• Carte archéologique de la Gaule 31/3 - Toulouse, M. Provost, J.-M. Pailler, 2017, Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, ISBN:9782877543569, 40,00 €
Description:
Cinquante ans après la thèse de Michel Labrousse sur Toulouse antique, paraît la CAG 31/3 consacrée à la ville rose, avec laquelle s'achève la couverture du département de la Haute-Garonne, dont les deux premiers volumes avaient été publiés en 2006. Le grand mérite de ce Pré-inventaire est de mettre en pleine lumière le rôle cardinal conféré par Rome à Toulouse, au croisement des voies d'échange entre la Méditerranée et l'Océan atlantique. Si les deux rives de la Garonne sont bien occupées dès la Pré- et la Protohistoire, c'est en effet l'occupation romaine de l'Espagne qui explique, à partir des années 180-175 av. J.-C., le développement d'un florissant commerce d'amphores italiennes et de vaisselle campanienne à Toulouse. C'est alors avant tout le site de Saint-Roch qui connaît une expansion notable. L'importance pour Rome de ce commerce, à travers " l'Isthme gaulois ", permet de comprendre pourquoi, lors de la conquête du Sud de la Gaule, en 125-121 av. J.-C., les Tolosates bénéficièrent du statut d'alliés. Dès lors, le site de Saint-Roch est rapidement déserté au profit du site d'oppidum de Vieille-Toulouse, lorsque Rome entreprend la pacification des Pyrénées. Vieille-Toulouse se romanisera par la suite rapidement, avant d'être désertée à son tour vers 10-8 av. J.-C. au profit d'une ville nouvelle, bâtie, en une seule génération, sur le site actuel de Toulouse, Tolosa. C'est à cette époque que sont construits de façon programmée le réseau d'égouts de la ville, les portes de son enceinte, son pont-aqueduc enjambant la Garonne et sans doute aussi son théâtre ? avant que ne sortent de terre sa courtine, longue de 3 km, ses rues et ses premières maisons (sans doute pas avant le règne de Tibère, sauf exception). C'est Domitien qui donnera le statut de colonie romaine à Tolosa. Le développement remarquable de la ville aboutit aussi, sous l'empereur Claude, à la naissance, sur la rive ouest de la Garonne, d'une agglomération secondaire dotée d'un amphithéâtre (à Purpan). Si Toulouse gardera durant l'Antiquité tardive son rempart augustéen, ce sont les édifices chrétiens, élevés après le martyre de saint Sernin en 250 puis, au Ve siècle, le palais d'un roi wisigoth (à Larrey) qui imprimeront désormais leur empreinte à son paysage urbain. Toulouse deviendra alors, de 418 à 507, la capitale d'un vaste royaume s'étendant de la Loire à Gibraltar. C'est à la découverte de cette histoire d'une richesse exceptionnelle que conduit le Pré-inventaire de Toulouse, au fil de la présentation des vestiges de son patrimoine préservé.