédent, avait pris la tête de la révolte des Sénons et des Carnutes. En effet, au terme de cette révolte, César ne voulut pas perdre de temps à mener des enquêtes pour en déterminer les responsabilités, afin de ne pas retarder son départ en campagne. Acco ne fut vraisemblablement pas le seul à être jugé à cette occasion, puisque César indique que d'autres accusés prirent la fuite. César leur a "interdit le feu et l'eau", ce qui correspond à un bannissement en règle, une exclusion définitive de la cité. Le meneur de cette insurrection fut condamné à mort et et supplicié selon les anciens usages (1) (Guerre des Gaules, VI, 44).
Après avoir clôturé cette assemblée, César disposa ses légions chez les Trévires, les Lingons et Sénons pour l'hiver, avant de regagner l'Italie. Profitant de son absence, les principaux chefs gaulois se réunirent en secret pour dénoncer la mort d'Acco. De ces rencontres secrètes naquirent le projet du soulèvement général des peuples gaulois.
Notes
(1) Si l'on se fit au supplice infligé par les Romains à Gutruatos, Acco fut certainement lié à un poteau, battu de verges, puis décapité. Il s'agissait là du supplice traditionnellement infligé aux citoyens romains, antérieurement à la promulgation de la Lex Porcia de 195 av. J.-C. Par la suite, il fut conservé par le seul droit pénal militaire.
Sources littéraires anciennes
César, Guerre des Gaules, VI, 44 :"Après la dévastation de ce territoire, César ramena l'armée, diminuée de deux cohortes, à Durocortorum, capitale des Rèmes, et, y ayant convoqué l'assemblée de la Gaule, il résolut de s'occuper de la conjuration des Sénons et des Carnutes. Acco, qui en avait été le chef, reçut sa sentence de mort et subit son supplice selon les anciens usages. Quelques autres prirent la fuite, dans la crainte d'un jugement. Après leur avoir interdit le feu et l'eau, César établit deux légions en quartiers d'hiver chez les Trévires, deux chez les Lingons, et les six autres sur les terres des Sénons, à Agédincum. Lorsqu'il eut pourvu aux subsistances de l'armée, il partit pour l'Italie, selon sa coutume, pour y tenir l'assemblée du pays."
Sources
• Pierre Crombet pour l'Arbre Celtique
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique