• Strabon : Géographie, IV, IV, 4, Traduction de : Edm. Cougny, 1986, Paris, Errance
Texte:
Chez tous en général il y a trois castes à qui l'on rend des honneurs extraordinaires: les bardes, les vates et les druides; les bardes sont chantres d'hymnes et poètes, les vates, sacrificateurs et interprètes de la nature; les druides, outre la science de la nature, étudient aussi la philosophie morale. On a la plus haute opinion de leur justice: à ce titre on s'en remet à eux du jugement de tous litiges privés ou publics; c'est à ce point qu'autrefois ils étaient arbitres même dans les guerres, arrêtaient les adversaires prêts à se ranger en bataille, et qu'on leur confiait le soin de prononcer dans les affaires de meurtre. Lorsqu'abondent ces sortes de jugements, ils estiment que c'est signe d'abondance pour le pays. Ces druides, et d'autres comme eux, professent que les âmes sont impérissables, le monde aussi, mais qu'un jour pourtant régneront seuls le feu et l'eau.