Les Romains préparent l'invasion du nord de la Bretagne (entre 208 et 209 ap. J.-C.)
Après le débarquement de Septime Sévère en Bretagne, celui-ci occupa ses troupes à effectuer d'importants travaux visant à faciliter le cheminement des Romains vers le nord de l'île et la conquête de la Calédonie. Les accès vers cette région étaient peu praticables du fait des nombreuses zones inondables à marée haute, des marais et des épaisses forêts, et rendus dangereux du fait que les Méates et Calédoniens étaient parfaitement aguerris pour combattre dans ces environnements hostiles. Pour y remédier et permettre aux armées romaines de gagner les territoires ennemis rapidement et sans embûche, les Romains comblèrent certains marais, aménagèrent des ponts au-dessus des fleuves et coupèrent des forêts (Dion Cassius, Histoire romaine, LXXVI, 13 ; Hérodien, Histoire de l'Empire depuis la mort de Marc-Aurèle, III, 47-48). C'est très certainement en réaction à ces travaux de grande ampleur, et en vue d'éviter la guerre, que les peuples du nord de l'île dépêchèrent des ambassadeurs à Septime Sévère. Cette tentative échoua et rapidement, fut déclenchée la première campagne de Septime Sévère contre les Calédoniens et les Méates (été 209 ap. J.-C.).
Dion Cassius, Histoire romaine, LXXVI, 13 :"Sévère donc entra dans la Calédonie, voulant la soumettre toute entière ; il eut, en la traversant, des fatigues innombrables à soutenir pour abattre des forêts, pour couper des montagnes, pour combler des marais, pour jeter des ponts sur les fleuves ; car il ne livra point de combats et ne vit point d'ennemis rangés en bataille."
Hérodien, Histoire de l'Empire depuis la mort de Marc-Aurèle, III, 47 :"Mais Sévère gagna du temps : il ne voulait point retourner à Rome sans avoir combattu, et désirait plus que jamais gagner en Bretagne un nouveau triomphe et un nouveau nom ; il renvoya donc les députés sans rien conclure, et acheva ses préparatifs. Il eut soin surtout de faire construire des ponts sur les marais, pour que ses soldats pussent les traverser facilement et avec sûreté, et combattre de pied ferme sur un terrain solide. La plus grande partie de la Bretagne est en effet couverte de marais formés par les inondations périodiques de l'Océan. Les Barbares les traversent à la nage ou ils marchent ayant de l'eau jusqu'à la ceinture. Presque entièrement nus, ils s'inquiètent peu de l'eau et de la fange. Ils n'ont point de vêtements, mais des colliers de fer et des ceintures de même métal autour des reins. Le fer est pour eux une parure et un signe de richesse, comme l'or chez tous les autres Barbares. Ils se dessinent sur le corps différentes figures d'animaux, et c'est pour les faire voir qu'ils restent nus. Ils sont belliqueux et sanguinaires ; ils ont pour armes un petit bouclier, une lance et une épée suspendue à leur ceinture. Ils ne se servent ni de cuirasse ni de casque, persuadés que cet équipement les gênerait dans le passage de leurs marais. Le ciel de ces contrées est toujours sombre, à cause des épaisses vapeurs qu'exhalent les eaux marécageuses."