Gaius Sextius Calvinus éloigne les Salyens du littoral (123-122 av. J.-C.)
Gaius Sextius Calvinus fut prolongé comme proconsul en Gaule (123-122 av. J.-C.), et c'est depuis sa base-arrière d'Aquae Sextiae qu'il engagea une nouvelle campagne contre les Salyens. Une nouvelle fois, les sources antiques n'ont pas conservé le souvenir des détails de cette offensive, cependant celle-ci tourna une nouvelle fois en faveur des Romains. Au terme de cette nouvelle campagne, Gaius Sextius Calvinus était parvenu à repousser les Salyens du littoral et à amputer de leur territoire une bande de terre de 8 stades de large (1,48 km) dans les secteurs où la côte est rocheuse et de 12 stades (2,22 km) dans les autres secteurs (1). Cette mesure était destinée à permettre aux bateaux d'accoster librement sur tout le littoral compris entre Massalia (Marseille) et l'Italie (Strabon, Géographie, IV, 1, 5). Au grand désespoir de Strabon (Géographie, IV, 1, 5), immédiatement après avoir conquis ces territoires, Gaius Sextius Calvinus les céda aux Massaliotes. Au terme de ces deux années de campagne, Gaius Sextius Calvinus parvint donc à remplir ses objectifs puisqu'il rétablit la libre-circulation entre la péninsule ibérique, la Gaule et l'Italie et libéra Massalia (Marseille) des menaces que les Salyens faisaient peser sur elle.
Notes
(1) Le stade était une unité de mesure utilisée par les Grecs, cependant, d'une cité à l'autre, sa dimension pouvait varier assez largement. Par chance, la taille du stade utilisée par Strabon est bien connue. En effet dans un passage de sa Géographie, Strabon précise qu'à ses yeux huit stades équivalent à un mille romain (Géographie, VII, 7, 4). Un mille romain vaut 1,478 kilomètre, donc un stade vaut environ 185 mètres.
Strabon, Géographie, IV, 1, 5 :"C'est ainsi que Sextius, après avoir vaincu les Salyens et fondé, non loin de Massalia, la ville d'Aquae-Sextiae, laquelle reçut ce nom en l'honneur de son fondateur et en commémoration de ces sources thermales si célèbres naguère, mais si dégénérées aujourd'hui, puisqu'une partie, dit-on, ne donne plus que de l'eau froide, entreprit, avec l'aide de la garnison qu'il avait mise dans cette ville, de dégager la route qui va de la frontière d'Italie à Massalia, en expulsant du littoral les Barbares, que les Massaliotes n'avaient pas encore réussi à en éloigner complètement. Par le fait, Sextius ne réussit pas beaucoup mieux dans son entreprise, car tout ce qu'il put obtenir se réduisit à ceci, que, dans les parties facilement accessibles aux vaisseaux, les Barbares se tiendraient désormais à une distance de 12 stades de la côte et à une distance de 8 stades dans les parties bordées de rochers"