Gesoriacum - Localité mentionnée sous la forme Gesoriacum (var. Gesoriciacum et Osoriciacum) par Pomponius Mela (Description de la Terre, III, 18), Gesoriacum par Florus (Abrégé de l'Histoire Romaine, IV, 12, 26), a Gesoriaco Morinorum (var. Gesoriacu, Geseriaco et Gesiriaco) dans l'Histoire Naturelle de Pline (IV, 102), Gesoriacum chez Suétone (Vie de Claude, XVII, 4), Γησοριακόν (var. Γισοργιακον) dans la Géographie de Ptolémée (II, 9, 1), Gesoriaco (var. Gesoaco et Gesoriciaco) dans l'Itinéraire d'Antonin (356,5), Gesoriaco (var. Cesoricia et Gessoriaco) (363,2 ; 376), a portu Gesoricensi (var. a portu Gesorigensi) (463,2), Gesogiaco quod nunc Bononia sur la Table de Peutinger (1,2) et enfin Cesuriacum oppidum dans la Cosmographie de Iulius Honorius (XIX). Une seule attestation épigraphique, provenant de Colijnsplaat (Noord-Beveland, Pays-Bas), évoque cette localité, sous le forme GESERECAN[VS (CSIR-NL-02-A, 09 ; AE 1983, 720).
Sur la Table de Peutinger, le port de Gesoriacum est mentionné sous la forme Gesogiaco quod nunc Bononia ce qui signifie "Gesogicum qui est aussi Bononia". Il s'agissaît d'un port, installé près de l'embouchure de la Liane, qui fut supplanté par Bononia, la ville haute. Gesoriacum constituait de ce fait le port ancien de Boulogne-sur-Mer, ou ville-basse (Gosselin & Seillier, 1984).
Bononia - Au cours du troisième siècle de notre ère, le port alors connu sous le nom de Gesoriacum (Boulogne-sur-Mer), prend le nom de Bononia (la prospère). Ce changement est illustré par la Table de Peutinger par l'indication Gesogiaco quod nunc Bononia. J.-Y. Gosselin & C. Seillier (1984) listent deux explications, non contradictoires, permettant d'expliquer ce changement : - Un changement politique postérieur à la prise de la ville par Constance Chlore en 293 ap. J.-C. et une évolution du statut administratif faisant de Bononia (la ville-haute) le chef-lieu de la ciuitas Bononensium. - Un passage progressif de la prédominance de la ville basse (Gesoriacum) à la ville-haute (Bononia).
Florus, Abrégé de l'Histoire Romaine, I, 11 : "Nous n'allions à Tibur , maintenant faubourg de Rome, et à Préneste, nos délices d'été, qu'après avoir fait des voeux au Capitole. Alors Fésules était pour les Romains ce que Carres fut depuis; le bois d'Aricie était leur forêt Hercynienne; Frégelles, leur Gesoriacum; le Tibre, leur Euphrate. "
Suétone, Vie de Claude, XVII : "Aussi vint-il par terre de Marseille à Gésoriacum où il opéra son passage. Là, sans combat et sans effusion de sang, il reçut en très peu de jours la soumission de l'île, revint à Rome six mois après son départ, et triompha avec le plus grand appareil."
Pomponius Mela, Description de la Terre, III, 18 :"C'est à l'embouchure de la Garonne que les rivages commencent à s'avancer dans la mer et à décrire cette courbe qui fait face à la côte des Cantabres, et s'étend depuis le pays des Santons jusqu'à celui des Osismiens. L'intervalle qui sépare ces deux pays est habité par d'autres peuples. Ensuite les rivages regardent le septentrion jusqu'au pays des Morins, la dernière nation de la Gaule. Le port appelé Gesoriacum est ce qu'il y a de plus connu sur cette côte."
"À la déesse Nehalennia. […] Valerius Mar[...], marchand, entre les Cantiens et Geserecanum […], pour les biens qu'elle a bien conservés […]."
Sources
• Gosselin & Seillier (1984) - "Gesoriacum-Bononia : de la ville du Haut-Empire à la ville du Bas-Empire", Revue Archéologique de Picardie, n°3-4, pp.259-264
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique