Voici ce que nous en dit le Pseudo-Dioscoride: "Iuniperus paruam graeci aeceuthida [...] Romani iuniperum, galli iupicellum vocant" (Pseudo-Dioscoride, Sur la matière médicale, I,75).
Dioscoride l'utilise pour les problèmes gastriques, pour la toux et les coliques, comme antidote aux morsures d'animaux et comme diurétique. (Dioscoride, Sur la matière médicale, I, 86).
Pour Pline, "le genévrier est peut-être plus que tout autre remède échauffant et atténuant, pour le reste il est pareil au cèdre [...] Le fruit est bon pour les douleurs d'estomac, de poitrine et de côté. Il dissipe les flatulences, les froids, la toux, mûrit les indurations. En topique il arrête les tumeurs, il resserre aussi le ventre, si on prend les baies dans du vin noir, et réduit encore, en application, les tumeurs abdominales. On l'incorpore aussi aux antidotes et aux digestifs. Il est diurétique. On en fait aussi des applications dans les larmoiement. Pour les convulsions, les déchirures, les coliques, pour la matrice, pour les coxalgies on le donne à boire à la dose de quatre baies avec du vin blanc ou de vingt bouillies dans du vin". (Pline, Histoire Naturelle, XXIV, 59).
Marcellus nous en dit aussi: "Trois fruits de genévrier dans du vin noir, donné souvent soulage les problèmes liés aux excès alimentaires" (Marcellus de Bordeaux, De medicamentis liber, XXVII, 126).
Le genévrier était connu bien avant l'époque historique, puisque Caton l'Ancien proposait la recette d'un vin destiné à soulager les douleurs sciatiques: "hachez menu du bois de genévrier d'un demi-pied de grosseur, faites-le bouillir dans un conge de vin vieux; après refroidissement, versez dans une cruche et après cela employez-en à raison d'un cyathe de vin, le matin, à jeun: cela sera bon" (Caton l'Ancien, De re rustica, ch. 122).
Même si Dottin insère dans son glossaire le terme iupicellum, que le Pseudo-Dioscoride tient pour gaulois, la ressemblance entre le terme gaulois et le terme latin pourrait faire penser à une déformation du terme latin (G. Dottin, La langue gauloise, p. 263, Paris, 1920).
Sources
• G. Dottin, La langue gauloise, Paris, 1920
• Pierre Louarn pour l'Arbre Celtique