Les Gaulois protègent les petites cités-état de Thrace, de Bithynie et du Pont (278 à 276 av. J.-C.)
Peu avant de faire passer les Gaulois en Asie, Nicomède I leur imposa un certain nombre de conditions (Memnon d'Héraclée, Histoire d'Héraclée du Pont, cité par Photius, Bibliothèque, Codex 224, 11). Outre une promesse de soutien éternel envers le royaume de Bithynie, les Gaulois se sont engagés à ne pas agresser les cités grecques alliées des Bithyniens, et au-delà, se porter à leur secours en cas de menace. Ces cités restée fidèles à Nicomède étaient Βυζάντιον (Byzance, Istanbul), Χαλκηδών (Chalcédoine, Kadıköy), Ηράκλεια Ποντική (Héraclée du Pont, Karadeniz Ereğli), Kίος (Cios, Gemlik) et Τίον (Tios, Filyos), petites cités-état indépendantes, mais constamment menacées par Zipoétès II, du fait de leur alliance avec Nicomède. Il semble que les conditions imposées par Nicomède aient été respectées et qu'au cours des années 278-276 av. J.-C. les Gaulois participèrent activement à la protection de ces démocraties puisque Memnon d'Héraclée indique que les "Gaulois, en s'opposant à leur dessein (celui des rois qui menaçaient ces cités), rendirent la Démocratie beaucoup plus ferme et plus fiable qu'elle ne l'était" (Histoire d'Héraclée du Pont, citée par Photius, Bibliothèque, Codex 224, 11). Nous ne connaissons pas le détail de l'aide apportée par les Gaulois, mais savons, qu'en 276 av. J.-C., ils furent amplement récompensés par Nicomède et la cité d'Héraclée du Pont.
Photius, Bibliothèque, Codex 224, 11 :"Mais peu de temps après, Nicomède voyant que les Gaulois aspiraient à passer en Asie & qu'ils l'avaient tenté plusieurs fois inutilement, parce qu'autant de fois les Byzantins les en avaient empêchés, au risque de voir devenir leurs terres la proie des Barbares ; Nicomède, dis-je, leur ménagea ce passage tant désiré, il traita avec eux et voici quelles furent les conditions du traité : - Que les Gaulois demeureraient toujours unis par les liens de l'amitié, avec Nicomède et sa postérité ; - Qu'ils ne pourraient jamais, contre le gré et le consentement de Nicomède, se liguer avec qui que ce soit qui les en solliciterait ; mais qu'ils seraient toujours amis de ses amis et ennemis de ses ennemis : - Qu'ils donneraient du secours aux Byzantins toutes les fois qu'il en serait besoin : - Qu'ils se porteraient aussi pour bons et fidèles alliés des villes de Tios, de Ciéros, de Chalcis, d'Héraclée et de quelques autres qui devaient être nommées. Ce fut à ces conditions que cette multitude de Barbares qui inondait le pays, passa enfin en Asie. Ces Gaulois, au reste, avaient dix-sept Chefs, dont les plus renommés étaient Léonorius et Lutarius. On croyait pour lors que cette transmigration des Gaulois en Asie, serait funeste aux habitants de ce grand continent, mais il arriva au contraire qu'elle leur fut avantageuse ; car dans ce temps où les Rois tiraient à eux toute l'autorité et faisaient leurs efforts pour abolir entièrement la Démocratie, les Gaulois, en s'opposant à leur dessein, rendirent la Démocratie beaucoup plus ferme et plus fiable qu'elle ne l'était."