sauge amère, chasse-fièvre, herbe des fièvres, calamandrier, thériaque d'Angleterre, petit chêne, chênette
C'est le Pseudo-Dioscoride qui nous en donne le nom gaulois (Pseudo-Dioscoride, Sur la matière médicale, III, 9).
Pour Dioscoride: "Cuite verte dans l'eau, elle aide, prise en breuvage aux spasmes, à la rate endurcie, à l'urine retenue et au commencement des hydropisies. Elle provoque le flux menstruel et est abortive. Bue avec du vin aigre elle résout la rate et bue avec du vin elle est bonne contre les morsures de serpents venimeux. Ce qu'elle fait pareillement quand elle est emplâtrée [...] avec du miel elle mondifie les ulcères vieux [...] dans de l'huile elle dissipe les éblouissement des yeux. Sa nature est d'échauffer" (Dioscoride, Sur la matière médicale, III, 94).
Dans le traité de Pline (Pline, Histoire Naturelle, XXIV, 131), on retrouve les indications de Dioscoride. Il mentionne simplement en plus, que la germandrée est efficace contre la toux, comme le fait Marcellus (Marcellus de Bordeaux, De Medicamentis Liber, XVII, 11).
Pour le Pseudo-Apulée, elle est utile pour les convulsions, pour les morsures de vipères et pour la goutte (Pseudo-Apulée, Herbarius).
La phytothérapie du XXème siècle n'a pas retrouvé les effets thérapeutiques cités par les anciens. C'est sur la tradition que la germandrée a pu revendiquer les indications suivantes: traitement symptomatique des diarrhées modérées, traitement adjuvant des régimes amaigrissants, et par voie locale, en bains de bouche pour l'hygiène buccale.
Au début de 1992, les centres de pharmacovigilance ont signalés plusieurs cas d'hépatites aiguës consécutifs à la prise de phytomédicaments à base de germandrée petit-chêne. Les spécialités concernées ont donc été retirées du marché et un arrêté pris en mai interdit désormais l'exécution et la délivrance de préparations à base de germandrée petit-chêne (Journal Officiel Rep.Fr., 23/05/1992, p 7008) et les classe en liste I (Bruneton, Pharmacognosie - Phytochimie - Plantes médicinales, p 517).
Sources
• J. Bruneton, Pharmacognosie-Phytochimie-Plantes médicinales, 2e ed, Lavoisier, TEC DOC, Paris 1997
• Pierre Louarn pour l'Arbre Celtique
• Photo : Thomas Colin pour l'Arbre Celtique