Bardomagus - Nom d'une localité mentionnée sur deux inscriptions honorifiques découvertes à Milan (Ville métropolitaine de Milan, Italie). Ces deux textes évoquent les honneurs rendus à des notables de la région, par les principaux propriétaires du uicus Bardomagus (CIL 05, 5872 ; 5878). Les avis divergent quant à sa localisation. Sur la foi d'une simple proximité des deux noms, quelques travaux évoquent la possibilité que l'antique Bardomagus corresponde à l'actuelle Bardonnèche (Ville métropolitaine de Turin, Italie), Bardonecchia pour les italophones, bien que celle-ci soit distante de plus de 220 kilomètres de Milan. Si cette localisation venait à être confirmée, il s'agirait donc d'une localité située en contrebas du col de l'Échelle, sur le territoire des Ségusiens (Alpes cottiennes). Pour abonder dans ce sens, on notera que l'une des inscriptions indique que le collège des muletiers des portes Vercelline et de Jupiter ont, de concert avec les propriétaires du vicus de Bardomagus, rendu hommage à une même personne (CIL 05, 5872). Or, ces deux portes ouvraient la ville vers l'ouest, et les voies qui s'en échappaient, très certainement fréquentées par ces mêmes muletiers, pouvaient être empruntées pour gagner les Alpes cottiennes. Plus communément, on considère que ce vicus, comme celui des Corogennates, auraient pu être des petites localités rurales du municipe des Mediolanenses, voire des quartiers de la ville de Mediolanum elle-même. En effet, le terrain concédé par les propriétaires du vicus, sur lequel fut érigé le monument évoqué par cette même inscription, se trouvait visiblement à Mediolanum. Quelle que soit l'hypothèse retenue, ce toponyme est gaulois. On y reconnaît le terme *bardos, qui signifie "barde / poète / chantre", et qui pouvait tout aussi bien se rapporter à la catégorie sacerdotale des bardes, ou à de simples anthroponymes, tels que Bardo et Bardus. Ce premier terme est ici associé à -magos, qui signifie "marché / champ". Ainsi, le nom de cette localité, Bardo-magos, pourrait se traduire par "le marché / le champ du barde", ou "le marché / le champ de Bardo / Bardus" (Delamarre, 2003 ; 2012).
Sources épigraphiques
Inscription de Milan (CIL 05, 5872) [...] METILIO [...] F(ILIO) OVF(ENTINA) [M]ESSORI [C]OLLEGIVM [IV]MENTARIO[RIORVM)] PORTAE [VE]RCELLINAE [E]T IOVIAE [B(ENE)] M(ERENTI) [LO]C(VS) DAT(VS) AB [P]OSSESSORIBVS [VI]CI BARDOMA[G(I)]
"À [...] Metilius Messor, (de la tribu) Ovfentina, fils de [...]. Le collège des muletiers des portes Vercelline et de Jupiter, pour son bon mérite (a érigé ce monument). Lieu donné par les propriétaires du vicus de Bardomagus."
Inscription de Milan (CIL 05, 5878) C(AIO) PETRONIO IVCV[NDO] VIVIR(O) SEN(IORI) PETRONIA MYRSILE PATRONO QVAE HS CCCC LEG(AVIT) POSSESSORIBVS VICI BARDOMAG(I) IN HERM(AM) TVEND(AM) ET ROSA QVODANNIS ORNANDAM
"À Caius Petronius Iucundus, ancien sévir. Petronia Myrsile a légué 400 sesterces aux propriétaires du vicus de Bardomagus, pour qu'ils sauvegardent l'hermès de son patron et le parent de roses chaque année."
• augustal et le sévir augustal (L') [ Fiches en attente de classement ] • barde (Le) [ classe sacerdotale (La) ] • bardos : (barde / poète / chantre) [ mots et étymons de la langue gauloise : fonctions ] • Bardus [ personnages sur inscriptions (de Bacacu à Butus) ] • magos : (plaine / champ / marché) (-) [ mots et étymons de la langue gauloise : habitat et constructions ] • Mediolanum (Milan) [ villes de Cisalpine (et Ligurie) ] • Ségusiens [ peuples des Alpes Cottiennes (Les) ]