Borne milliaire fortement lacunaire, utilisée en remploi (très certainement au Moyen-Âge), avec d'autres éléments antiques, pour constituer le calvaire de la grand-place de Sainte-Mère-l'Église (Manche). Ce ne fut que dans la seconde moitié du XIXe s. que cette borne a été formellement identifiée. Suivant P. Vipard (1990), il conviendrait de dater cette borne de la période comprise entre le Ier et la première moitié du IIe s. ap. J.-C., très certainement le long de la voie romaine qui reliait Alauna (Alleaume-les-Valognes, Valognes, Manche) à Augustodurum (Bayeux, Calvados). On note sur la seconde ligne la présence d'un toponyme sous la forme abrégée CROVC, qui correspond sans aucun doute à la Κρουκιάτοννον (Crouciatonnum) mentionnée par Ptolémée (Géographie, II, 8, 2) et à la Crouciaconnum de la Table de Peutinger, c'est-à-dire l'actuel Saint-Côme-du-Mont (Carentan-les-Marais, Manche).
Borne milliaire de Sainte-Mère-l'Église (CIL 17-02, 460 ; AE 1990, 722 ; 2006, 831) ... P(ONTIFICI)] M(AXIMO) TR(IBVNICIA) P(OTESTATE) [...] / A CROVC(IATONNO) M(ILIA) P(ASSVVM) IX
"[...], grand pontife, revêtu pour la […] fois de la puissance tribunicienne, […]. Jusqu'à Crouciatonnum, 9000 pas."
Sources
• P. Vipard, (1990) - "Le milliaire de Sainte-Mère-Eglise (Manche) et le problème de la localisation de Crovciatonnvm", Annales de Normandie, 10e année, n°3-4, pp.247-262
• Julien Quiret pour l'Arbre Celtique