Au cours de sa campagne engagée dans l'ouest de la Lusitanie, Decimus Iunius Brutus soumit de très nombreuses villes, mais d'après Appien, certaines se révoltèrent peu après, nécessitant donc de les réduire de nouveau (Ibérique, XV, 72). Cet auteur n'a uniquement conservé le souvenir de la révolte de l'une d'elles, Talabriga (Cabeço do Vouga, Águeda). Cette place, située sur le territoire des Turdules Veteres, fut très certainement prise à plusieurs reprises peu avant que les troupes romaines n'aient franchi le Douro en vue d'atteindre l'extrémité nord de la Lusitanie et la Galice.
Ayant certainement profité de l'éloignement des troupes romaines, Talabriga se révolta de nouveau, obligeant Decimus Iunius Brutus à revenir sur ses pas. L'annonce de son retour suffit à décourager les insurgés, qui immédiatement dépêchèrent des délégués pour annoncer leur capitulation et réclamer le pardon des Romains. Decimus Iunius Brutus ordonna aux habitants de Talabriga de lui remettre les déserteurs, les prisonniers, des otages et leurs armes, et de quitter la ville. La population s'exécuta et alors qu'elle quittait la ville, Decimus Iunius Brutus la fit encercler par ses soldats pour l'effrayer. Il rappela aux habitants leurs différentes révoltes et les menaça des pires châtiments, après quoi il les autorisa à regagner leur ville, non sans les avoir délesté de leurs chevaux, de leurs vivres et de l'argent public.
Sources littéraires anciennes
Appien, Ibérique, XV, 72 :"Il y eut quelques villes qui se rendirent à Brutus et qui se révoltèrent peu après. Brutus les réduisit de nouveau."
Appien, Ibérique, XV, 73 :"Une des villes qui fut souvent soumise et qui souvent se rebella s'appelait Talabriga. Quand Brutus s'avança contre elle, les habitants le supplièrent de leur pardonner, et offrirent de se rendre à sa discrétion. Il exigea d'abord d'eux tous les déserteurs, les prisonniers, les armes qu'ils avaient, et de plus, des otages, et ensuite, il leur ordonna d'évacuer la ville avec leurs épouses et leurs enfants. Quand ils eurent obéi, il les fit encercler avec son armée, et leur fit un discours, rappelant le nombre de fois qu'ils s'étaient révoltés et lui avaient fait la guerre. Après leur avoir fait peur et fait croire qu'il allait leur infliger une punition terrible, il cessa ses reproches. Après les avoir privés de leurs chevaux, de leurs vivres, de l'argent public, et de toutes leurs ressources, il leur donna l'autorisation de rentrer dans leur ville, contrairement à leur espérance. Ces résultats obtenus, Brutus rentra à Rome. J'ai réuni ces événements dans l'histoire de Viriathe parce qu'ils furent le fait d'autres bandes de brigands à la même époque qui désiraient l'imiter."