Dans sa description de la tétrarchie galate, Strabon indique que chaque district avait à sa tête un τετράρχης "tétrarque", lequel était secondé par un juge, le δικαστής "dicaste" et un chef militaire, le στρατοφύλακα "stratophylax". Ce militaire avait lui-même sous son commandement deux ὑποστρατοφύλακας "hypostratophylax" (Géographie, XII, 5, 1). Le nom de cette fonction est grec, il s'explique par στρατό(ς)- "armée", associé à -φύλαξ "gardien", et signifiait "le gardien d'armée" ou plus simplement "l'officier". Il est possible que Strabon ait traduit le nom de cette fonction, mais il est nettement plus probable que les Galates, fortement hellénisés, aient eux-mêmes fait usage du grec.
Strabon précise que cette organisation a été profondément bouleversée du temps de Deiotaros Philoromaios (milieu du Ier s. av. J.-C.) et de ses prédecesseurs, si bien qu'elle n'était plus en vigueur du temps de la rédaction de sa Géographie.
Strabon, Géographie, XII, 5, 1 :"Chacun de ces districts reçut le nom de tétrarchie, et eut son administration propre composé d'un tétrarque, d'un juge ou dicaste et d'un stratophylax ou chef militaire placés tous deux sous les ordres du tétrarque, et enfin de deux hypostratophylaces [placés sous les ordres du chef militaire]. De plus, les douze tétrarques eurent pour les assister un conseil ou sénat de trois cents membres, se réunissant en un lieu appelé le Drunemeton. Ce sénat connaissait seul des meurtres ; quant aux autres affaires, elles étaient portées devant les tétrarques et les dicastes. Telle était du moins l'ancienne constitution du pays ; car, de nos jours, on y a vu l'autorité se concentrer entre les mains de trois chefs, puis de deux, puis d'un seul, par l'avènement du roi Deiotaros, qui, à son tour, transmit le pouvoir monarchique à Amyntas. Mais actuellement toute l'ancienne Galatie jointe aux États particuliers d'Amyntas appartient aux Romains qui en ont fait une seule et même province."