Unité auxiliaire dont l'existence n'est attestée que par trois inscriptions découvertes au niveau de l'Ostkastell de Neckarburken (Elztal, Bade-Wurtemberg, Allemagne) et du Kleinkastell Trienz (Fahrenbach, Bade-Wurtemberg, Allemagne). Les numeri étaient des troupes d'infanterie régulières, déployées dans les districts frontaliers, dont les effectifs semblent avoir été variables.
Constitution et stationnement en Germanie supérieure
Les seules attestations de l'existence de cette unité remontant au milieu du IIe s. ap. J.-C., sa levée dût ne pas être bien antérieure. Comme l'indique son nom, cette unité fut recrutée dans la province de Bretagne. Elle fut déployée en Germanie supérieure, à Neckarburken (AE 1986, 523 & CIL 13, 6490 ; AE 1893, 44), et tirait son épithète Elantienses, du nom de la rivière Elz *Elantia, passant tout près de ce camp. Ainsi, les Brittones Elantienses étaient littéralement "les Bretons de l'Elantia" (1). Tandis que cette unité occupait le fort oriental, le fort occidental (Westkastell) était quant à lui occupé par la cohorte III Aquitanorum equitata civium Romanorum. L'unité Brittonum Elantiensium devait donc être attribuée à cette cohorte. Notons enfin qu'un détachement de cette unité occupait également le Kleinkastell Trienz, situé à proximité immédiate (CIL 13, 6498).
L'hypothétique transfert de l'unité au Kastell Osterburken
À la faveur du déplacement vers l'est du Limes de Germanie supérieure, vers 160 ap. J.-C., l'Ostkastell et le Westkastell de Neckarburken ont été abandonnés. Dans ce cadre, la cohorte III Aquitanorum equitata civium Romanorum a été transférée près de la nouvelle frontière, au Kastell Osterburken. L'unité Brittonum Elantiensium étant attachée à cette dernière, M. P. Speidel (1986) et M. Reuter (1999) ont émis l'hypothèse que cette unité aurait immédiatement suivi la cohorte. On notera cependant que ce mouvement supposé ne fut pas anticipé, puisqu'en 158 ap. J.-C., l'unité Brittonum Elantiensium a consacré d'importantes dépendances pour la restauration de leurs bains, qu'ils ont finalement abandonné moins de deux ans plus tard (AE 1986, 523).
Notes
(1) L. Fleuriot (1981) interpréta à tort cette dénomination comme un ethnonyme (Cf. fiche consacrée aux Elantienses).
Sources épigraphiques
Neckarburken (Elztal) (AE 1986, 523) FORTVNAE BRITTONES ELANTIENSES BALINEVM VETVSTATE CONLABSVM(!) ADIECTA CONCHA ET CAMARIS OPERE FIGLINO RESTITVTIS ITEM VASIS NOVIS POSITIS IVBENTE CALPVRNIO AGRICOLA LEG(ATO) AVG(VSTI) PR(O) PR(AETORE) CVRAM AGENTE VERANIO SATVRNINO |(CENTVRIONE) LEG(IONIS) VIII AVG(VSTAE) V(OTVM) S(OLVERVNT) TERTVLLO ET SACERDOTE CO(N)S(VLIBVS)
"À Fortuna. Les Brittones Elantienses ont restauré les bains écroulés de vétusté, ajouté des plafonds voûtés, des carreaux, de nouveaux accessoires, et ont aussi placé de nouveaux vases par l'ordre de (Sextus) Calpurnius Agricola, légat d'Auguste propréteur, sous la direction de Veranius Saturninus, centurion de la légion VIII Augusta. Ils se sont acquittés de leur voeu, (Sextus Sulpicius) Tertullus et (Quintus Tineius) Sacerdos (Clemens) étant consuls (1)."
"À l'empereur César Titus Aelius Hadrianus Antoninus, Auguste, le pieux, grand pontife, revêtu de la puissance tribunicienne, 4 fois consul (2), père de la patrie. L'unité Brittonum Elantiensium (a dédié)."
(2) Antonin le Pieux fut consul pour la 4e fois en 145 ap. J.-C. Cette inscription peut donc être datée de intervalle 145-161 ap. J.-C.
"À l'empereur César Titus Aelius Hadrianus Antoninus, Auguste, le pieux, grand pontife, revêtu de la puissance tribunicienne, 4 fois consul (3), père de la patrie. L'unité Brittonum Elantiensium (a dédié)."
(3) Antonin le Pieux fut consul pour la 4e fois en 145 ap. J.-C. Cette inscription peut donc être datée de intervalle 145-161 ap. J.-C.
Liens analogiques
• Annamatius [ personnages sur inscriptions (de Abacius à Axula) ] • Atrectus [ personnages sur inscriptions (de Abacius à Axula) ] • Fortune [ interpretatio romana ]