Nicomède I imposa des conditions à la présence gauloise en Bithynie, qui furent énumérées par Memnon d'Héraclée (Histoire d'Héraclée du Pont, citée par Photius, Bibliothèque, Codex 224, 11). Les Gaulois devaient rester fidèles aux Bithyniens, à Nicomède et à sa descendance ; ils ne peuvaient se liguer avec une autre population sans l'accord de Nicomède. Enfin, ils ne devaient pas agresser les cités grecques alliées des Bithyniens, mais au contraire se porter à leur secours en cas de besoin. C'est ainsi, que par cet engagement et par le jeu des alliances, les nouveaux arrivants devinrent de fait les alliés des cités de Βυζάντιον (Byzance, Turquie), Χαλκηδών (Chalcédoine, Kadıköy), Ηράκλεια Ποντική (Héraclée du Pont, Karadeniz Ereğli), Kίος (Cios, Gemlik) et Τίον (Tios, Filyos).
Photius, Bibliothèque, Codex 224, 11 :"Mais peu de temps après, Nicomède voyant que les Gaulois aspiraient à passer en Asie et qu'ils l'avaient tenté plusieurs fois inutilement, parce qu'autant de fois les Byzantins les en avaient empêchés, au risque de voir devenir leurs terres la proie des Barbares ; Nicomède, dis-je, leur ménagea ce passage tant désiré, il traita avec eux et voici quelles furent les conditions du traité : - Que les Gaulois demeureraient toujours unis par les liens de l'amitié, avec Nicomède et sa postérité ; - Qu'ils ne pourraient jamais, contre le gré et le consentement de Nicomède, se liguer avec qui que ce soit qui les en solliciterait ; mais qu'ils seraient toujours amis de ses amis et ennemis de ses ennemis : - Qu'ils donneraient du secours aux Byzantins toutes les fois qu'il en serait besoin : - Qu'ils se porteraient aussi pour bons et fidèles alliés des villes de Tios, de Ciéros, de Chalcis, d'Héraclée et de quelques autres qui devaient être nommées. Ce fut à ces conditions que cette multitude de Barbares qui inondait le pays, passa enfin en Asie. Ces Gaulois, au reste, avaient dix-sept Chefs, dont les plus renommés étaient Léonorius et Lutarius. On croyait pour lors que cette transmigration des Gaulois en Asie, serait funeste aux habitants de ce grand continent, mais il arriva au contraire qu'elle leur fut avantageuse ; car dans ce temps où les Rois tiraient à eux toute l'autorité et faisaient leurs efforts pour abolir entièrement la Démocratie, les Gaulois, en s'opposant à leur dessein, rendirent la Démocratie beaucoup plus ferme et plus fiable qu'elle ne l'était."
Tite-Live, Histoire romaine, XXXVIII, 16 :"Plus tard, il leur prit envie de passer en Asie, à force d'entendre vanter tout autour d'eux la fertilité merveilleuse de ce pays. Ils s'emparèrent de Lysimachia par surprise, soumirent à main armée toute la Chersonnèse et descendirent vers l'Hellespont. Là, voyant qu'un simple détroit les séparait de l'Asie, ils brûlèrent plus que jamais du désir de passer à l'autre bord, et firent demander le passage à Antipater, commandant de cette côte. La négociation étant trop lente à leur gré, une nouvelle dissension éclata entre les deux chefs. Lonorius revint sur ses pas avec la plus grande partie des guerriers et regagna Byzance ; Lutarius, profitant de la présence des espions macédoniens envoyés par Antipater sous le nom d'ambassadeurs, leur enleva deux navires pontés et trois barques. Il s'y embarqua, transporta ses bandes une à une, jour et nuit, et, au bout de quelques jours, il eut toutes ses troupes à l'autre bord. Vers la même époque, un peu plus tard, Lonorius, avec l'aide de Nicomède, roi de Bithynie, s'embarqua aussi à Byzance."