Les prisonniers statielles se voient attribuer de nouvelles terres [-172]
Les prisonniers statielles se voient attribuer de nouvelles terres (172 av. J.-C.)
Parallèlement à l'enquête diligentée pour faire la lumière sur les agissements de Marcus Popillus Laenas, plusieurs dispositions furent prises pour libérer et dédommager les prisonniers statielles réduits en esclavage. En premier lieu, les tribuns de la plèbe Marcus Marcius Sermo et Quintus Marcius Scilla firent passer une motion visant à punir durement tout citoyen qui n'aurait rendu leur liberté aux esclaves statielles en leur possession, avant les calendes de Sextilis (le 1er août 172 av. J.-C.), laquelle fut unanimement acceptée (Tite-Live, Histoire romaine, XLII, 21). Cette décision fut confirmée et complétée par une décision du Sénat qui annonçait rendre la liberté aux Ligures qui ne furent pas impliqués dans un conflit contre Rome, depuis le consulat de Lucius Manlius Acidinus Fulvianus et Quintus Fulvius Flaccus (179 av. J.-C.). Les préteurs Caius Licinius Crassus et Cnaeus Sicinius furent chargés de diligenter ces libérations, tandis que le consul Caius Popillus Laenas (frère de Marcus Popillus Laenas), fut chargé de leur attribuer de nouvelles terres sur la rive gauche du Pô (Histoire romaine, XLII, 22). Pour l'heure, la région où ils furent établis n'est pas localisée.
Tite-Live n'explique pas la raison pour laquelle les Statielles ne furent pas rendus à leurs foyers, mais celle-ci se laisse deviner. En effet, lorsque le Sénat réprouva la première campagne de Marcus Popillus Laenas, elle obligea le consul à dédommager les personnes qui avaient acheté les biens des Statielles à l'encan, ce qu'il ne fit pas. Les terres prises aux Statielles avaient donc, de fait, de nouveaux propriétaires. En outre, la seconde campagne de Marcus Popillus Laenas avait encore aggravé la situation, et comme le procès du proconsul tardait, il fut visiblement décidé de régler ce litige au plus vite.
Sources littéraires anciennes
Tite-Live, Histoire romaine, XLII, 21 :"Cet accord des Pères conscrits alluma le zèle des tribuns du peuple, M. Marcius Sermo et Q. Marcius Scylla, qui se déclarèrent prêts à mettre les consuls à l'amende s'ils ne se rendaient pas à leur poste, et qui lurent dans le sénat la motion qu'ils avaient projet de promulguer au sujet de la capitulation des Ligures. Elle portait que si un seul des Statellates, compris dans cette capitulation, n'était pas rendu à la liberté avant le premier jour des calendes d'août, le citoyen qui, par mauvaise foi, le retiendrait en servitude, se vît l'objet d'enquêtes et de poursuites en vertu d'un décret du sénat assermenté. Ils promulguèrent ensuite cette motion, revêtue de la sanction du sénat. [...]. La motion Marcia, au sujet des Ligures, fut unanimement approuvée et rendue exécutoire par le peuple. En vertu de ce plébiscite le préteur C. Licinius consulta le sénat pour savoir qui il chargeait de l'enquête par cette décision. Le sénat l'en chargea lui-même."
Tite-Live, Histoire romaine, XLII, 22 :"Mille traits piquants furent dirigés contre lui, et un sénatus-consulte parut, réglant que ceux des Ligures qui, depuis le consulat de Q. Fulvius et de L. Manlius, n'avaient commis aucune hostilité, seraient remis en liberté, à la diligence des préteurs C. Licinius et Cn. Sicinius, et qu'un territoire leur serait assigné au-delà du Pô par le consul C. Popilius. Par cette décision plusieurs milliers d'hommes furent rendus à la liberté, et on leur fit repasser le Pô pour prendre possession du territoire qui leur était affecté."