• Cicéron : De la divination, I, 15, Traduction de : M. de la Pilorgerie, Paris, Firmin-Didot (collection Nisard)
Texte:
Ai-je besoin de vous rappeler un nom illustre et vénéré, celui de notre hôte le roi Dejotarus ? Vous savez que ce prince n'entreprend rien sans avoir consulté les auspices. Un jour, averti par le vol d'un aigle, il interrompit un voyage projeté et commencé ; et la chambre où il aurait dû coucher, s'il n'était pas revenu sur ses pas, s'écroula la nuit suivante. Je l'ai entendu dire qu'il avait souvent ainsi discontinué d'autres voyages entrepris depuis plusieurs jours. Mais ce qu'il y a de plus beau dans sa conduite, c'est que, dépouillé de sa tétrarchie, de son royaume et de ses richesses par César, il persiste à ne pas se repentir d'avoir suivi les auspices qui l'engagèrent à embrasser la cause de Pompée ; fidèle à son devoir et à la foi jurée, il trouve que les oiseaux l'ont bien conseillé, puisqu'il a défendu, les armes à la main, l'autorité du sénat, la liberté du peuple romain et la dignité de l'empire [...].