On appelle interpretatio romana le fait de comparer une divinité celtique ou gallo-romaine à son équivalent dans la mythologie romaine. Ce terme est utilisé pour la première fois par Tacite (Germanie, 43), où il compare des divinités germaniques à Castor et Pollux. C'est le même principe que l'on retrouve chez Jules César (La guerre des Gaules, VI, 17), où il dresse une liste de divinités gauloises en les nommant par leurs équivalents romains. Bien entendu, en passant d'une religion à l'autre, les divinités ne se recouvrent pas totalement. La comparaison est à prendre dans le sens de "... ressemble à ...", que "... est ...".
Photo: Stèle représentant la déesse Rosmerta en compagnie du dieu Abgatiacos assimilé à Mercure (Neumagen, Allemagne).
Jules César, La guerre des gaules , VI, 17: "Le dieu qu'ils honorent particulièrement est Mercure: ses statues sont fort nombreuses; ils lui attribuent l'invention de tous les arts; ils en font le dieu qui indique au voyageur la route à suivre et qui le protège, celui aussi qui peut le plus leur faire gagner de l'argent et protéger le commerce. Après Mercure, ils mettent Apollon, Mars, Jupiter et Minerve. Ils se font à peu près la même idée de ces dieux que les autres peuples: Apollon guérit les malades, Minerve enseigne les éléments des travaux et des métiers, Jupiter est le maître des dieux, Mars est le dieu de la guerre. C'est à ce dieu, quand ils ont pris la décision de se battre, qu'ils promettent généralement leur butin; après la victoire, ils lui sacrifient le butin vivant et entassent le reste en un seul endroit. Dans nombre de cités, on peut voir des tertres, formés de ces dépouilles. dans des lieux consacrés. Il est très rare, qu'au mépris de la religion, quelqu'un ose cacher chez lui son butin ou le distraire de l'ensemble consacré: une mort terrible, dans les tortures, est réservée à ce crime."