Dans la mythogie celtique et même au delà, les oiseaux sont les messagers de la déesse, ils lui appartiennent et elle peut même s'incarner en eux, soit un individu, soit un groupe. Comme tout ce qui appartient à la déesse, le symbole est double, faste et néfaste, que l'on appelle ou conjure par les rites. Ainsi le retour des grands migrateurs en Mai, les cygnes et les grues sont les plus marquants dans les mythologies et le retour de ces oiseaux, annonciateurs du renouveau de la nature et aussi du retour au travail des champs et des navigations, était interprété par les augures, suivant les signes, comme faste ou néfaste pour toute la saison claire.
J. Chevalier, A. Gheerbrant, (1982) - Dictionnaire des symboles, Laffont / Jupiter, Paris, 1060p.: "Il est considéré en Irlande comme l'oiseau de l'Autre Monde. En réalité, selon Guyonvarc'h, tous les oiseaux semblent appartenir au sid mais le cygne apparaît beaucoup plus fréquemment. Il est la forme la plus prisée pour les messagères du Sid lorsqu'elles viennent dans le monde des hommes. Les cygnes se déplacent souvent par deux et parfois une chaîne en or ou en argent les attache ensemble par le cou. Sur beaucoup d'oeuvres d'art celtiques, deux cygnes figurent sur un côté de la barque solaire, qu'ils guident et accompagnent dans son voyage sur l'océan céleste. Venant du nord ou y retournant, ils symbolisent les états supérieurs ou angéliques de l'être en cours de délivrance et retournant vers le Principe suprême. Sur le continent, et même dans les îles, le cygne est souvent confondu avec la grue, d'une part, et l'oie, d'autre part ; ce qui explique l'interdit alimentaire dont cette dernière faisait l'objet, d'après César, chez les Bretons. Le cygne est un symbole royal, mais il est aussi un symbole de pureté, de la lumière et de la féminité chez les Celtes. On l'associe à l'amour (cf la légende d'Aengus et Caer la jeune fille cygne). Le cygne possède alors un caractère sacré qui le rend intouchable. Etaine la troisième et Mider le roi du Monde Invisible se changent en cygnes pour échapper à la colère du roi Eochaid."
Dans le récit de la mort des enfants de Ler (Oidhe Chloinne Lir), les enfants de Ler : Fionnghuala, Aedh, Fiachna et Conn, sont transformés en cygnes pendant neuf cents ans par leur marâtre Aoife.
Dans le récit du rêve d'Oengus, Caer Ibormeith, fille d'Eathal Anbhual, est une année sous sa forme humaine, et une autre année sous la forme d'un cygne.
• Aengus et la jeune fille cygne [ légendes (Les) ] • alar- / alarco- (cygne) [ mots et étymons de la langue gauloise : animaux ] • Alardossus / Alardostus [ divinités gauloises & gallo-romaines (de Abandinus à Axsinginehae) (Les) ] • Caer Ibormeith ingen Ethail Anbuail [ personnages de la mythologie irlandaise (de Caelbad à Cuscraid) ] • Cygnos / Cycnos [ personnages légendaires (Les) ] • Derbforgaille [ personnages de la mythologie irlandaise (de Daire Cearb à Duibhfhionn) ] • Eochaidh Aireamh mac Find [ personnages de la mythologie irlandaise (de Eang à Eua) ] • métamorphoses (Les) [ généralités sur les divinités ] • mort des enfants de Ler (La) [ textes mythologiques irlandais (Les) ] • rêve d'Oengus (Le) [ textes mythologiques irlandais (Les) ]