La palynologie est une étude des spores et pollens visant à retracer l'évolution de la flore et du climat en un lieu donné. Spores et pollens sont les cellules sexuées des végétaux qu'ils produisent et disséminent en grand nombre. Un grain de pollen est constitué d'un amas cellulaire protégé par une membrane, une couche d'exine, qui est une protéine très résistante et de ce fait la seule partie du pollen qui soit fossilisable. Le nombre de cellules qui composent le grain de pollen, le plus souvent quatre (tétrindres), la forme du grain, sa structure, ses limites, tout comme la disposition des apertures permettent l'identification des grands types polliniques.
Principes et méthodes
Cette méthode doit suivre un certain nombre d'étapes visant à apporter les résultats les plus précis possibles. Tout d'abord, des prélèvements sont effectués sur le terrain dans des sédiments ayant eu la capacité de conserver au mieux les pollens, tourbe et argiles notamment. Le protocole suivi doit être respecté au pied de la lettre pour éviter tout risque de contamination par des pollens actuels, qui viendraient modifier nettement les résultats. Les échantillons, parvenus au laboratoire, subissent alors un traitement par des acides puissants, pour concentrer les grains de pollens. Des datations absolues au 14C pourront alors être tentées pour élaborer la chronologie de la succession des cortèges floristiques. Ensuite, les grains sont isolés, identifiés et comptés. La fréquence relative des différentes espèces donne une idée du type de végétation existant à l'époque de l'occupation du site. Les résultats obtenus, sur les différentes strates du site permettent alors la production d'un diagramme pollinique. La composition floristique d'un site changeant régulièrement selon les époques, en fonction des modifications, même ponctuelles du climat, ce diagramme fourni à lui seul des indications capables de dater relativement un site, sans même passer par les méthodes isotopiques.
Les apports de cette méthode
Cette méthode permet, en plus d'une chronologie, de reconstituer une image locale et régionale des paléo-végétations, donc des paléoenvironnements contemporains du site fouillé. Il est aussi possible de préciser les méthodes culturales de la région, puisque en plus de la flore sauvage, la palynologie enregistre nombre d'information concernant les plantes cultivées De plus, chaque échantillon est numériquement suffisant pour permettre une étude statistique.
Les limites de cette méthode
Cet outil peut donner une image incomplète voire biaisée des paléo-végétations. En effet, la pluie pollinique n'est pas toujours très bien corrélée avec la phytocénose qui l'a produite ; le spectre pollinique correspond à différentes images de la végétation :
- 60% des pollens ont une origine locale (± 0 à 500 mètres)
- 30% des pollens proviennent du voisinage (± 500 mètres à 1 km)
- 9% des pollens ont une origine régionale (± 1 à 20 km)
- 1% d'apports très lointains
Les spores et pollens peuvent avoir des conservations différentielles selon les espèces (caractéristiques spécifiques à la couche d'exine). L'oxydation des dépôts altère les pollens. La microscopie phototonique permet une détermination générique pour la majorité des taxons arboréens et herbacés, mais spécifique que pour un petit nombre de taxons arboréens et rarement pour les taxons herbacés. Enfin, l'identification des pollen s'effectue par comparaison avec des échantillons et des données phytosociologiques actuelles. Or la composition des communautés végétales a pu varier au cours du temps.
Sources
• GUERIN C., (2002) - " Biochronologie ". In : MISKOVSKY J.-C. (dir.), Géologie de la Préhistoire, Association pour l'étude de l'environnement géologique de la Préhistoire, Paris, pp. 1079-1084
• VERGNE V., (1999b) - " Le diagramme pollinique : histoire de la végétation ". In : DUBOIS J.-J. (dir.), Les milieux forestiers, aspects géographiques, SEDES, Paris, pp. 117-119
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique