Caius Claudius Pulcher reprend Mutina aux Ligures [mai / juin -176]
Caius Claudius Pulcher reprend Mutina aux Ligures (mai / juin 176 av. J.-C.)
Alors que les Romains s'appétaient à célébrer le triomphe de Caius Claudius Pulcher (novembre 177 av. J.-C.), les Ligures se soulevèrent de nouveau et prirent la colonie romaine de Mutina (novembre 177 av. J.-C.). Pris de cours, les Romains organisèrent les comices. Retenus à Rome le temps de lever des troupes et pour des questions administratives et religieuses, les nouveaux consuls déléguèrent à Caius Claudius Pulcher la mission de combattre les Ligures, tout en empêchant les Istriens de se soulever (Tite-Live, Histoire romaine, XLI, 14). Ce dernier para à l'urgence ; il prit le commandement des troupes cantonnées à Parma (Parme) et en fit lever de nouvelles en Gaule cisalpine (Tite-Live, Histoire romaine, XLI, 17).
En mai / juin 176 av. J.-C., alors que les consuls étaient toujours retenus à Rome, Caius Claudius Pulcher lança son offensive depuis Parma, colonie romaine voisine de celle de Mutina (Modène). Après trois jours de combats, le proconsul et ses troupes parvinrent à reprendre la ville aux Ligures. D'après le décompte fourni par Tite-Live, près de 8000 ligures furent tués lors de ces combats. Ce succès fut tel que le proconsul se vanta, dans une dépêche envoyée à Rome pour annoncer son succès, d'avoir pacifié les derniers ennemis que Rome comptait en-deçà des Alpes (Histoire romaine, XLI, 17).
La victoire remportée à Mutina ne mit néanmoins pas un terme à ce conflit. Beaucoup de Ligures parvinrent à s'échapper de la ville, en emportant avec eux un riche butin et des prisonniers (Tite-Live, Histoire romaine, XLI, 18). Aussi, au mois d'août 176 av. J.-C., le consul Quintus Petilius Spurinus (enfin libéré de ses contretemps) fit enfin parvenir les renforts escomptés à Caius Claudius Pulcher et lança à son tour une vaste offensive contre les Ligures.
Tite-Live, Histoire romaine, XLI, 14 :"On prorogea le consul C. Claudius pour un an dans son commandement dans sa province de Gaule : et, pour empêcher les Histriens d'imiter les Ligures, il dut envoyer en Histrie les alliés latins qu'il avait tirés de la province à l'occasion de son triomphe. Quand les consuls Cn. Cornélius et Q. Pétilius, le jour de leur entrée en charge, immolèrent, selon l'usage, chacun un boeuf à Jupiter, la victime que sacrifia Pétilius se trouva avoir un foie sans tête. Il en fit rapport au sénat, qui lui ordonna de recommencer le sacrifice. Consulté ensuite sur la distribution des provinces, le sénat assigna par un décret Pise et les Ligures aux deux consuls. Celui à qui le sort donnerait Pise, devait, quand serait venue l'époque du renouvellement des magistratures, revenir pour les comices. On ajouta au décret qu'ils lèveraient deux légions nouvelles et trois cents cavaliers, et qu'ils commanderaient aux alliés latins dix mille hommes d'infanterie et six cents de cavalerie. Ti. Claudius fut prorogé dans son commandement jusqu'au moment où le consul arriverait dans sa province."
Tite-Live, Histoire romaine, XLI, 16 : Pendant les embarras suscités aux consuls par des irrégularités religieuses, puis à l'un d'eux par la mort de l'autre, par les comices et le renouvellement des féries latines, C. Claudius faisait approcher son armée de Modène, que les Ligures avaient prise l'année précédente. Il ne lui fallut pas trois jours d'attaque pour la reprendre sur les ennemis et la rendre aux colons. Huit mille Ligures y furent tués dans l'intérieur ; et aussitôt une dépêche partit pour Rome, où, ne se bornant pas à exposer le fait, il se glorifiait de ce que, grâce à son courage et à son bonheur, le peuple romain n'avait plus un ennemi en deçà des Alpes, se vantant d'avoir conquis un territoire assez vaste pour satisfaire les prétentions de plusieurs milliers d'hommes."
Tite-Live, Histoire romaine, XLI, 17 :"Pareillement le proconsul C. Claudius, à la nouvelle du soulèvement des Ligures, avait, indépendamment des troupes qu'il commandait à Parme, organisé sur-le-champ une nouvelle levée, et il s'approcha des frontières de Ligurie avec son armée."