Les Ligures mettent le territoire de la colonie de Placentia à feu et à sang [-193]
Les Ligures mettent le territoire de la colonie de Placentia à feu et à sang (193 av. J.-C.)
Alors qu'Aulus Minucius Thermus était occupé à lever des troupes pour défendre l'Étrurie, 10000 Ligures firent irruption sur le territoire de la colonie de Placentia (Plaisance), depuis lequel elles atteignirent le Pô. S'agissait-il de troupes issues de celles qui ravagèrent la région de Pisa et Luna ? Tite-Live n'en a rien dit. Tiberius Sempronius Longus, alors en charge de la reconstruction de Placentia(1), fut un témoin direct de cette expédition. Lorsqu'il communiqua ces informations au Sénat, il ajouta que les Boïens (aux frontières desquels ces événements eurent lieu) étaient sur le point de prendre les armes contre Rome (Tite-Live, Histoire romaine, XXXIV, 56).
Pour faire face à ce danger, le Sénat décréta le tumulte. Dans le cadre de cette situation d'exception, des levées de troupes massives eurent lieu pour constituer l'armée que le consul Lucius Cornelius Merula allait commander (Tite-Live, Histoire romaine, XXXIV, 56) :
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Les conditions permettant à certains soldats d'être exemptés furent durcies ;
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Les troupes auxiliaires ayant servi sous les ordres de Publius Cornelius Scipio Africanus et Tiberius Sempronius Longus (194 av. J.-C.), bien que licenciées, durent regagner l'Étrurie ;
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Lucius Cornelius Merula reçut également l'ordre de lever autant de soldats que nécessaires dans toutes les régions et villes traversées sur sa route.
Au terme de ces levées de troupes, les deux armées consulaires ainsi constituées gagnèrent l'Étrurie, de manière à intervenir sur les zones de conflit. L'armée dirigée par Aulus Minucius Thermus fit route par Arretum, vers Pisa, tandis que celle dirigée par Lucius Cornelius Merula entra sur le territoire des Boïens.
Tite-Live, Histoire romaine, XXXIV, 56 :"Mais une dépêche de Ti. Sempronius coupa court à leurs réclamations. Il écrivait que dix mille Ligures étaient entrés sur le territoire de Plaisance et l'avaient mis à feu et à sang jusqu'aux murs de la colonie et jusqu'aux rives du Pô ; que les Boiens aussi étaient sur le point de se soulever. À cette nouvelle, le sénat décréta qu'il y avait tumulte et qu'il n'autorisait pas les tribuns à s'occuper des motifs d'exemption que présentaient les soldats. Il enjoignit en outre aux alliés du nom latin qui avaient servi sous P. Cornélius et Ti. Sempronius, et que ces consuls avaient licenciés, de se rendre dans l'Étrurie au jour et au lieu qui leur seraient désignés par le consul L. Cornélius. Ce magistrat eut ordre de lever, en se dirigeant vers sa province, dans toutes les villes et les campagnes qui se trouveraient sur son passage, le nombre de soldats qu'il jugerait à propos, de les armer et de les emmener avec lui. On le laissait libre de licencier ceux d'entre eux qu'il voudrait et quand bon lui semblerait."