Hasdrubal le beau est assassiné par un esclave celte (221 av. J.-C.)
À la mort d'Hamilcar (229 av. J.-C.), Hasdrubal hérita du commandement des régions de l'Ibérie conquises par son beau-père et prédécesseur. Suivant Polybe (Histoire générale, II, 7) et Tite-Live (Histoire romaine, XXI, 2), il gouverna l'Ibérie avec une certaine douceur, privilégiant la conciliation au recours à la force. Ces relations apaisées eurent probablement aussi leur part d'ombre. En effet, Appien, Justin, Polybe et Tite-Live indiquent qu'Hasdrubal fut finalement assassiné par un esclave celte, qui voulut ainsi venger le meurtre injuste de son maître. Les différents auteurs apportent des éléments différents sur ce crime, possiblement complémentaires, puisque Appien prétend que ce fait se déroula lors d'une partie de chasse (Celtique, VIII), Polybe indique qu'il fut tué sous sa tente (Histoire générale, II, 7) et Tite-Live précise que le Carthaginois se trouvait alors au milieu de ses gardes (Histoire romaine, XXI, 2). Le Celte fut immédiatement fait prisonnier, avant d'être châtié par Hannibal Barca et d'expier son forfait au milieu des pires tourments (Appien, Celtique, VIII ; Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 2).
Appien, Celtique, VIII :"Une peu plus tard, alors qu'Hasdrubal régissait cette région de l'Espagne appartenant à Carthage, un esclave dont le maître avait été cruellement tué, le tua secrètement lors d'une partie de chasse. Hannibal le condamna pour ce crime et le mit à la mort au milieu des pires tortures"
Polybe, Histoire générale, II, 7 :"Hasdrubal avait gouverné l'Espagne pendant huit ans, et, par la douceur et la politesse dont il usa envers les puissances du pays, plus que par les armes, il avait fort étendu la puissance de sa république, lorsqu'une nuit il fut égorgé dans sa tente par un Gaulois qui voulait se venger de quelques injustices que ce général lui avait faites."
Tite-Live, Histoire romaine, XXI, 2 :"(Hasdrubal) Plus politique que guerrier, en offrant l'hospitalité aux petits princes de l'Afrique, il se concilia par les monarques l'affection des sujets, et accrut ainsi, non moins que par la guerre et les armes, la puissance de Carthage. Cependant la paix ne le sauva point. Un barbare, irrité de ce qu'il avait fait périr son maître, l'assassina au milieu de ses gardes : arrêté sur-le-champ, il montra un air aussi satisfait que s'il se fût échappé ; et alors même qu'il était déchiré par les tortures, il garda une telle contenance que la joie surmonta chez lui la douleur, et qu'il sembla même sourire à ses bourreaux."