Après avoir remporté deux victoires sur les Catuvellaunes et reçu la soumission d'une partie des Dobunnes, Aulus Plautius fit marcher ses troupes jusqu'à un fleuve (1) au bord duquel les Bretons faisaient camper leurs troupes. Ce fleuve étant réputé difficile à franchir, les Bretons y stationnaient sans réelle précaution. Sur l'autre rive, Aulus Plautius se résolut à déstabiliser les Bretons en les attaquant là où ils se pensaient invulnérables.
Deux offensives furent lancées le premier jour. Dans un premier temps, Aulus Plautius fit traverser le fleuve à la nage par ses auxiliaires germains (2), lesquels avaient pour mission de s'attaquer aux chevaux des Bretons, de manière à ce qu'ils ne pussent pas utiliser leurs chars de guerre. Dans un second temps, Aulus Plautius fit traverser le fleuve à Titus Flavius Vespasianus et Titus Flavius Sabinus, lesquels étaient chargés d'attaquer directement les Bretons. Ils en tuèrent un grand nombre (Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 20).
Malgré ce revers, les Bretons reprirent les hostilités le lendemain. L'issue de ce nouvel affrontement fut un temps incertaine, jusqu'à ce que les troupes dirigées par Caius Hosidius Geta ne parvinrent à prendre le dessus. Pour ce succès décisif, il eut le privilège de recevoir les ornements du triomphe (Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 20).
(1) Les renseignements fournis par Dion Cassius (Histoire romaine, LX, 20) ne permettent pas de localiser ce fleuve avec précision. Les historiens britanniques l'identifient traditionnellement comme étant l'actuelle rivière Medway, dans le comté du Kent. Bien que les éléments permettant une telle localisation soient plus que ténus, la dénomination de "bataille de Medway" (Battle of the Medway) s'est imposée.
(2) Ces auxiliaires sont qualifiés de Κελτούς "Celtes" par Dion Cassius, nom par lequel il désignait plus généralement les populations germaniques de la rive droite du Rhin.
Dion Cassius, Histoire romaine, LX, 20 :"Quand on fut arrivé à un fleuve que les barbares croyaient les Romains incapables de passer autrement que sur un pont, et sur la rive opposée duquel ils étaient, pour cette raison, campés sans précaution, Plautius détacha les Celtes, habitués à traverser facilement à la nage, avec leurs armes, les courants les plus rapides. Ceux-ci, fondant sur les ennemis qui ne s'y attendaient pas, au lieu de frapper ²les hommes, blessèrent les chevaux qui traînaient les chars, et, portant ainsi le désordre dans leurs rangs, ils enlevèrent toute espèce de sûreté à ceux qui les montaient ; Plautius envoya en outre Flavius Vespasien qui, plus tard, fut empereur, avec son frère Sabinus, placé sous ses ordres : ceux-ci, ayant également passé le fleuve, firent un grand carnage parmi les barbares pris ainsi à l'improviste. Le reste, néanmoins, loin de prendre la fuite, engagea de nouveau, le lendemain, une lutte dont le succès fut balancé, jusqu'au moment où Cn. Hosidius Géta, qui avait failli être pris auparavant, les vainquit si complètement qu'il reçut les ornements du triomphe, bien qu'il n'eut pas été consul."