L'un des éléments les plus importants de la procédure au tribunal était la prestation des serments; c'était plus ou moins de cette manière que les affaires étaient décidées.
Le serment supérieur
Si un cas n'est pas clair, et si les deux parties prêtent serment sur un fait, ou apportent des témoins qui prêtent serment, c'est le serment de la personne du plus haut rang qui l'emporte automatiquement sur celui de la personne de moindre rang.
Le déni par serment (díthech, díthach)
En prêtant serment, on peut écarter les accusations élevées contre soi.
Le serment au nom d'autrui (airthech)
On peut aussi prêter serment au nom d'une autre personne, jouant alors le rôle d'un véritable substitut. Ainsi par exemple, certains saints jurèrent au nom de leur peuple tout entier.
Le serment compurgatoire (imthach)
Cette pratique est l'une des plus importantes du droit celtique, car elle permet à chaque partie d'un procès de soutenir la valeur d'un serment par le serment d'autres personnes, afin de dépasser la valeur du serment de l'autre partie.
Chaque personne supplémentaire qui prête serment au nom de l'une des parties, ajoute au serment initial une valeur égale à son prix de l'honneur. La partie qui a finalement le plus haut prix de l'honneur total dépasse l'autre partie.
De tels serments compurgatoires ne font que renforcer le serment du principal intéressé, contrairement à l'airthech qui est un substitut complet.
La répudiation (fretech)
Si un mari veut répudier sa femme (ou l'inverse), ou une parenté l'un de ses membres, ou encore un débiteur qui a remboursé sa dette et dénonce toute autre réclamation de son créditeur, il utilise alors ce genre de serment.
Le faux serment (éthech)
Une personne qui prête un faux serment ne peut plus apporter son témoignage en faveur de quiconque (KELLY 1988, 201).
Serment de femme (bannoíll)
Normalement, le serment d'une femme est invalide. Toutefois, dans certains cas spéciaux le serment de femme est valide, et parfois même il ne peut être contredit (comme dans le cas d'une femme en danger de mort en accouchant, et qui nomme le père de son enfant).
Ce texte a été initialement rédigé par par le Pr. Raimund Karl, diplomé
en Etudes Celtiques de l'Université de Vienne (Autriche), et professeur à
l'Université de Bangor (Pays de Galles). Il met cette introduction à disposition
du public, à condition qu'on cite son nom, ce qui est la moindre des choses, et son
adresse e-mail : a8700035@unet.univie.ac.at et que ce texte ne soit pas utilisé
à des fins commerciales. Traduit, et adapté pour cette encyclopédie celtique par Fergus Bodu.